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Titre original :  Miss Rose Grier. Image courtesy of the Bishop Strachan School Museum & Archives (Toronto, Ontario).

Provenance : Lien

GRIER, ROSE JANE ELIZABETH, éducatrice et auteure, née le 10 février 1832 à Carrying Place, Haut-Canada, fille aînée de John Grier et d’Eliza Lilias Geddes ; décédée célibataire le 28 octobre 1920 à Toronto.

À l’âge de neuf ans, Rose Jane Elizabeth Grier s’installa avec sa famille à Belleville, où son père, ministre anglican, assuma la charge de l’église St Thomas. Comme beaucoup de jeunes Haut-Canadiennes, elle reçut la plus grande partie de sa formation, sinon toute, à la maison. Attirée par la musique dès son jeune âge, elle deviendrait organiste et maîtresse de chœur à St Thomas ; selon une contemporaine, « on dit qu’elle fit connaître Hymns Ancient and Modern au chœur et à l’assemblée des fidèles, avec l’approbation de son père ».

Piété, dévouement à Dieu et à sa famille telles étaient les forces qui gouvernaient l’existence de Rose Jane Elizabeth Grier. Deux événements seraient déterminants pour elle. En 1856, elle se fiança à un jeune avocat plein d’avenir, Joseph Hutton, fils de William Hutton*, de Belleville. En janvier de l’année suivante, deux semaines avant la date du mariage, Joseph mourut. Quelques années plus tard, Mlle Grier alla à Londres s’occuper de sa sœur Sarah Hannah Roberta Coome [Grier*], qu’une chute avait rendue infirme. Pendant son séjour en Angleterre, elle s’intéressa à une communauté anglicane de Wantage, les Sisters of St Mary. Elle s’apprêtait à entrer au noviciat, en 1871, quand elle fut appelée au chevet de son père mourant.

Le 29 juin 1876, Rose Jane Elizabeth Grier se vit offrir la direction de la Bishop Strachan School à Toronto. Fondé en 1867 par un groupe d’ecclésiastiques et de laïques dirigé par le révérend John Langtry, cet établissement était l’une des premières écoles de filles ouvertes par l’Église d’Angleterre au Canada. Sa vocation était d’« instruire les jeunes demoiselles dans les diverses disciplines séculières composant une éducation libérale et aussi de leur inculquer la doctrine chrétienne telle qu’on la trouve dans la Bible et le Book of Common Prayer ». Avant l’arrivée de Mlle Grier, l’école était dans une situation difficile : par exemple, elle manquait d’argent, et le nombre d’inscriptions baissait. Le comité à qui l’on avait confié cette année-là « la réorganisation de l’école et [...] la nomination d’un directeur » avait d’abord cherché un ministre du culte. Puis, comme le comité n’avait pas trouvé de ministre qui voulait ou pouvait accepter le poste, il avait fait appel à Mlle Grier en lui offrant un salaire d’« au moins 500 $ la première année » et « une certaine part » du bénéfice, le cas échéant. Certes, notait le rapport du comité, Mlle Grier n’avait jamais exercé une fonction de ce genre, mais elle s’était occupée des œuvres de l’Église. « Elle a beaucoup d’expérience dans l’administration d’une maison, chose en quoi elle excelle, semble-t-il ; dans le moment, elle enseigne dans une petite école très bien cotée et donne des leçons particulières de musique à plusieurs élèves. »

Lorsque Rose Jane Elizabeth Grier arriva à la Bishop Strachan School, les matières suivantes figuraient au programme : langue et littérature anglaises, autres langues modernes, latin, mathématiques, histoire, géographie, sciences naturelles, musique vocale et instrumentale, dessin, travaux d’aiguille et callisthénie. Les 23 années durant lesquelles elle dirigea l’école furent une période stable et studieuse. Bien qu’elle ait été remarquable en tant qu’institutrice et administratrice, c’était surtout sa forte personnalité et sa spiritualité qui inspiraient le respect. En 1887, à la fin de sa dixième année à l’école, le conseil d’administration nota sa « grande satisfaction à l’égard de l’excellent travail qu’elle a[vait] accompli dans la formation morale et intellectuelle des élèves confiées à ses soins ». Selon le conseil, l’école devait à Mlle Grier « [son] efficacité, sa renommée toujours grandissante d’un bout à l’autre du pays et sa bonne situation actuelle ».

En 1899, lorsqu’elle prit sa retraite, Rose Jane Elizabeth Grier reçut une bourse contenant 325 $ en or ainsi qu’un compliment gravé. Les anciennes de l’école lui exprimaient « leur gratitude pour l’influence qu[‘elle] a[vait] exercée sur leur vie [... et] l’exemple de zèle et de dévouement féminins qu’elle leur avait toujours donné ». Bien des années plus tard, le 29 mai 1913, après que l’on eut décidé d’installer l’école sur les College Heights, où elle se trouve toujours, ce fut Mlle Grier qui donna le premier coup de pelle. Ce geste symbolisait ses années de service, « au cours desquelles elle a[vait] donné [...] non seulement son temps, mais sa personne, ses idéaux, sa foi, son être ». Le sanctuaire de la nouvelle chapelle fut dédié à sa mémoire en 1926.

Une fois retraitée, Rose Jane Elizabeth Grier s’installa au couvent de la Sisterhood of St John the Divine à Toronto. Cette communauté de religieuses anglicanes, la première au Canada, avait été fondée par sa sœur Hannah en 1884 ; elle-même en fut la première membre associée et lui versait régulièrement des contributions. Vers 1905, Mlle Grier publia un petit recueil de vers pieux intitulé Alleviations et dédié à ses anciennes élèves. Dans sa préface, elle notait qu’elle n’avait pas écrit ces poèmes en vue de les publier et que, si elle les avait fait imprimer, c’était afin que « les personnes qui le désir[ai]ent puissent les avoir ». Elle composa également, pour l’école ou la communauté religieuse, les paroles et la musique de plusieurs hymnes. Elle mourut en octobre 1920 à l’hôpital tenu par la congrégation.

Nancy Kiefer

On trouve de l’information sur la vie et la carrière de Rose Jane Elizabeth Grier aux Bishop Strachan School Arch. et aux Arch. of the Sisterhood of St John the Divine, à Toronto. Il y a à ce dernier endroit un « Songbook » non daté qui comprend plusieurs hymnes de Grier.

AO, F1199 ; RG 2-109, boîte 1.— Dominion Churchman (Toronto), 13 juill. 1876, publié par la suite sous le titre Canadian Churchman (Toronto), 18 nov. 1920.— Bishop Strachan School, The Bishop Strachan School [...] [prospectus] (Toronto, 1877 ; exemplaire à la MTRL, BR) ; The Bishop Strachan School jubilee record – 1867–1927 ([Toronto ?, 1927 ?]).— Bishop Strachan School Magazine (Toronto), été de 1917 ; Noël de 1920.— A brief history of the Sisterhood of Saint John the Divine, 1884–1946 (2e révision, [Toronto ?, 1946 ?]).— The descendants of John Grier, with histories of allied families ; a biographical and genealogical record, J. G. Stevens, compil. (Baltimore, Md, 1964).— Carolyn Gossage, A question of privilege : Canada’s independent schools (Toronto, 1977).— A memoir of the life and work of Hannah Grier Coome, mother-foundress of the Sisterhood of St. John the Divine, Toronto, Canada (Londres, 1933).— SJohn’s Messenger (Toronto), Avent de 1891 : 10.— Katharine Wallbridge Clarke, « The story of the Bishop Strachan School », BSSA [Bishop Strachan School Old Girls’ Assoc.], Bull. (Toronto), 37 (1949).

Bibliographie générale

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Nancy Kiefer, « GRIER, ROSE JANE ELIZABETH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/grier_rose_jane_elizabeth_14F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/grier_rose_jane_elizabeth_14F.html
Auteur de l'article:    Nancy Kiefer
Titre de l'article:    GRIER, ROSE JANE ELIZABETH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    23 avril 2024