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WHITMAN, ABRAHAM, marin, homme d’affaires et juge de paix, né le 10 septembre 1761 à Stow, Massachusetts, dixième enfant de John Whitman, diacre, et de Mary Foster ; le 1er mars 1793, il épousa à Chester, Nouvelle-Écosse, Hannah Webber, et ils eurent cinq filles et quatre fils ; décédé le 24 mars 1854 à Canso, Nouvelle-Écosse.

La famille d’Abraham Whitman faisait partie de ce groupe de colons d’origine américaine attirés en Nouvelle-Écosse avant la guerre d’Indépendance par les terres laissées vacantes depuis le départ des Acadiens et offertes par la proclamation du gouverneur Charles Lawrence* en 1758. Le père d’Abraham arriva à Annapolis Royal le 25 juin 1760, suivi par sa famille quelque temps plus tard. Il mourut en 1763, laissant sa femme et 11 enfants dont le plus vieux n’avait pas 15 ans. À la suite de ce décès, la famille fut dispersée. Abraham n’avait que deux ans à la mort de son père et on ne sait pas trop où il passa sa jeunesse. Un document portant sur la généalogie de la famille laisse entendre qu’il « était d’une nature active et énergique et qu’il commença tout jeune à gagner sa vie ». Un contrat enregistré en 1793 le désigne comme « marin », et des notes biographiques parues plus tard font entrevoir qu’il avait vécu à Halifax et à Liverpool, en Nouvelle-Écosse, avant de se fixer à Chester en 1792. Il s’y maria, fit de la culture, exploita un magasin et un quai, et c’est là que naquirent huit de ses enfants. Il s’occupa aussi de construction de navires et d’expédition de bois de charpente en Angleterre, apparemment en société avec l’importante maison d’importation de James Foreman et de George Grassie, située à Halifax. En 1807, les affaires de Whitman à Chester ne prospéraient guère et il examina sérieusement les possibilités d’avenir que pouvaient offrir d’autres endroits. Certaines sources affirment qu’il était allé à Canso au cours de ses voyages d’affaires et qu’il avait été « favorablement impressionné par les avantages que [l’endroit] offrait pour le commerce du poisson ». À l’automne de 1809, il fit une demande en vue d’obtenir un terrain dans cette localité et, l’année suivante, on lui accorda une concession de 500 acres, dont 300 dans l’île Durell, qui constituaient un emplacement favorable pour quiconque voulait « exploiter une entreprise de pêche ».

Jusqu’au milieu du xviiie siècle, Canso avait été le centre de pêche le plus important de la province, mais, au tout début du xixe siècle, il n’était plus qu’un pâle reflet de ce qu’il avait été. En fait, en 1810, il ne comptait plus que cinq familles. Situé sur le littoral de l’Atlantique Nord, c’était un endroit isolé et solitaire pendant une bonne partie de l’année. Whitman ouvrit un commerce à Canso, mais n’y amena pas immédiatement sa famille, préférant passer l’hiver à Chester. Cependant, comme la guerre de 1812 « avec ses corsaires à l’affût rendait les voies de communication extrêmement dangereuses », il s’installa à Canso avec les siens en décembre 1812 ou janvier 1813. Sa rupture avec Chester fut complète, puisqu’il laissa une procuration autorisant la vente de toutes les propriétés qu’il possédait dans cette localité. Son entreprise à Canso consistait à « équiper des bateaux de pêche et à vendre les prises provenant du Banc ». Il acheta aussi un grand nombre de terrains, tint un magasin, et « mit sur pied un commerce assez important, [qui consistait à] échange[r] des produits contre du poisson et des fourrures. Il expédiait son poisson surtout aux Antilles – une certaine quantité allait dans les ports de la Méditerranée et aux Açores – [et les navires] revenaient chargés de marchandises. » De plus, il construisit et acheta des bateaux ; ses fils, dont deux périrent en mer, en étaient les capitaines.

Canso et les entreprises de Whitman progressèrent, et celui-ci devint « le chef de file de la communauté ». Pendant 40 ans, il participa à tous les aspects de la vie de cette localité. Il était congrégationaliste, et il réserva une pièce de sa maison à l’exercice du culte ; il collabora aussi avec les méthodistes de Canso. Il aida à la mise sur pied d’une école du dimanche et, comme « M. Whitman avait des connaissances scientifiques en musique, une école de chant fut aussi ouverte ». En 1824, il termina la construction d’un bâtiment pour l’Église congrégationaliste, dans lequel « tous les pasteurs évangéliques de passage à Canso étaient invités à prêcher ». En 1846, il remit l’église et le terrain à la congrégation. En outre, il vendit et donna des lots aux baptistes et aux méthodistes. Selon toute apparence, Whitman était un homme de. principes et un homme religieux. À l’instar de la plupart des marchands de l’époque, il importait de grandes quantités de spiritueux, mais, impressionné par les revendications de la société de tempérance, il s’engagea vers 1830 à pratiquer une abstinence complète et « plus jamais il n’importa un seul gallon d’alcool ». Il s’intéressa aussi à l’éducation. Au cours de ses premières années à Canso, il avait fait venir de Chester un instituteur pour ses enfants. En 1846, lorsque la communauté eut besoin d’une école publique, il fit don du terrain. Son intérêt pour les affaires publiques était aussi manifeste. En 1840, il accepta la charge de juge de paix du comté de Guysborough ; une telle fonction n’était pas simplement honorifique dans une communauté qui, sept ans auparavant, avait été le théâtre de troubles d’ordre religieux.

Les entreprises d’Abraham Whitman, qui continuèrent de prospérer plusieurs années après la mort de leur fondateur, survenue en 1854 alors qu’il était âgé de 92 ans, jouèrent un rôle primordial dans la vie de la communauté, ainsi que le firent plusieurs générations de Whitman. La famille, les entreprises et même Canso fournissent un aperçu intéressant de la croissance, de l’évolution et du déclin d’une communauté néo-écossaise isolée du xixe siècle et du début du xxe.

John N. Grant

Guysborough County Registry of Deeds (Guysborough, N.-É.), Index to deeds, 1800–1860 ; deeds, book D : 295 ; book H : 204, 540 ; book I : 279 ; book K : 137 (mfm aux PANS).— Lunenburg County Registry of Deeds (Chester, N.-É.), Deeds, book 3 : 532 ; book 6 : 20 ; book 7 : 106 (mfm aux PANS).— PANS, MG 4, 103 : 1–12 ; MG 9, no 45 : 276–277 ; MG 100, 42, no 57 ; 245, no 26 ; RG 1, 175 : 138 ; RG 20A, Whitman, Abraham, 1809, 1810, 1820.— C. H. Farnam, History of the descendants of John Whitman of Weymouth, Mass. (New Haven, Conn., 1889), 806.— Harriet Cunningham Hart, History of the county of Guysborough (Belleville, Ontario, 1975).— Canso News (Canso, N.-É.), mai 1912.— Harriet Cunningham Hart, « History of Canso, Guysborough County, N.S. », N.S. Hist. Soc., Coll., 21 (1927) : 1–34.

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John N. Grant, « WHITMAN, ABRAHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/whitman_abraham_8F.html.

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Auteur de l'article:    John N. Grant
Titre de l'article:    WHITMAN, ABRAHAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    29 mars 2024