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HOLDSWORTH, ARTHUR, capitaine de navires de pêche et marchand à Terre-Neuve, né en 1668, fils d’Arthur Holdsworth (1624–1690), qui était lui-même capitaine de navires de pêche, propriétaire de navires et marchand à Dartmouth dans le Devonshire ; décédé en 1726.

Arthur Holdsworth et son frère Robert s’appliquèrent à étendre le commerce que leur famille avait entretenu avec Terre-Neuve et le Portugal. À Terre-Neuve la coutume voulait que le premier capitaine marchand arrivé dans un havre en devînt l’amiral pour la saison de pêche. En 1700, Robert Holdsworth, capitaine du Nicholas, était amiral à Saint-Jean. Son frère Arthur l’accompagnait. Lors d’une réception donnée par le capitaine Michael Richards au fort William, Arthur se sentit offensé par certaines remarques du commandant de la garnison, le capitaine William Lilburne, et le provoqua en duel. Lilburne se retira du combat après n’avoir été touché qu’une fois, mais il prétendit avoir infligé trois blessures à son adversaire. Richards le traita de lâche. À la suite de quoi, Lilburne fut démis de ses fonctions et ramené en Angleterre par le commodore, le capitaine Stafford Fairborne. Arthur Holdsworth devint ainsi un sujet de controverse, à mesure que les plaintes s’accumulaient en Angleterre. Environ 40 capitaines de navires de pêche, dont un bon nombre étaient originaires de Plymouth, prirent parti pour Lilburne contre Holdsworth, signe évident de l’impopularité des Holdsworth.

Cette animosité s’explique peut-être en partie par la rivalité qui régnait entre les Ports de pêche du sud-ouest de l’Angleterre, mais elle était aussi attribuable au comportement des Holdsworth en affaires. Bien qu’ils n’eussent pas été les premiers à recourir à cette pratique, ils avaient pris l’habitude d’emmener, chaque année, un grand nombre de passagers ou « pêcheurs d’occasion ». Ces gens pêchaient pour leur propre compte pendant la saison mais passaient une partie de leurs prises aux Holdsworth. Or les autres capitaines de navires de pêche devaient se contenter des prises effectuées par leurs équipages. En 1701, George Larkin s’aperçut qu’Holdsworth s’affairait « au début de l’année, dans les villes marchandes de l’ouest de l’Angleterre, afin de recruter des passagers », leur promettant que, si un des Holdsworth était nommé amiral d’un havre, il accorderait aux « pêcheurs d’occasion » les grèves réservées d’ordinaire aux équipages des navires. Ceci décourageait les marchands et les capitaines des navires de pêche, qu’on appelait les « aventuriers de l’ouest » (Western Adventurers), vu que les « pêcheurs d’occasion » pouvaient vendre leurs prises à plus bas prix que les pêcheurs de métier.

En 1701, Arthur Holdsworth, sur ce même Nicholas, était amiral de la pêche à Saint-Jean et, au grand mécontentement des autres capitaines, il installa non moins de 236 « pêcheurs d’occasion » sur les grèves. Ce grand coup semble lui avoir suffi car, au cours des années suivantes, il était en bons termes avec les autres capitaines et collaborait avec eux.

Arthur Holdsworth, à la fois négociant et capitaine de morutiers, résidait à Saint-Jean durant la saison de pêche. En 1702, il entreprit de transporter, à fond de cale, de la pierre de Portland pour les fortifications de Saint-Jean. Deux ans plus tard, son frère Robert incita le major Thomas Lloyd à louer des soldats aux capitaines de navires. Arthur Holdsworth fut un de ceux qui, l’année suivante, adressèrent de Terre-Neuve des remerciements à l’évêque de Londres pour leur avoir donné comme pasteur le nouveau ministre, Jacob Rice. En 1706, il se plaignit auprès des autorités de ce que les autres navires de pêche jetaient leur lest dans le port. Apparemment, Holdsworth aurait travaillé en étroite collaboration avec Lloyd. Il compta parmi ceux qui le défendirent lors des accusations portées contre lui en 1708.

Vice-amiral en 1708, Holdsworth était de nouveau amiral à Saint-Jean en 1709. À son arrivée, ayant trouvé la ville détruite par les Français, il pressa la reconstruction du fort William, fournit certains matériaux nécessaires aux réparations d’urgence et conseilla fortement d’y maintenir une puissante garnison. Le capitaine Joseph Taylour, alors commodore, fit les mêmes recommandations. Holdsworth était un homme d’affaires averti. À compter de 1702, il travailla plusieurs années en étroite collaboration avec Henry Hayman, capitaine de navires de pêche et homme influent de Plymouth. En 1711, il devint propriétaire de la maison qu’il habitait à Saint-Jean. Mais il semble que, après 1711, Holdsworth ait, peu à peu, relâché ses liens avec Terre-Neuve, bien qu’il soit venu à Plaisance (Placentia) au moins une fois encore. Sa flottille continua de pêcher à Terre-Neuve et son fils Arthur, troisième du nom, lui succéda comme capitaine.

Arthur Holdsworth avait épousé Elizabeth, fille d’Henry Lane, de Dartmouth, et veuve du capitaine Roger Vavasor, mort en mer en 1696. Ils eurent un fils et quatre filles qui atteignirent l’âge adulte. De son premier mariage, Elizabeth avait eu un fils, Henry, qu’Holdsworth éleva avec ses propres enfants.

Outre sa maison à Terre-Neuve, Holdsworth possédait de vastes propriétés à Dartmouth et dans la banlieue. Sa résidence de Dartmouth portait le nom de Mount Gilpin. Il s’était aussi fait construire une maison de campagne à Widdicombe, aux environs de Torcross. Il mourut le 9 novembre 1726, et fut inhumé dans l’église St. Petrok, à Dartmouth.

La famille Holdsworth était une des nombreuses familles de négociants et de gens de mer du sud-ouest de l’Angleterre qui, pendant deux ou trois générations, eurent de gros intérêts dans l’industrie de la pêche à Terre-Neuve. Arthur Holdsworth appartenait bien à ce milieu : au début, il tenta d’accroître ses bénéfices par des procédés peu orthodoxes mais, devant l’opposition des autres capitaines, il s’appliqua à promouvoir les intérêts qu’il avait en commun avec eux.

D. B. Quinn

Dartmouth Municipal Records (Exeter Public Library), baux d’une maison à Modbury, Devon, 1719 (Z7/Box 12), et du Perrings Pallace et du Town Pallace, Dartmouth, 1725 (DD63 900–63 902, 63 908).— Somerset House, Principal Probate Registry, Testament d’Holdsworth (1er nov. 1726, validé le 5 juin 1727).— PRO, B.TJournal 1708/09–1714/15 ; CSP, Col., 1701, 1704–05, 1706–08, 1708–09, 1711–12, 1724–25.— M. A. Field, The development of government in Newfoundland, 1638–1713, thèse de m.a., University of London, 1924, 218–222.— Innis, Cod fisheries, 109.— Prowse, History of Nfld.— Percy Russell, Dartmouth, a history of the port and town (Londres et New York, 1950), 122–124, 141–142.— Devon and Cornwall Notes and Queries (Exeter), XIV (1927) : 261.— Devonshire Assoc. Exeter, Trans., XXXII (1900) :513–514 ; XLV (1913) : 239–241.

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D. B. Quinn, « HOLDSWORTH, ARTHUR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/holdsworth_arthur_2F.html.

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Auteur de l'article:    D. B. Quinn
Titre de l'article:    HOLDSWORTH, ARTHUR
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    29 mars 2024