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Titre original :  Alexander Carlisle Buchanan, du livre illustré Portraits of British Americans

Provenance : Lien

BUCHANAN, ALEXANDER CARLISLE, fonctionnaire, né le 25 décembre 1808, à Common Green, une vaste ferme près d’Omagh dans le comté de Tyrone (Irlande du Nord), fils de James Buchanan et d’Elizabeth Clarke ; le 3 novembre 1840, il épousa Charlotte Louise Caldwell, fille d’Edward Bowen, juge en chef de la Cour supérieure du Bas-Canada, et ils eurent quatre fils et deux filles ; décédé à Québec le 2 février 1868.

Alexander Carlisle Buchanan reçut une partie de son éducation en Irlande avant que son père, qui dirigea une toilerie en Irlande jusqu’en 1816, soit nommé consul britannique à New York et amène sa famille aux États-Unis. En 1825, Alexander Carlisle vint au Canada et s’associa en affaires avec son frère, Robert Stewart, vraisemblablement à Montréal.

L’oncle de Buchanan, qui s’appelait aussi Alexander Carlisle Buchanan, fut agent britannique d’émigration à Québec de 1828 jusqu’en 1838. Dès 1833 au moins, le plus jeune des Buchanan (qui ajoutait parfois « le jeune » à sa signature) s’occupa du bureau d’ « émigration » en hiver pendant les absences de son oncle pour raison de santé. C’est ce qu’il fit régulièrement de 1835 à 1838, alors que le plus âgé des Buchanan démissionna pour cause de maladie. Cette même année, le gouvernement britannique nomma Buchanan agent principal « en charge de la direction de l’émigration au [Bas et Haut] Canada ». Il avait vécu à Québec, peut-être depuis 1833, et continua d’y résider jusqu’à sa mort.

Buchanan n’était pas un fonctionnaire du gouvernement canadien, même s’il travaillait au Canada ; il exerça une surveillance restreinte sur les autres agents d’émigration nommés par les autorités britanniques à des endroits stratégiques tels que Montréal, Kingston, Toronto et Hamilton. Cependant, après 1848, il présenta ses rapports annuels au Conseil exécutif de la province du Canada, avant de les transmettre à Londres. Dans les années qui suivirent, son titre se changea graduellement en celui d’agent principal de l’émigration, et on exigea qu’il présentât ses rapports à l’Assemblée législative. En 1852, le gouvernement canadien établit un bureau d’Agriculture, dont l’immigration était l’une des responsabilités. En 1855, le Canada assuma le coût entier des services d’immigration dans la province. Après la création du département d’Agriculture et des Statistiques, en 1862, les rapports de Buchanan étaient inclus dans ceux du ministre. C’est ainsi que, dans les années 1860, Buchanan n’avait plus le statut d’un fonctionnaire impérial mais était devenu fonctionnaire canadien, évolution accomplie par l’avènement du gouvernement responsable au Canada.

Dans l’exercice de ses fonctions, Buchanan se ressentit de l’administration inefficace et incohérente du gouvernement colonial en matière d’immigration. Le bureau de l’Agriculture avait été originellement créé pour prendre en charge certaines des tâches du département des Terres de la couronne, lequel conserva, cependant, un rôle dans la promotion de l’immigration jusqu’en 1862. L’absence d’objectifs précis et le peu de prestige du bureau ressortent clairement du fait qu’il n’eut pas moins de neuf ministres entre 1852 et 1862 ; de plus, ce furent les présidents du Conseil exécutif qui occupèrent ex officio le poste de ministre de l’Agriculture jusqu’en mars 1862, et leurs multiples tâches les distrayaient inévitablement du travail du bureau, dont l’immigration n’était qu’une partie. En 1862, le département d’Agriculture et des Statistiques devint le seul responsable de l’immigration, et la situation s’améliora, particulièrement avec la nomination, en 1864, de Thomas D’Arcy McGee comme ministre et de Joseph-Charles Taché* comme premier sous-ministre.

Les faiblesses du bureau avaient accru le fardeau et augmenté l’influence de ses fonctionnaires permanents, parmi lesquels Buchanan était celui que la promotion de l’immigration concernait le plus. Québec était le port d’entrée principal et, quand les immigrants débarquaient, Buchanan les rencontrait et les renseignait sur le transport, le travail et l’achat de terres. À cette fin, il recueillait les informations des sous-agents au Canada, ainsi que des employeurs, des fermiers et des propriétaires fonciers. Il adressait aussi cette documentation aux fonctionnaires de l’émigration en Grande-Bretagne, aussi bien qu’à tous ceux qui étaient intéressés à favoriser l’émigration, tels que les armateurs et les propriétaires fonciers. Buchanan entreprit même de faire distribuer de la documentation de propagande sur le continent. Il prit au sérieux l’un des buts principaux de son bureau : la protection des immigrants à leur arrivée. Souvent désorientés et ne connaissant pas l’Amérique du Nord, ils étaient les proies faciles de combines peu scrupuleuses. Afin de protéger leurs avoirs, Buchanan les orientait là où ils pouvaient rapidement trouver un travail convenable. De plus, pour mettre les immigrants à l’abri des « racoleurs » qui vendaient des billets pour des destinations éloignées à l’intérieur des terres, généralement aux États-Unis, il les dirigeait vers certaines compagnies de navigation canadiennes et des bureaux de chemins de fer canadiens. En fait, entre 1854 et 1862, Buchanan s’occupa occasionnellement de vendre des billets et de remettre de l’argent aux émigrants en Europe. À la suite de critiques, il mit un terme à ce genre d’activités, bien qu’une enquête gouvernementale, en 1861–1862, démontra qu’il n’avait pas profité de sa situation.

L’expérience que Buchanan acquit de l’immigration du côté canadien et sa connaissance des conditions prévalant en Europe, l’amenèrent, en 1852, à préconiser l’envoi d’agents d’émigration canadiens en Europe. Malgré l’appui du secrétaire du bureau de l’Agriculture, William Hutton, et de deux hommes politiques éminents, Philip Michael Matthew Scott Vankoughnet et McGee, on ne fit rien jusqu’en 1859. Et ce fut effectivement le commissaire des Terres de la couronne, VanKoughnet, plutôt que le ministre de l’Agriculture, John Ross*, qui le premier envoya un agent d’émigration, Anthony Bewden Hawke, en Angleterre en 1859.

Hawke revint en 1860, et Buchanan fut envoyé en Angleterre en 1861 et 1863 en missions à court terme. Il continua le travail de Hawke en faisant connaître le Canada mais on lui confia des tâches plus étendues à titre de fonctionnaire le plus ancien et le plus expérimenté du département. Il devait envisager l’établissement d’agences d’émigration canadiennes au Royaume-Uni et étudier les moyens de faire de la propagande pour le Canada sur le continent, y compris la France, la Suisse et la Pologne. Le gouvernement canadien chercha conséquemment à attirer des fermiers munis de capitaux, des ouvriers agricoles et des servantes. Buchanan était l’agent central distributeur de publicité canadienne et dirigeait les autres agents provisoires qui faisaient la promotion pour l’émigration au Canada. Son rapport du 30 octobre 1861 rendait compte du travail accompli et faisait aussi des recommandations d’une grande portée, incluant une agence permanente canadienne à Londres, qui remplirait des fonctions consulaires, aussi bien que celles d’une agence centrale d’émigration. La plupart de ses propositions concernant une agence d’émigration furent appliquées en 1866, alors que William Dixon* fut envoyé à Liverpool ; en 1869, ce dernier fut transféré à Londres où on installa une agence centrale d’émigration avec fonctions consulaires.

Buchanan contribua au développement du Canada surtout par son administration attentive de l’agence d’immigration à Québec et son appui constant en faveur d’une présence canadienne outre-mer, particulièrement sous la forme d’agences d’émigration. De 1838 à 1868, environ 866 000 immigrants vinrent au Canada, particulièrement des îles britanniques et, à des milliers qui débarquèrent à Québec, Buchanan fournit la première orientation officielle de leur vie nouvelle au Canada. On ne peut mesurer les avantages que retira le Canada, dans son développement, de l’attitude sympathique de Buchanan envers les immigrants. Ses connaissances alliées à son bon sens donnèrent du poids à ses opinions, le rendant capable de maintenir des relations harmonieuses avec les agents d’émigration canadiens délégués en Europe dans les années 1860.

Wesley B. Turner

Alexander Carlisle Buchanan distribua en Europe une abondante littérature concernant l’émigration, mais sauf ses rapports officiels et ses brochures, il ne semble pas avoir publié d’ouvrage de son cru. Une brochure intitulée Emigration practically considered ; with detailed directions to emigrants proceeding to British North America, particularly to the Canadas ; in a letter to the Right Hon. R. Wilmot Horton, M.P. (Londres, 1828), qu’on lui a souvent attribuée, fut, selon toute probabilité, écrite par son oncle bien que Buchanan ait pu avoir contribué à la publication de la seconde édition en 1834.  [w. b. t.]

APC, RG 4, A1, S-203, mai–nov. 1836 ; S-227, 1re partie, 10 janv. 1830 ; S-245, 17 août 1830 ; S-296, 1re partie, 31 déc. 1832 ; S-313, 5 nov. 1833 ; S-344, 26 sept. 1835 ; S-392, 1re partie, 23 déc. 1837 ; B 28, 40, no 2 378 ; C1, 234, no 2 535 ; 338, no 1 675 ; RG 17, AI, 1re sér., 3, 8, 18s. ; 2e sér., 2–4 ; AIII, 1er, sér., 1s.— Canada, Sessional papers, 18671868, 3, no 3.— Canada, prov. du, Sessional papers, 1860, 3, no 18 ; 1861, 3, no 14 ; 4, no 23 ; 1862, 5, no 32 ; 1863, 3, no 4 ; 1864, 3, no 32 ; 1865, 2, no 6.— Montréal Gazette, 18291831, 4 févr. 1867.— Quebec Gazette, 6 nov. 1840, 3 févr. 1868.— A. W. P. Buchanan, The Buchanan book ; the life of Alexander Buchanan, Q. C., of Montreal, followed by an account of the family of Buchanan (Montréal, 1911), 197230, 234s.— H. I. Cowan, British emigration to British North America ; the first hundred years (Toronto, 1961).— Hodgetts, Pioneer public service, 40, 226243, 251, 255.— W. B. Turner, Colonial self-government and the colonial agency ; changing concepts of permanent Canadian representation in London, 1848 to 1880 (thèse de ph.d., Duke University, Durham, N.C., 1970).

Bibliographie générale

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Wesley B. Turner, « BUCHANAN, ALEXANDER CARLISLE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/buchanan_alexander_carlisle_9F.html.

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Auteur de l'article:    Wesley B. Turner
Titre de l'article:    BUCHANAN, ALEXANDER CARLISLE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    28 mars 2024