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DORWIN, JEDEDIAH HUBBELL, marchand et manufacturier, né le 25 mai 1792 à New Haven, Vermont, fils de Philo Dorwin et de Mary Hubbell ; le 7 avril 1817, il épousa Isabella Williamson, et ils eurent au moins un fils et une fille ; décédé à Montréal le 12 novembre 1883.

La vie de Jedediah Hubbell Dorwin est plus connue que celle de la plupart des autres petits entrepreneurs du xixe siècle grâce à ses documents personnels et au journal qu’il tint à compter de 1811 jusqu’à la veille de sa mort survenue en 1883. De cette collection, il conserva huit grands cahiers contenant son journal, des souvenirs, des coupures de journaux et des rapports météorologiques, dans l’éventualité où ces écrits pourraient se révéler de quelque intérêt pour « quelqu’un qui [pourrait] venir après [lui] ».

En 1811, Dorwin quitta la ferme paternelle de New Haven, sans argent et sans formation spéciale, se servant de son ingéniosité pour survivre et n’hésitant pas à s’orienter dans une nouvelle direction pour améliorer son sort. De 1811 à 1814, il se trouvait dans la région d’Oswego, état de New York, logeant chez des parents de sa mère et s’occupant, la plupart du temps, à différentes tâches relatives au commerce du sel. La maladie vint interrompre son séjour et il retourna à la maison pour se rétablir.

Au printemps de 1815, Dorwin s’intéressa au commerce de l’alimentation établi depuis longtemps entre le Vermont et le Bas-Canada et alors de nouveau en pleine activité depuis la fin de la guerre. Il fit plusieurs voyages à Montréal, en rapportant du porc, du fromage et du beurre, et, au moins à une occasion, il réussit à passer en contrebande au-delà de la frontière du the et du sucre en pains. Au mois de mars 1816, il s’installa en permanence à Montréal. Dans les deux années qui suivirent, il exploita de petits commerces d’épicerie et d’approvisionnement, dans le faubourg Sainte-Marie d’abord, et ensuite plus près du centre de la ville. Il abandonna ce genre de commerce au moment de la récession de 1818–1819. Au printemps de 1819, il était engagé comme sous-traitant par Oliver Wait et Abner Bagg* pour niveler le coteau sur lequel se trouvait la citadelle. Pour exécuter ce travail, terminé à l’automne, Dorwin engagea des travailleurs immigrants irlandais et, selon son dire, ce contrat ne lui rapporta pas beaucoup.

En décembre, Dorwin s’engagea dans une entreprise plus prometteuse en achetant de « quelques hommes des environs de Boston » de la morue qu’il transporta en traîneau jusqu’à Québec pour la vendre. Pendant une année ; ou deux, il continua au cours de l’hiver d’acheter et de vendre de la morue tout en transigeant avec des fermiers américains dans les Cantons de l’Est. Cependant, au cours du printemps et de l’été, il s’aventura jusque sur la côte du Labrador pour acheter du poisson en échange de fournitures non déterminées et, pour une courte période, en 1822, après avoir acheté un bateau au Labrador, il se lança dans le commerce de la baleine. Ses occasions d’affaires et ses profits dans le secteur maritime augmentant, il se retrouva à la tête d’un commerce de poisson, qu’il estimait très lucratif, avec la maison Ware and Gibb de Québec. En 1825, il expédia du blé à Chatham, Nouveau-Brunswick, sur son propre schooner. Plus tard, au cours de la même année, il chargea son bateau dans les ports de Sydney et Halifax, et Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, à destination des Antilles, et ce navire revint à Québec avec une cargaison de sucre en juin 1826. Cette expédition lui ayant permis de réaliser de vastes profits, Dorwin s’intéressa davantage au commerce maritime au cours des années subséquentes. Cependant, il n’était probablement pas un commerçant de grande envergure.

II s’avère plus difficile de reconstituer la vie de Dorwin dans les années qui suivirent. Au cours de la décennie 1830, à l’instar d’autres marchands d’aliments de Montréal, il fit des voyages dans le Centre-Ouest des États-Unis pour acheter du blé et des viandes empaquetées. Nous ne connaissons pas la nature des intérêts qui retinrent Dorwin éloigné de Montréal, sauf pour de courtes visites, depuis l’automne de 1836 jusqu’au 23 mai 1840, date à laquelle il revint de Jonesville, Michigan, afin de s’installer à Montréal « pour de bon ». Dès 1840, il était associé à Peter McGill [McCutcheon*] dans le commerce du bois, bien que, dans l’annuaire de Montréal de 1842–1843, il fût encore inscrit comme commissionnaire. Il est possible que son frère Lewis, avec qui il avait été associé auparavant dans d’autres entreprises, ait continué à œuvrer dans la maison de commission pendant un certain temps. Au cours des deux décennies suivantes, Dorwin joua un rôle de première importance dans le développement du commerce du bois à Rawdon, village situé au nord de Montréal, et en 1850 il était président du chemin de fer du village d’Industrie et Rawdon, un projet de prolongement de 12 milles de la ligne du chemin de fer, alors en construction, devant relier Lanoraie, sur les bords du Saint-Laurent, à L’Industrie (Joliette). L’inauguration de ce tronçon fut retardée à cause du terrain fort accidenté et d’un manque de fonds. Si jamais il fut mis en exploitation, sa durée fut brève. Il est difficile d’apprécier le succès de Dorwin en tant que marchand de bois ; quoi qu’il en soit, il n’eut pas les moyens financiers de reprendre les affaires après qu’un violent incendie eut détruit ses scieries à Rawdon en 1859.

Après 1860, Dorwin occupa le poste d’agent de la Royal Naval Military and East India Life Assurance Company à Montréal pendant trois ou quatre ans. À partir du milieu des années 1860 jusqu’en 1869–1870, son nom figure dans les annuaires comme inventeur et fabricant de baromètres. Homme aux multiples talents, Dorwin avait fait d’un passe-temps auquel il s’était adonné toute sa vie, son seul gagne-pain. Son journal fait état d’autres revers financiers. Il se peut que Canfield Dorwin, courtier montréalais qui fit faillite dans des circonstances douteuses en 1869, fût son frère, mais quoique Canfield ait pu se recréer une situation financière quelque peu convenable, il n’a jamais aidé son présumé frère aîné. Il est certain que ses déboires financiers durant cette période affectèrent grandement Jedediah Hubbell. Même si sa situation financière demeura probablement médiocre vers 1880, l’année de ses 88 ans, il semble avoir repris courage et il retourna à Rawdon avec un autre projet de chemin de fer qui avorta. Il connut un moment de gloire en février 1881 lors de la publication d’un article intitulé « Montreal in 1816 [...] », puisé dans ses souvenirs et son « célèbre journal », auquel on attribua le mérite de faire augmenter le tirage du Montreal Daily Star à son plus haut point à ce jour, nécessitant même une deuxième édition à tirage limité. Son journal manuscrit permet de connaître ce qui se passait au sein de la petite communauté des hommes d’affaires américains établis à Montréal après la guerre de 1812, et fournit un aperçu des idées et des intérêts qui animaient Dorwin en tant que membre de cette communauté.

En collaboration avec Gerald J. J. Tulchinsky

Jedediah Hubbell Dorwin est l’auteur de « Montreal in 1816 : reminiscences of Mr. J. H. Dorwin [...] », Montreal Daily Star, 5 févr. 1881. Ses journaux se trouvent aux APC, MG 24, D 12, et ses « Antiquarian autographs » au musée McCord (Montréal).

AC, Montréal, État civil, Anglicans, Christ Church Cathedral (Montréal), 15 nov. 1883.— APC, RG 4, C1, 120, file 130.— Montreal Daily Star, 1er, 7, 26 févr. 1881.— Dominion annual register, 1883 : 308s.— Montreal directory, 1842–1883.— Marcel Fourrier, Rawdon : 175 ans d’histoire (Joliette, Québec, 1974).— Tulchinsky, River barons.— R. R. Brown, « The St. Lawrence and Industrie Village Railway », Railway and Locomotive Hist. Soc., Bull. (Boston), 70 (août 1947) : 39–43.— Albertine Ferland-Angers, « La citadelle de Montréal (1658–1820) », RHAF, 3 (1949–1950) : 493–517.— W. A. Mackintosh, « Canada and Vermont : a study in historical geography », CHR, 8 (1927) : 9–30.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

En collaboration avec Gerald J. J. Tulchinsky, « DORWIN, JEDEDIAH HUBBELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dorwin_jedediah_hubbell_11F.html.

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Auteur de l'article:    En collaboration avec Gerald J. J. Tulchinsky
Titre de l'article:    DORWIN, JEDEDIAH HUBBELL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    20 avril 2024