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TWEED, THOMAS ANDREW, homme d’affaires, fonctionnaire, juge de paix, homme politique et éleveur, né le 14 avril 1853 à Kingston, Haut-Canada, fils de Thomas Tweed, scieur, et de Jane Hiditch ; le 3 juin 1873, il épousa Helen Sutherland, de Kingston, et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 4 avril 1906 à Montréal.

Après des études à Kingston, Thomas Andrew Tweed devint apprenti chez un détaillant de marchandises sèches de cette localité. En 1870, à l’âge de 17 ans, il se joignit au corps expéditionnaire qui, sous le commandement du colonel Garnet Joseph Wolseley*, allait pacifier le Manitoba [V. Louis Riel*]. Ensuite, il travailla dans l’industrie du coton, d’abord un court laps de temps à Montréal, puis à Cornwall, en Ontario, où avant même d’avoir trente ans, il devint directeur de la Stormont Cotton Manufacturing Company Limited [V. Andrew Frederick Gault]. Cependant, les possibilités offertes par la construction du chemin de fer canadien du Pacifique l’attiraient, si bien qu’il renonça à une belle carrière dans les affaires et se mit en route pour l’Ouest. Il arriva en mai 1883 à la coulée de Medicine Hat (Alberta), où le chemin de fer devait franchir la rivière Saskatchewan-du-Sud, juste à temps pour la pose des rails.

Tweed et son associé, James Alexander Lougheed*, ouvrirent un magasin général dans une tente. Un village surgit, Medicine Hat, et Tweed en devint bientôt l’un des plus riches habitants. En novembre 1885, Lougheed s’étant installé à Calgary, Tweed ouvrit à Lethbridge un deuxième point de vente avec un autre jeune homme de l’Est, John Ewart. Ensemble, ils allaient aussi fonder en 1899 l’une des premières grandes entreprises d’élevage du district, la Medicine Hat Ranche Company.

En 1888, une Assemblée élective fut créée dans les Territoires du Nord-Ouest, et Tweed se porta candidat dans la circonscription de Medicine Hat. Conservateur militant, il remporta la victoire contre un autre citoyen de Medicine Hat, William Thomas Finlay*, après une virulente campagne. On ne tarda pas à reconnaître ses talents à Regina, la capitale territoriale. Il s’allia aux députés qui, réunis sous la direction de Frederick William Gordon Haultain*, luttaient contre Joseph Royal, lieutenant-gouverneur nommé par les autorités fédérales, afin que le gouvernement responsable soit accordé aux territoires. De plus, en cette période où les droits de la minorité en matière d’éducation commençaient à s’éroder sous l’effet de changements législatifs, Tweed prôna vigoureusement, à titre de membre de l’exécutif et de président du comité d’éducation, les dispositions en faveur de l’unilinguisme anglais dans les écoles territoriales.

L’année 1891 marqua le sommet de la carrière politique de Tweed. Au début de l’année, il se présenta à l’investiture conservatrice dans Assiniboia West, la grande circonscription fédérale où se trouvait Medicine Hat. Ce faisant, il défiait le député sortant, Nicholas Flood Davin, qui l’emporta haut la main. Tweed décida alors d’être candidat indépendant aux élections de mars. Lui-même et ses partisans soutenaient que, en raison de son problème d’alcool, Davin ne valait rien à la Chambre des communes, mais le député était aimé et son organisation était forte, si bien qu’il gagna sans difficulté. En s’opposant à un homme aussi populaire, Tweed s’aliéna bon nombre des citoyens influents de Medicine Hat et perdit la fonction de maître de poste qu’il exerçait depuis 1883. Toutefois, il fut réélu sans opposition à l’Assemblée territoriale en novembre 1891.

De 1891 à 1894, la petite localité de Medicine Hat fut le théâtre de conflits qui tournaient en bonne partie autour de Tweed. Beaucoup de ses alliés étaient connus comme dirigeants des sociétés de tempérance, et on le soupçonnait de sympathie envers la dure loi prohibitionniste imposée aux Territoires du Nord-Ouest par les autorités fédérales en 1873, même si après sa réélection à Regina en 1891, il collabora à la conception d’un nouveau régime de permis. En outre, on l’accusait d’essayer d’influencer les administrateurs de l’hôpital et des écoles en matière d’achat et d’obtenir des contrats gouvernementaux pour ses amis. Ces conflits, en provoquant une scission au sein de l’élite locale, retardèrent l’érection de Medicine Hat en municipalité. Or la ville était parvenue à un stade déterminant de son développement économique.

En novembre 1894, des élections se tinrent à l’Assemblée. Les ennemis de Tweed avaient trouvé, pour lui faire la lutte, un populaire éleveur de Maple Creek (Saskatchewan), Edward Fearon. On dépeignit Tweed comme un homme hostile aux ouvriers, réfractaire à l’instauration du gouvernement responsable dans les territoires et peu soucieux des intérêts de la circonscription. Fearon fut élu, et Medicine Hat se trouva si divisée que l’érection en municipalité ne put être de nouveau envisagée sérieusement avant quatre autres années. Calgary, de son côté, bénéficierait alors depuis 14 ans des avantages psychologiques et économiques du statut de municipalité.

Entre-temps, Tweed était retourné à ses affaires et à son ranch, trouvant plaisir à participer à la vie communautaire et à jouer son rôle de père. Comme la plupart des membres de l’élite des entrepreneurs des Prairies à l’époque, il s’était toujours dépensé personnellement pour son lieu d’adoption. Il joua un rôle de premier plan dans la fondation de l’église presbytérienne St John en 1883, du bureau de commerce local en 1887 et de l’hôpital en 1889. En outre, il militait dans l’ordre maçonnique et dans plusieurs autres fraternités. Pendant la rébellion de 1885, au moment où Medicine Hat vivait dans la crainte des bandes errantes de Cris affamés, il avait organisé des équipes de défense. En 1886, on le nomma juge de paix, et à la fin des années 1890, il collabora à la fondation d’un club de hockey et d’une société d’art dramatique. S’étant retiré des affaires en 1902, il put consacrer du temps à la promotion de projets d’irrigation qui visaient à résoudre les problèmes posés par les terres sèches du district. Il fut membre du comité de direction de la Western Stock Growers’ Association et des bureaux de commerce des territoires. En 1903, il présida le congrès conservateur de Moose Jaw (Saskatchewan).

Thomas Andrew Tweed mourut d’un arrêt cardiaque à Montréal au retour de vacances à l’étranger. Homme agréable à la personnalité imposante, il avait été un chef de file autant dans son milieu que dans l’ensemble des Territoires du Nord-Ouest. Il représente bien ces entrepreneurs d’origine ontarienne qui établirent leur suprématie sur les Prairies à la fin du xixe siècle et les façonnèrent à l’image de leur province natale.

L. J. Roy Wilson

Medicine Hat Museum and Art Gallery, Arch. (Medicine Hat, Alberta), M.84.1.38 (Hist. Soc. coll., biog. sect.), particulièrement B.6, fi 7 ; photographies de T. A. Tweed.— Medicine Hat News, 30 août, 3 nov. 1894, 26 déc. 1895, 20 nov. 1898, 9 mars, 13 juill. 1899, 5 avril 1906.— Medicine Hat Times, 5 janv. 1886, 3 avril 1887, 21 juin 1888, 8 juin 1889, 4 mars 1891.— Regina Standard, 11 avril 1906.— R. Common, « Early settlement about Medicine Hat, Alberta », Geographical Bull. (Ottawa), 9 (1967) : 284–293.— F. W. Gershaw, Sammis, the Medicine Hat (Medicine Hat, 1967).— J. W. Morrow, Early history of the Medicine Hat country ([Medicine Hat], 1923 ; réimpr., 1964).— L. J. R. Wilson, « Everlasting squabble » : Medicine Hat in crisis, 1891–98 », Alberta Hist. (Calgary), 35 (1987), n° 1 : 1–12.

Bibliographie générale

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L. J. Roy Wilson, « TWEED, THOMAS ANDREW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tweed_thomas_andrew_13F.html.

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Auteur de l'article:    L. J. Roy Wilson
Titre de l'article:    TWEED, THOMAS ANDREW
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    18 avril 2024