LAGRENÉ, PIERRE DE, prêtre, jésuite, missionnaire, supérieur de la résidence des Jésuites à Montréal, né à Paris le 12 octobre 1659, décédé à Québec le 24 novembre 1736.

Pierre de Lagrené entre au noviciat de Paris à l’âge de 18 ans. Il fait ses études philosophiques et théologiques au collège de La Flèche, enseigne les éléments latins, les humanités et la rhétorique pendant cinq ans au collège d’Hesdin (Pas-de-Calais) et, pendant deux ans, la rhétorique au collège d’Eu (Normandie). Ordonné prêtre en 1693, il arrive au Canada l’année suivante.

De 1694 à 1696, à Notre-Dame de Lorette, il se prépare à son apostolat chez les Iroquois en étudiant sous la direction du père de Couvert la langue huronne (de la même famille linguistique que la langue iroquoise). De 1697 à 1701 et de 1704 à 1707, il est missionnaire à Sault-Saint-Louis (Caughnawaga). Il séjourne ensuite à la résidence des Jésuites à Montréal, dont il sera le supérieur en 1716. Il s’y occupe de la construction de la chapelle de cette résidence, bénite le 10 avril 1710, et, plus particulièrement, de l’organisation de la congrégation des hommes de Ville-Marie, qui groupe l’élite de la société montréalaise. Quand les Sulpiciens prendront la relève de cette congrégation après la mort du dernier jésuite de Montréal, le père Bernard Well, en 1791, ils la garderont telle que l’avait conçue le père Lagrené.

En 1723, il est nommé au collège de Québec, où sa vie, comme partout ailleurs, est sans éclat mais son rôle très utile, en sa qualité d’assistant du recteur, de directeur de la congrégation de la sainte Vierge et de professeur. Il y mourut le 24 novembre 1736.

Léon Pouliot,  s.j.

ASJCF, 570, 571.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVII^e siècle, III : 384.