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MADJECKEWISS (Machiquawish, Matchekewis, Michiconiss, Michiguiss, Mitchikiweese, Mudjekewiss, Wachicouess, qui signifie chef héréditaire, Kaigwiaidosa, Mash-i-pi-nash-i-wish ou Bad Bird), chef sauteux, né vers 1735 dans le nord du Michigan actuel ; décédé vers 1805.

Madjeckewiss naquit parmi un groupe de Sauteux qui hivernaient dans des villages de chasse à l’ouest du lac Huron, dans la région des baies Saginaw et Thunder, et qui passaient l’été soit à Cheboygan (Michigan), soit à chasser le long des rives du lac Supérieur. Portant, dans sa jeunesse, le nom de Kaigwiaidosa, il était grand et pesait plus de 200 livres. Au milieu de la vingtaine, il était un chef de guerre respecté. En 1763, les guerriers de Pondiac* assiégèrent Detroit, et Madjeckewiss accueillit avec joie cette occasion d’aider à chasser les Britanniques de l’Ouest. Travaillant en étroite collaboration avec Minweweh*, Madjeckewiss fit des plans pour la prise du fort Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan). Un trafiquant de l’endroit, Charles-Michel Mouet* de Langlade, en prévint le capitaine George Etherington ; mais, après avoir questionné Madjeckewiss, le commandant ne prêta plus attention à cette affaire. Le 2 juin 1763 au matin, Etherington, à l’extérieur des murs du poste, surveillait Madjeckewiss et ses guerriers, qui disputaient vigoureusement la victoire à une bande de Sauks, dans une partie de crosse. Soudain, le chef lança la balle à l’intérieur du fort. Les Sauteux s’y précipitèrent afin de récupérer la balle ; des femmes, qui attendaient ce moment, leur remirent des armes dissimulées sous leurs couvertures. En quelques minutes, les membres de la garnison furent tués ou faits prisonniers : Madjeckewiss et ses hommes étaient maîtres du poste. Après l’avoir occupé pendant plusieurs jours, ils partirent, semble-t-il, pour prêter main-forte à Wasson* et à d’autres Sauteux de la baie Saginaw, occupés à assiéger Detroit.

Selon la tradition indienne, après que les Britanniques eurent réaffirmé leur autorité dans l’Ouest, Madjeckewiss fut amené en captivité à Québec et emprisonné pendant quelque temps. En le relâchant, on lui remit une médaille et un drapeau, entre autres présents, et il rentra avec de grands honneurs. Certains documents laissent croire qu’il rencontra sir William Johnson* au fort Niagara (près de Youngstown, New York) en 1764. En 1768, lui et quatre autres se rendirent à Guy Park (près d’Amsterdam, New York) et â Johnson Hall (Johnstown) pour y voir sir William, faire état de rumeurs au sujet d’intrigues espagnoles et donner l’assurance de leur loyauté. Madjeckewiss fut emprisonné à Michillimakinac en avril 1771, après qu’on eut trouvé, près de son village, le cadavre d’un trafiquant. Il fut établi que l’homme était mort de causes naturelles, et le chef fut relâché.

Durant toute la Révolution américaine, Madjeckewiss demeura un fidèle allié des Britanniques. Il prétendit plus tard, dans des circonstances qui rendent son affirmation plausible, avoir accompagné John Burgoyne*, probablement au cours de l’invasion de la colonie de New York, qui connut une fin désastreuse en octobre 1777. Si le trafiquant John Long* ne se trompe pas en rappelant qu’il avait rencontré Madjeckewiss sur la rive nord du lac Supérieur au début de juillet 1777, le chef sauteux et ses guerriers durent avoir rallié l’expédition sur le tard, puisqu’au début de juillet Burgoyne s’était déjà emparé du fort Ticonderoga (près de Ticonderoga, New York). Il est certain, en tout cas, que les Britanniques de Michillimakinac trouvèrent fort précieuse l’amitié de Madjeckewiss. Craignant d’être attaqué par les hommes de George Rogers Clark, lesquels s’étaient emparés du pays des Illinois en 1778, le commandant Arent Schuyler DePeyster* dépêcha Madjeckewiss à Detroit pour stimuler les Indiens. Le chef revint en hâte pour prendre part au grand conseil de L’Arbre Croche (Cross Village, Michigan), le 4 juillet 1779. Puis, avec dix des siens, il accompagna un officier britannique au fort Saint-Joseph (hiles, Michigan) pour s’assurer l’appui des Potéouatamis. De retour à Michillimakinac après avoir voyagé sur un navire à voiles, il fut envoyé dans le pays des Illinois pour harceler les rebelles. En reconnaissance de ses services, on donna à Madjeckewiss une maison en bois rond, qui fut transportée sur la glace jusqu’à Cheboygan, â quelque 18 milles de là, au cours du même hiver.

Pendant les premiers mois de 1780, le nouveau lieutenant-gouverneur de Michillimakinac, Patrick Sinclair, prépara une attaque de grande envergure contre le village espagnol de Saint-Louis (St Louis, Missouri). Il fut particulièrement heureux quand, le 10 mars, le « chef fort réputé » Madjeckewiss consentit à y prendre part. Ce dernier aida le trafiquant Jean-Marie Ducharme à obtenir l’appui des Sauks, des Renards et des Sioux qui vivaient sur les bords des rivières Fox et Wisconsin. Le 26 mai, une troupe composée de près d’un millier de Britanniques et d’Indiens attaqua le village fortifié, mais sans pouvoir s’en emparer. Le groupe se divisa et Madjeckewiss alla rejoindre Langlade et ses hommes, qui battaient en retraite en empruntant la rivière Illinois. Malgré l’échec de l’expédition, Madjeckewiss continua d’aider les Britanniques à se faire des alliés, et, en septembre 17$3, il accompagna Jean-Baptiste Cadot, dont la femme était apparentée à la sienne, dans le voisinage de la baie Chequamegon (Wisconsin), dans une tentative pour mettre fin à la guerre entre les Sauteux du lac Supérieur, d’une part, et les Renards et les Sioux, d’autre part.

La guerre d’Indépendance américaine tirant à sa fin, les Britanniques consacrèrent moins d’argent à ravitailler les Indiens. Lorsqu’en 1784, il vint recevoir des présents au fort Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan), Madjeckewiss secoua le capitaine Daniel Robertson, dénonçant les Britanniques comme des voleurs et des imposteurs qui, après avoir encouragé les Indiens à sacrifier leur vie, les laissaient mourir de faim. Les Indiens devraient les chasser du pays, s’exclama-t-il. En fait, les Indiens qui vivaient au sud des Grands Lacs avaient besoin de l’aide des Britanniques pour contenir l’avance des Américains. Toutefois, quand la pénétration américaine atteignit son point culminant à la bataille de Fallen Timbers (près de Waterville, Ohio), en 1794, les Britanniques n’accordèrent aucune aide militaire aux Indiens [V. John Graves Simcoe]. Madjeckewiss et ses guerriers faisaient partie de la ligue des tribus qui connurent la défaite. Sous le nom de Mash-i-pi-nash-i-wish ou Bad Bird, il participa à la signature du traité de Greenville, qui donnait aux Américains la plus grande partie de la vallée de l’Ohio, en plus de territoires stratégiques autour de Niagara, de Detroit et de Michillimakinac. Par son entremise, les Trois Feux, ligue de Sauteux, d’Outaouais et de Potéouatamis, firent le « don supplémentaire et volontaire » de l’île Bois Blanc, dans le détroit de Mackinac, pour se gagner la faveur des Américains. Pressé de rentrer chez lui, le vieux chef demanda un cheval pour le voyage.

Ayant fait la paix avec les Américains, Madjeckewiss n’en reçut pas moins d’autres présents des Britanniques. Chaque été, de 1796 à 1799, lui et sa bande, qui variait de 13 à 30 personnes, se rendaient au quartier général britannique sur les lacs Supérieur, Huron et Michigan, pour solliciter la charité des commandants et leur demander des présents.

On ne connaît pas l’année exacte de la mort de Madjeckewiss. Écrivant en mars 1804, DePeyster avait l’impression qu’il était déjà mort. Quelques années plus tard, le fils du chef, Madjeckewiss, rappelait que son père était mort pendant qu’il assistait à une conférence relative à la signature d’un traité, sur la rivière des Miamis (rivière Maumee) ; il se peut que ce soit celle qui se tint au fort Industry (près de Toledo, Ohio) en 1805. Un autre Indien se souvenait qu’il était mort vers 1806.

David A. Armour

Clements Library, Thomas Duggan journal, 17 juill. 1796. 25 juin. 1797, 23 juin 1798, 9, 10 juin., 8, 10 sept. 1799 ; Thomas Gage papers, American ser., 103, Turnbull à Gage, 12 mai 1771 ; supplementary accounts, box 76, Michilimackinac expenses, Indian expenses, Capt. George Turnhull, 25 mai 1770–8 juill. 1772.— Wis., State Hist. Soc., Doty papers, « Memorandum of travels in northern Michigan and Wisconsin », 10 juill.–2 août 1822 : 4–6.— [A. S. DePeyster], Miscellanies, by an officer (Dumfries, Écosse, 1813), 18, 32.— É.- U., Congress, American state papers (Lowrie et al.), class ii, [ I ] : 562582.— Augustin Grignon, « Seventy-two years’ recollections of Wisconsin », Wis., State Hist. Soc., Coll., 3 (1857) : 224s., 232, 234.— Henry, Travels and adventures.— John Askin papers (Quaife), 1 : 52 ; 2 : 407.— John Long, John Longs voyages and travels in the years 1768–1788, M. M. Quaife, édit. (Chicago, 1922), 5965.— Mich. Pioneer Coll., 9 (1886) : 379 ; 10 (1886) : 365s., 570 ; II (1887) : 383, 389, 453 ; 12 (1887) : 162, 262 ; 20 (1892) : 417.— Johnson papers (Sullivan et al.), 12 : 544s., 548550, 558563. H. R. Schoolcraft, Personal memoirs of a residence of thirty years with the Indian tribes on the American frontiers, with brief notices of passing events, facts and opinions, A.D. 1812 to A.D. 1842 (Philadelphie, 1851), 103, 447.— Wis., State Hist. Soc., Coll., II (1888) : 115, 142s., 151s. ; 12 (1892) : 67s. ; 18 (1908) : 375s., 393, 400s.— Erminie Wheeler-Voegelin. « An anthropological report on Indian use and occupancy of northern Michigan », Chippewa Indians (7 vol., New York et Londres, 1974), 5 : 811.— L. C. Draper, « Notice of Match-e-ke-wis, the captor of Mackinaw, 1763 », Wis., State Hist. Soc., Coll., 7 (1876) : 188194.

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David A. Armour, « MADJECKEWISS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/madjeckewiss_5F.html.

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Auteur de l'article:    David A. Armour
Titre de l'article:    MADJECKEWISS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    29 mars 2024