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AW-GEE-NAH (English Chief), chef chipewyan circa 1771–1821.

On sait peu de chose sur la famille d’English Chief, mais on rapporte que ses parents se réunissaient au Grand lac des Esclaves (Territoires du Nord-Ouest), qui était peut-être l’endroit où vivaient les siens. Membres de la famille linguistique des Athapascans, les Chipewyans habitaient au nord-ouest de la baie d’Hudson, dans le bassin de l’Arctique. En 1771, English Chief se trouvait avec le leading Indian Matonabbee*, lorsque celui-ci guida Samuel Hearne*, explorateur de la Hudson’s Bay Company, jusqu’au fleuve Coppermine. Après la mort de Matonabbee et l’épidémie de petite vérole qui sévit de 1781 à 1783, English Chief prit la direction d’une bande qui faisait le long voyage jusqu’au fort Churchill (Churchill, Manitoba) pour faire la traite des fourrures avec la Hudson’s Bay Company. Vers 1786, des associés de la North West Company commencèrent à arriver dans la région de l’Athabasca et, peu de temps après, ils persuadèrent le chef chipewyan de travailler pour eux comme intermédiaire et transporteur dans le voisinage du lac Athabasca et du Grand lac des Esclaves.

Accompagné de deux femmes et de son frère, English Chief servit de guide, d’interprète et de chasseur à Alexander Mackenzie*, lorsque cet explorateur de la North West Company quitta le fort Chipewyan (Fort Chipewyan, Alberta) en 1789 pour se rendre dans l’Arctique. Au cours de ce voyage, English Chief fut frappé par la perspective de transporter des peaux de castor depuis la région de la rivière aux Liards et du fleuve Mackenzie, où vivaient les tribus des Castors et des Esclaves, jusqu’aux postes de la North West Company. Il sut prouver à Mackenzie qu’il connaissait suffisamment les langues parlées par les Esclaves, les Platscotés-de-Chiens et les Castors. À l’instar de Matonabbee, English Chief n’avait pas de scrupule à piller les Peaux-de-Lièvres et les Platscotés-de-Chiens, sans doute parce qu’ils n’étaient pas des proches parents des Chipewyans, qu’ils étaient plus faibles que ces derniers et, surtout, qu’ils craignaient les armes à feu. Au retour de ce voyage avec Mackenzie, le chef chipewyan avait acquis le prestige nécessaire pour mettre sur pied un groupe d’intermédiaire appartenant à la tribu des Couteaux-Jaunes et pour en prendre la direction. C’est sur la base de cette organisation établie en 1790 que les Couteaux-Jaunes agirent comme transporteurs chez les Platscotés-de-Chiens, les Castors, les Peaux-de-Lièvres et les Kutchins jusqu’au moment où, en 1823, les Platscotés-de-Chiens se révoltèrent contre eux. Quant à English Chief, il travailla dans la région du haut de la rivière de la Paix jusqu’à la fin des années 1790 comme fournisseur de la North West Company et fut transporteur chez les Castors jusqu’en 1821 au moins ; les documents relatifs à la traite des fourrures ne font plus mention de lui après cette date.

Entre 1805 et 1814, la North West Company avait établi de nouveaux postes dans les régions plus éloignées du Mackenzie et des rivières aux Liards et de la Paix, et la présence d’intermédiaires comme English Chief était devenue moins nécessaire. Après 1805, celui-ci se rendit apparemment dans la région du lac Athabasca et du bas de la rivière de la Paix, et il travailla au fort Chipewyan pour la North West Company, tantôt comme transporteur et tantôt comme chasseur. En 1815, le commerce des fourrures de l’Athabasca était déjà gravement perturbé. Le déclin des populations de grands mammifères dans les régions de l’Athabasca et de la rivière de la Paix obligea les Indiens à gagner le Nord pour chasser le caribou de la toundra. À cause de l’hostilité croissante des Indiens envers les Nor’Westers, les profits diminuèrent dans les postes situés sur le bas Mackenzie et les Nor’Westers finirent par les abandonner en 1815. Un an plus tard, John Clarke* mena une expédition pour le compte de la Hudson’s Bay Company dans la région de l’Athabasca, avec l’intention de faire concurrence à la North West Company. English Chief se montra sympathique à la Hudson’s Bay Company en secourant, dans le secteur de la rivière de la Paix, des membres de l’expédition qui souffraient de la faim. En 1819, la compagnie était solidement établie au lac Athabasca et le chef chipewyan, en ravitaillant non loin de là un convoi qui manquait de nourriture et en travaillant comme chasseur pour la compagnie, se concilia les bonnes grâces de George Simpson*, qui dirigeait toutes les activités de la Hudson’s Bay Company dans l’Athabasca à partir du fort Wedderburne (Alberta).

La vie d’ English Chief reflète les changements qui se produisirent entre 1770 et 1820 chez les tribus athapascanes s’adonnant à la traite des fourrures. Il avait d’abord accompagné l’intermédiaire Matonabbee et conduit des bandes de trafiquants indiens au fort Churchill avant que des commerçants blancs ne s’établissent dans la région de l’Athabasca. Puis il avait travaillé comme transporteur entre les postes de la North West Company et les Indiens des terres lointaines du bassin de l’Arctique. Par la suite, la Hudson’s Bay Company l’employa comme chasseur et comme conseiller, à l’époque où l’épuisement des ressources fauniques, notamment le bison, le wapiti et l’élan de la région de la rivière de la Paix, obligeait la compagnie à une plus grande rationalisation. Elle réserva alors des tâches spéciales aux Indiens, tout en prenant des mesures strictes pour assurer la conservation de la faune dans les régions de la rivière de la Paix et de la rivière Athabasca.

W. A. Sloan

APC, MG 19, C1, 51.— PAM, HBCA, B.39/a/1–5 ; B.224/c/1 : fo 2d.— Les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson), 1.— HBRS, 1 (Rich).— Samuel Hearne, A journey from Prince of Wales’s Fort, in Hudson’s Bay, to the northern ocean [...] in the years 1769, 1770, 1771 & 1772, nouv. éd., R. [G.] Glover, édit. (Toronto, 1958).— Mackenzie, Journals and letters (Lamb).— W. A. Sloan, « Contact and enlightened co-operation : a history of the fur trade in the Arctic drainage lowlands, 1717–1821 » (thèse de ph.d., Univ. of Manitoba, Winnipeg, 1985) ; « The native response to the extension of the European traders into the Athabasca and Mackenzie basin, 1770–1814 », CHR, 60 (1979) : 281–299.

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W. A. Sloan, « AW-GEE-NAH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/aw_gee_nah_6F.html.

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Auteur de l'article:    W. A. Sloan
Titre de l'article:    AW-GEE-NAH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    29 mars 2024