PUNSHON, WILLIAM MORLEY, ministre méthodiste et auteur, né le 29 mai 1824 à Doncaster, Angleterre, unique enfant de John Punshon et d’Elizabeth Morley ; le 22 août 1849, il épousa Maria Vickers (décédée en 1858), et ils eurent au moins quatre enfants, puis, le 15 août 1868, Fanny Vickers (décédée en 1870), et, enfin, le 17 juin 1873, Mary Foster ; décédé le 14 avril 1881 à Tranby Lodge, Brixton (comté de Devon, Angleterre).

Le père de William Morley Punshon se révéla un mercier prospère avant de mourir en 1840. Après une courte carrière dans le commerce, Punshon fut admis à l’essai comme ministre, en 1845, et ordonné quatre ans plus tard. Il connut rapidement de l’avancement dans son Église. Très tôt, il attira l’attention en parlant en public sur des thèmes religieux : encore dans la vingtaine, il fit des débuts très remarqués à Exeter Hall, le centre évangélique londonien. On l’élit, en 1859, membre des « cent responsables », groupe de prédicateurs que John Wesley avait habilités juridiquement à diriger la Conférence méthodiste wesleyenne. En 1861, il participa à la fondation et à la rédaction de l’influent Methodist Recorder, de Londres. De plus, au début des années 1860, il mena avec succès une campagne visant à recueillir plus de £10 000 pour la construction de nouvelles églises dans des endroits de villégiature, ceci, afin que soit portée la bonne nouvelle méthodiste dans les stations balnéaires d’Angleterre.

Punshon vint au Canada en 1868, à un moment où la Conférence wesleyenne britannique exerçait une autorité juridique considérable sur les Églises coloniales. Après une première enquête d’Egerton Ryerson et sur la suggestion formelle de l’Église canadienne, la Conférence wesleyenne britannique nomma Punshon président de la Conférence de l’Église méthodiste wesleyenne en Canada. Il s’installa à Toronto et il occupa ce poste durant cinq mandats annuels, soit de 1868 à 1872. En 1868, il fut aussi nommé pour un an président de la Conférence wesleyenne de l’Amérique britannique orientale et représentant de la Conférence wesleyenne britannique auprès de l’Église méthodiste épiscopale aux États-Unis. Ses postes au Canada lui donnèrent des pouvoirs dans la vie administrative et publique de son Église – il qualifia ses fonctions de « quasi épiscopales » –, et son poste aux États-Unis lui procura l’occasion de beaucoup voyager dans ce pays.

La venue de Punshon au Canada lui permit aussi d’épouser Fanny Vickers, sœur de sa première femme. Ce genre de mariage, alors encore défendu par la loi anglaise, était généralement accepté au Canada, même si le statut légal n’en fut pas pleinement garanti avant 1882.

La réputation de Punshon en Angleterre et le fait qu’il était vu très souvent en public en Amérique du Nord rehaussèrent la respectabilité du méthodisme canadien. Punshon porta un intérêt particulier à l’activité missionnaire et à la construction de nouvelles églises wesleyennes dans le style gothique remis en vogue. Leur beauté, croyait Punshon, ne témoignait pas seulement de la réalité sacrée de Dieu sur terre, mais aussi du statut élevé dont jouissait le méthodisme au Canada, où il était dégagé de l’ombre d’une Église établie anglaise. Le plus important monument architectural de son œuvre au Canada fut l’église méthodiste Metropolitan de Toronto.

Punshon se servit de ses conférences et de ses sermons pour amasser des fonds qui furent consacrés à ces nouvelles églises et à d’autres établissements méthodistes. Lorsque le Victoria College, de Cobourg, fut acculé à la faillite par le retrait de la subvention gouvernementale en 1868, Punshon fit campagne dans ses discours et sermons pour assurer une nouvelle dotation et il donna lui-même une somme importante. Son attitude généreuse et conciliante aida aussi à jeter les bases de l’union de l’Église méthodiste wesleyenne en Canada, de la Conférence wesleyenne de l’Amérique britannique orientale et de l’Église méthodiste New Connexion au Canada. Lors de sa dernière conférence, en 1872, se réalisa une grande partie du travail préliminaire à l’union, qui fut menée à terme en 1874, après le retour de Punshon en Angleterre.

Punshon – qui avait reçu un doctorat en droit du Victoria College en 1872 – retourna en Angleterre en 1873 après avoir refusé un poste de professeur de philosophie morale à l’University of Toronto et des postes de prédicateur dans des communautés bien établies aux États-Unis. Élu président de la Conférence wesleyenne britannique pour l’année 1874, il accepta, l’année suivante, la charge importante de secrétaire des missions wesleyennes. Sa santé devenue chancelante limita son activité, mais il joua malgré tout un rôle actif en faveur de la représentation laïque aux conférences méthodistes annuelles. Punshon fit un voyage dans le sud de la France et de l’Italie, mais sans parvenir à rétablir ses forces, et il retourna en Angleterre où il mourut en 1881.

Parmi les chefs religieux anglais ayant exercé leur ministère au Canada pendant la période victorienne, William Morley Punshon fut l’un des mieux considérés. Ses conférences et ses sermons publics lui apportèrent une large popularité à travers l’Empire, tandis que sa compétence administrative, spécialement lorsqu’il était question de conciliation, d’expansion de l’Église et de missions, servit bien la secte wesleyenne britannique durant presque 40 ans. Punshon composa aussi de la poésie méditative et religieuse. Tous ses écrits dénotent une tendance à la forme parabolique et au discours moralisateur ; malheureusement, ils n’ont pas bien passé l’épreuve du temps. De nos jours, on se souvient de lui au Canada surtout pour ses contributions importantes au progrès du méthodisme wesleyen dans les années qui suivirent immédiatement la Confédération.

William Westfall

William Morley Punshon est l’auteur de : « Broken cisterns », publié dans The Canadian Methodist pulpit : a collection of original sermons, from living ministers of the Wesleyan Methodist Church in Canada, Samuel G. Phillips, édit. (Toronto et Montréal, 1875), 1–22 ; Canada : its religious prospects ; an address delivered before the English Wesleyan conférence, at Manchester, July 26th, 1871 (Toronto, 1871) ; Mutual obligation ; or, the duties of the pulpit and the pew to each other, and of both to God : two addresses delivered in the Richmond Street Church, Toronto (Toronto, [1869]), également publié sous le titre de The pulpit and the pew : their duties to each other and to God [...] (Londres, 1869) ; The prodigal son : four discourses (Toronto, 1868) ; The Rev. W. M. Punshon, M.A. : a sketch of his life, with sermons recently delivered by him in London, and a variety of choice selections from his public addresses, discourses, and writings (Londres, 1871) ; Sabbath chimes ; meditations in verse for the Sundays of a year (Londres, 1868) ; Select lectures and sermons (Cincinnati, Ohio, 1860) ; Sermons (2 vol., Londres, 1882–1884) ; et Tabor ; or, the class meeting : a plea and an appeal ; addressed to hearers of the Wesleyan ministry [...] (Toronto, 1855).

UCA, Biog. files, W. M. Punshon ; Church hist. files, Ontario, Toronto, Metropolitan Methodist Church ; Wesleyan Methodist Church in Canada, Minutes, 1867–1874.— Joseph Dawson, William Morley Punshon : the orator of Methodism (Londres, [1906]).— F. W. Macdonald, The life of William Morley Punshon, LL.D. (Londres, 1887 ; 2e éd., 1887 ; 3e éd., 1888).— Alexander Sutherland, Methodism in Canada ; its work and its story : being the thirty-third Fernley lecture delivered in Penzance, 31st July 1903 (Londres, 1903).— M. A. Banks, « Marriage with a deceased wife’s sister : law and practice in Upper Canada, with a summary of post-confederation changes », Western Ontario Hist. Notes (London), 25 (1969–1970), no 2 : 1–6.— J. W. Caldwell, « The unification of Methodism in Canada, 1865–1884 », United Church of Canada, Committee on Arch., Bull. (Toronto), 19 (1967).

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William Westfall, « PUNSHON, WILLIAM MORLEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/punshon_william_morley_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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