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Titre original :  Bishop George Holmes and Mrs. Holmes. Date: [ca. 1890]. Photographer/Illustrator: McDermid Studio, Edmonton, Alberta. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

Provenance : Lien

HOLMES, GEORGE, ministre et évêque de l’Église d’Angleterre, né le 23 novembre 1858 dans la paroisse de Burton in Kendal (Burton, comté de Westmorland, Angleterre), fils aîné de Robert Holmes et de Margaret Atkinson, fermiers ; le 19 mai 1892, il épousa à Gleichen (Alberta) Eliza Perkes, et ils eurent trois fils et trois filles ; décédé le 3 février 1912 à Holloway (Londres).

Dans sa jeunesse, George Holmes fit la connaissance du révérend William Chastel de Boinville, qui faisait partie d’un courant de tendance évangélique, le mouvement des missions paroissiales. En décembre 1881, il offrit ses services à la Church Missionary Society, à laquelle l’avait adressé Boinville. Ensuite, il fit des études à la Reading Preparatory Institution et au collège de la Church Missionary Society à Islington (Londres) avant de recevoir une autre année de formation auprès du révérend Hanmer William Webb-Peploe, un des fondateurs de la Keswick Convention.

En novembre 1884, la Church Missionary Society affecta Holmes dans la mission du Nord-Ouest canadien à titre d’instructeur agricole et de catéchiste. Arrivé au Canada en 1885, il était censé recevoir un an de formation au fort Chipewyan (Alberta), mais, à cause de la rébellion du Nord-Ouest [V. Louis Riel*], il servit plutôt un an à titre de prédicateur laïque chez les Sauteux de la rivière à la Pluie (Ontario et Minnesota). En juillet 1886, il parvint dans le diocèse d’Athabasca. Après avoir passé plusieurs mois à la mission de Shaftesbury (Shaftesbury Settlement, Alberta), il fut envoyé au Petit lac des Esclaves par l’évêque Richard Young*. Là, il ouvrit une école de jour dans des locaux mis à sa disposition par un agent local de la Hudson’s Bay Company. En juillet 1888, au premier synode d’Athabasca, il fut officiellement installé dans ses fonctions de ministre titulaire de la mission St Peter. Cette mission, dont on avait choisi l’emplacement au milieu de l’année 1887, se trouvait à Kapowan, dans la baie Buffalo, à l’extrémité ouest du lac.

En moins de cinq ans, St Peter devint un important centre d’Athabasca. Son église, la première église protestante du Petit lac des Esclaves, ouvrit ses portes en décembre 1890. Les synodes diocésains s’y tinrent à compter de 1891. La construction d’un pensionnat pour Amérindiens s’acheva en 1894 ; le synode s’était engagé à assimiler les jeunes Amérindiens en les plaçant dans des établissements de ce genre. Au fil du temps, on construisit également un foyer pour garçons, une scierie et des écuries, et l’on agrandit le bâtiment de la mission et l’école. St Peter allait durer environ un demi-siècle ; le déclin de la population et la fermeture de l’école, décidée par le gouvernement, allaient entraîner sa fin.

Holmes fit la connaissance d’Eliza Perkes, sa future femme, dans le Nord-Ouest canadien. Elle dirigeait le foyer anglican pour filles à Gleichen, dans la réserve des Pieds-Noirs. Après leur mariage en 1892, elle prit une part active aux œuvres missionnaires dans Athabasca. Entre autres choses, elle supervisa les filles du pensionnat de St Peter, au moins jusqu’à l’engagement d’une intendante à plein temps ; elle accompagna aussi Holmes dans quelques-uns de ses voyages et s’occupa des auxiliaires féminines. Edith, une de leurs cinq enfants survivants, rappelait que tous les enfants de la famille parlaient couramment le cri ; ils avaient même appris cette langue avant l’anglais, car ils jouaient souvent avec de jeunes Cris. Cependant, ils passèrent seulement leurs premières années à la maison. Dès qu’ils furent assez grands, leurs parents les envoyèrent dans des pensionnats en Angleterre et à Toronto. Les lettres que Holmes leur écrivait révèlent que cet homme dont toute l’existence était vouée à sa mission était aussi un père chaleureux et attentionné.

En raison de ses talents et de son zèle, Holmes était tenu en haute estime par les autorités ecclésiastiques. En 1900, l’évêque du diocèse du fleuve Mackenzie le recommanda au poste d’archidiacre du diocèse d’Athabasca. Holmes exerça cette fonction du 9 juillet 1901 jusqu’à son élection au titre d’évêque de Moosonee en novembre 1904. Sa candidature à la fonction d’archevêque de la terre de Rupert fut refusée, mais cela ne l’empêcha pas de retourner dans le diocèse d’Athabasca en qualité d’évêque suppléant au début de 1908, pendant qu’il était encore évêque de Moosonee. Sa translation au siège d’Athabasca eut lieu le 15 avril 1909 ; au même moment, il assuma également la supervision du diocèse du fleuve Mackenzie, qui était vacant.

Holmes avait reçu un doctorat honorifique en théologie du St John’s College de Winnipeg en 1905 en raison de ses nombreuses contributions au travail missionnaire. Doué pour les langues, il maîtrisait le cri ; ses rapports remarquables avec les Amérindiens le rendaient indispensable aux autorités diocésaines et aux commissaires des traités. En 1891, l’évêque Young lui avait confié la traduction de textes religieux en écriture syllabique crie. En 1899–1900, Holmes aida les commissaires des traités dans Athabasca, qui travaillaient alors au traité no 8 [V. Mostos]. Il fut également témoin à la signature du traité no 9, en 1905–1906. À ce moment-là, à titre d’évêque de Moosonee, il accompagna les commissaires à Moose Factory (Ontario) et à New Brunswick House (sur le bord du lac Brunswick). En outre, il appartenait à un comité multiconfessionnel qui, sous la direction de Samuel Hume Blake, tentait de résoudre les graves problèmes financiers auxquels les écoles religieuses pour enfants autochtones faisaient face parce que les organismes qui les subventionnaient traditionnellement leur retiraient peu à peu leur appui. Blake tenait Holmes pour son informateur le mieux renseigné sur les écoles. Holmes participa également au Congrès pananglican à Londres en 1908.

Les nombreuses personnes qui connaissaient Holmes attestaient son dévouement et sa force de caractère. Excellent fermier, il avait toutes les qualités nécessaires pour affronter les rigueurs de la vie et des voyages en région pionnière. Mais ce fut en tant qu’administrateur et bâtisseur qu’il apporta sa contribution la plus notable à l’implantation de l’Église anglicane dans le nord du Canada. Il fit de St Peter la plus importante mission d’Athabasca et prépara la création de nombreuses autres missions dans le diocèse. En tant qu’évêque de Moosonee, il réinstalla la résidence épiscopale à Chapleau (elle était à Moose Factory). En 1907, il recueillit des fonds pour la construction d’un pensionnat pour Amérindiens à Chapleau. Une église, St John, fut construite dans cette localité en 1908. À titre d’évêque d’Athabasca, il se donna pour tâche de restaurer et de renforcer ce diocèse, dont le siège était vacant. depuis 1903. Il décida que la résidence épiscopale, qui se trouvait à Athabasca Landing (Athabasca), serait réinstallée en 1909 à St Peter, où il édifia une nouvelle maison de mission et une nouvelle église. Il intensifia le travail missionnaire et fit construire d’autres bâtiments dans tout le diocèse, notamment une église à Peace River Crossing (Peace River), dans une région où affluaient les colons. Pour réaliser ses nombreux objectifs, Holmes devait constamment solliciter des fonds ; ses efforts de ce côté s’intensifièrent à mesure que diminuait le soutien d’organismes comme la Church Missionary Society et les auxiliaires féminines. En 1909, lorsqu’il retourna dans Athabasca en tant qu’évêque, il avait de nombreuses missions à administrer. Il fit alors appel au soutien de la Hudson’s Bay Company, des entrepreneurs locaux et des organisations ecclésiastiques.

Les relations que George Holmes entretenait avec les peuples autochtones et les membres d’autres Églises étaient empreintes du colonialisme et de la rivalité caractéristiques de l’époque. Il parlait d’« éclairer » les Amérindiens et de les « élever [au] niveau [des Blancs] », notamment en les plaçant dans des pensionnats. La concurrence que se livraient les confessions religieuses pour établir de nouvelles missions et la polarisation des positions théologiques engendraient une hostilité profonde. Les missionnaires catholiques, par exemple Dominique Collignon et Émile-Jean-Baptiste-Marie Grouard, étaient actifs dans la région, et Holmes eut des conflits avec eux dès qu’il ouvrit un externat en 1886. Les catholiques refusaient de participer au comité multiconfessionnel de Blake, ce qui n’arrangeait pas les choses. Les Églises se livraient également une rude concurrence pour faire des conversions parmi la population blanche, surtout dans Athabasca, région qui attirait beaucoup de nouveaux venus au début des années 1900 en raison de ses riches gisements pétroliers et de ses terres agricoles. Une ère de peuplement accéléré s’amorçait. Dans un message livré à la Colonial and Continental Church Society à Londres en janvier 1912, au cours d’un des voyages qu’il fit pour recueillir des appuis, Holmes réclama des missionnaires de toute urgence afin d’« assurer [à l’Église d’Angleterre] la première place plutôt que la troisième ». Néanmoins, la course aux âmes était loin d’être son unique préoccupation. Il dénonçait les effets que la ruée vers l’or avait dans Athabasca (beaucoup de chercheurs d’or passaient par cette région pour se rendre au Klondike), la « déchéance » des colons et la « pratique suivant laquelle des Anglais épous[aient] des filles indiennes ». Il invitait les femmes de race blanche à s’installer dans l’Ouest et proposait de consacrer des efforts particuliers à l’évangélisation des nouveaux résidents de la région d’Athabasca. Son but, exposé dans sa dernière allocution, était de faire d’Athabasca le diocèse le plus anglican du Nord-Ouest canadien. Peu après avoir prononcé cette allocution, il tomba gravement malade. La nouvelle fut télégraphiée à sa femme au Canada, mais il mourut avant qu’elle arrive en Angleterre.

Richard G. Bailey

Cinq publications religieuses en langage cri préparées par George Holmes sont répertoriées dans Biblio. of the prairie prov. (Peel) ; on en trouve deux dans la « Bibliographie Peel sur microfiche » (Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa, 1975–  ), nos 1433 et 1440. L’allocution finale de Holmes devant la Colonial and Continental Church Soc. figure dans A hero bishop : a brief account of the life and work of Bishop Holmes, D.D., of Athabasca, N. W. Canada, and his last appeal (Londres, [1912 ?]) ; des photocopies de cet opuscule sont conservées dans les collections Holmes aux EAC, General Synod Arch. (Toronto), dont on trouve le détail ci-dessous.

Les principales sources d’archives sur la vie et la carrière de Holmes sont les dossiers de l’EAC, Diocese of Athabasca records, conservés aux PAA, et les Church Missionary Soc. Arch. gardées à la Univ. of Birmingham Library, Special Coll. (Birmingham, Angleterre) et sur microfilm aux AN, MG 17, B2. La documentation que nous avons recueillie a été versée aux General Synod Arch. sous la cote M94-05 ; en plus des documents de recherche photocopiés, la collection comprend des originaux de notes de sermon, de la correspondance et des photos de famille, et l’enregistrement des entrevues que nous avons réalisées en 1976 avec la dernière fille survivante de Holmes. On trouve de la correspondance de famille additionnelle donnée par un autre descendant aux archives sous la cote M88/2.  [r. g. b.]

AN, MG 17, B2, G, C.1/I ; C.1/L ; C.1/O, particulièrement no 2692 (mfm ; copie aux General Synod Arch.).— EAC, Diocese of Moosonee Arch. (Schumacher, Ontario), Diocese of Moosonee papers, particulièrement ser. I-1 (Holmes corr.) (mfm aux General Synod Arch.) ; General Synod Arch., GS 75-103 (Missionary Soc. of the Church of England in Canada), ser. 2-14 (Special Indian Committee, S. H. Blake corr.) ; M79/15 ([George Holmes], « The great lone land : an interview with the bishop of Moosonee », coupure de presse anonyme, juill. 1906).— PAA, ACC [EAC], Diocese of Athabasca records, A.210/2 ; A.220/6a–b ; A.280/3 ; A.281/134–151 ; A.290/1–5 ; A.300/1 : 235–472 ; 2a : 2–654 ; A.420/24.— Univ, of Birmingham Library, Special Coll., Church Missionary Soc. Arch., C/ ATm5/3 (reg. of candidates), no 572.— Dominion Churchman (Toronto), 8 janv. 1891 : 25.— T. C. B. Boon, The Anglican Church from the Bay to the Rockies : a history of the ecclesiastical province of Rupert’s Land and its dioceses from 1820 to 1950 (Toronto, 1962).— Canada, Parl., Doc. de la session, 1906–1907, no 27 : 284–315.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912) ; contient des erreurs biographiques  [r. g. b.].— Janey Canuck [E. G. Ferguson (Murphy)], Seeds of pine (Toronto, 1922).— Church Missionary Soc., Extracts from the annual letters of missionaries for the year 1900 ; part xix, North-West Canada (Londres, [1910]) ; Proc. (Londres), 1885–1905.— Église d’Angleterre, Diocese of Athabasca, Journal of proc. of the meeting of the synod (Middle Church, Manitoba), 2 (1891) ; Report of the synod (Winnipeg), 1888.— Église d’Angleterre au Canada, Board of Domestic and Foreign Missions, Woman’s Auxiliary, Letter leaflet (Toronto), 1887–1912 ; Diocese of Athabasca, Report of the triennial synod (Toronto), 3 (1894) ; 4 (1900) ; General Synod, Year book and clergy list (Toronto), 1892–1912.— Norman Edwards, « The railways of Moosonee », Northland ([Schumacher, Ontario]), 29 (1972–1973), no 2 : 19s.— René Fumoleau, As long as this land shall last : a history of Treaty 8 and Treaty 11, 1870–1939 (Toronto, [1975 ?]).— E. C. McCrum, A register of service : the centennial history of the Anglican diocese of Athabasca (Peace River, Alberta, 1976).— J. G. MacGregor, The land of Twelve Foot Davis (a history of the Peace River country) (Edmonton, 1952).— R. J. Renison, One day at a time : the autobiography of Robert John Renison, Margaret Blackstock. édit. (Toronto, 1957).— O. R. Rowley et al., The Anglican episcopate of Canada and Newfoundland (2 vol., Milwaukee, Wis., et Toronto, 1928–1961), contient des erreurs biographiques  [r. g. b.].

Bibliographie générale

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Richard G. Bailey, « HOLMES, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/holmes_george_14F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/holmes_george_14F.html
Auteur de l'article:    Richard G. Bailey
Titre de l'article:    HOLMES, GEORGE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024