PAINCHAUD, ALEXIS, capitaine au long cours, propriétaire de navires, marchand et juge de paix, né le 22 novembre 1792 à Québec, fils du capitaine François Painchaud et d’Angélique Drouin ; le 19 octobre 1815, il épousa à Carleton, Bas-Canada, Marguerite Arseneaux (Arsenault), et ils eurent dix enfants ; décédé le 10 février 1858 à Montréal.

Fils et petit-fils de navigateurs, Alexis Painchaud est le neuvième de 12 enfants. Son frère Joseph* deviendra médecin et sa sœur Marie-Louise, dite de Saint-Augustin, supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec. Alexis passe son enfance dans le faubourg Saint-Roch de Québec. Il a quatre ans quand son père meurt de la petite vérole. Sa mère se remarie au navigateur Pierre Laviolette.

Le frère aîné d’Alexis, l’abbé Charles-François Painchaud*, nommé missionnaire à la baie des Chaleurs, l’emmène avec lui le 17 septembre 1806. Ils partent de Québec avec leur sœur Victoire, veuve de François Normand, et son jeune fils François. Le voyage en goélette jusqu’à Carleton dure six semaines, à cause des tempêtes et d’une escale à Halifax. Painchaud devient le compagnon des courses apostoliques de son frère abbé, en raquettes l’hiver et en canot d’écorce l’été. Il est à bonne école avec cet ancien précepteur des enfants du lieutenant-gouverneur, sir Robert Shore Milnes*, et ce futur fondateur du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

Le jeune Painchaud apprend son métier avec des navigateurs de Carleton, comme le capitaine Sébastien-Étienne Landry, qui deviendra son beau-frère. À 18 ans, il est capitaine du Marie-Joseph, un schooner de 40 tonneaux, propriété de Gédéon Ahier, second mari de Victoire Painchaud. Bientôt, il possède ses propres goélettes et il est connu comme « négociant dans le district de Gaspé ».

Painchaud transporte des cargaisons de poisson entre Halifax, Terre-Neuve et Québec où il élit domicile peu après son mariage. Vers 1820, il installe sa famille à Montréal. Il traite des affaires fructueuses en société avec les commerçants montréalais Félix Souligny et Hubert Paré*. Son brick de 122 tonneaux, construit à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, en 1825, et baptisé Félix Souligny, le conduit plusieurs fois à la Barbade et à Trinidad. Il en rapporte du rhum et du sucre pour les marchands Jean-Olivier Brunet et Charles A. Holt, de Québec.

En 1828, Painchaud achète le New Félix Souligny (218 tonneaux) et entreprend de commercer avec les îles Britanniques. Son brick apporte du blé à Liverpool, en Angleterre, à Cork (république d’Irlande) et à Dublin et en ramène du sel, du charbon et du fer pour C. Noyés, G. Ross et Félix Souligny. Il transporte aussi des immigrants.

Les nouvelles maritimes du 5 juin 1833 annoncent la performance du New Félix Souligny. Arrivant de Dublin avec 54 passagers, du fer et du charbon, le brick a franchi la distance entre Québec et Montréal en 18 heures 45 minutes. Un record pour un navire à voiles carrées, poussé seulement par le vent. L’automne suivant, ce magnifique voilier fait naufrage en revenant de Liverpool. L’épave est vendue pour £250.

Painchaud met ensuite sur pied, avec ses schooners Hubert Paré (71 tonneaux) et Marie-Flora (61 tonneaux), un commerce de poisson et d’huile avec les îles de la Madeleine. À partir de 1838, il loue plusieurs terrains aux îles d’Isaac Coffin* et de son successeur, et agit occasionnellement à titre de juge de paix et de conciliateur. Ses magasins et ses établissements de pêche, gérés par son fils Jean-Baptiste-Félix, dans l’île du Havre Aubert et à L’Étang-du-Nord, emploient une cinquantaine de personnes. Le 23 mars 1857, il forme la société Painchaud et Fils avec Joseph-Alexis, capitaine, et Jean-Baptiste-Félix, notaire et marchand.

Durant un demi-siècle, Alexis Painchaud fait sa marque dans la marine marchande avec sa vingtaine de navires. Il s’impose par son intelligence ; sa hardiesse, son esprit d’entreprise et sa probité. À sa mort, le 10 février 1858 à Montréal, il laisse un commerce florissant et une succession importante. Celle-ci comprend des immeubles, entre autres, une maison à Montréal, plusieurs terrains et grèves aux îles de la Madeleine, une maison, une grange, un grand magasin, des hangars et trois autres bâtisses aux îles, ainsi qu’un schooner et une goélette de pêche. Les fils Painchaud continuent ensemble l’entreprise jusqu’au naufrage de Joseph-Alexis, à bord de la Marie-Flora, à l’automne de 1860. Par la suite, Jean-Baptiste-Félix rachète la part de son frère disparu. Notaire et inspecteur d’écoles aux îles de la Madeleine, il possédera des caboteurs qui relieront ces îles à Halifax et à Québec.

Clotilde T. L. Painchaud

ANQ-M, CE1-51, 13 févr. 1858 ; CN1-279, 23 mars, 4, 6 déc. 1857, 19 mars 1858.— ANQ-Q, CE1-1, 22 nov. 1792.— AP, Saint-Joseph (Carleton), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 19 oct. 1815.— APC, RG 31, A1, 1825, 1861, Montréal ; RG 42, sér. I.— Le Canadien, 1834, 1838–1840.— La Gazette de Québec, 1815, 1829.— La Minerve, 1832, 1852.— Le Pays, 1857, 13 févr. 1858.— Quebec Mercury, 1811–1815, 1823–1824, 1831–1834.— Le Spectateur (Montréal), 1811–1814.— Bona Arsenault, Histoire et Généalogie des Acadiens (éd. rév., 6 vol., [Montréal, 1978]).— Antoine Bernard, Histoire de la survivance acadienne, 1755–1935 (Montréal, 1935).— N.-E. Dionne, Vie de C.-F. Painchaud (Québec, 1894).— Rosa, la Construction des navires à Québec.

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Clotilde T. L. Painchaud, « PAINCHAUD, ALEXIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/painchaud_alexis_8F.html.

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Auteur de l'article:    Clotilde T. L. Painchaud
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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