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DUFROST DE LA JEMERAIS, CHRISTOPHE, neveu de Pierre Gaultier* de La Vérendrye et son « second » dans l’entreprise de la découverte de la « Mer de l’Ouest », né à Varennes le 6 décembre 1708, dernier enfant de François-Christophe Dufrost de La Gemerais et de Marie-Renée Gaultier de Varennes, décédé sur la rivière Rouge le 10 mai 1736.

Le nom s’écrit le plus souvent en France : Dufro ou Dufrost de la Gesmeraye, de la Gesmerais ; et au Canada. Dufrost de La Gemerais, de La Jemerais, de La Jemmeraye. Le jeune Christophe signait « La Jemerais ».

Christophe, le benjamin de la famille, entré très jeune dans l’armée, sert au fort Saint-Philippe des Miamis de 1723 à 1725 ; nommé cadet l’année suivante, il sert de nouveau au fort Saint-Philippe jusqu’en 1727 et au fort Beauharnois (des Sioux), construit par René Boucher* de La Perrière en 1727. Dès l’année suivante, Boucher de La Perrière doit quitter le fort et La Jemerais demeure provisoirement en charge du poste durant l’hiver. Vers la fin de la saison, le jeune Dufrost, accompagné de quelques soldats et d’un groupe d’Indiens, dont plusieurs chefs renards, se rend à la rivière Saint-Joseph voir le commandant du fort et continue sa route vers Montréal, laissant le fort Beauharnois sans garnison. C’est à la demande des Renards, qui ont plusieurs méfaits à se faire pardonner, qu’il accomplit cette mission. En cours de route, les Indiens, craignant la présence de leurs ennemis, les Outaouais surtout, abandonnent la troupe ; La Jemerais doit continuer seul avec ses soldats et il arrive à Montréal le 31 août 1729.

En 1731, il suit son oncle La Vérendrye dans sa première expédition vers la mer de l’Ouest, bâtissant le fort Saint-Pierre, à l’extrémité ouest du lac La Pluie ; l’année suivante, il accompagne l’explorateur au lac des Bois et l’aide à y bâtir le fort Saint-Charles. Au printemps de 1733, il se rend à quelques lieues du lac Winnipeg, en compagnie de son cousin Jean-Baptiste Gaultier de La Vérendrye, à la recherche d’un endroit favorable pour l’érection d’un fort. Ensuite, il se dirige vers l’est afin de renseigner le gouverneur sur les nouvelles découvertes. Revenu dans l’Ouest en 1734, il remplace son oncle au fort Saint-Charles ; le 9 mars 1734 il est nommé enseigne en second à la suite des instances de Mme de Vaudreuil [Joybert]. La Jemerais écrit au gouverneur, le 23 juillet 1735, pour l’informer des activités commerciales des postes. Chargé de visiter les Mandanes du Missouri, il est envoyé l’année suivante au fort Maurepas de la rivière Rouge et y tombe gravement malade pendant l’hiver. Il meurt le 10 mai 1736, alors que ses deux cousins La Vérendrye, envoyés à son secours, essaient de le ramener au fort Saint-Charles, suivant une route qu’aucun autre Français n’empruntera avant la conquête du Canada. Il fut enterré « à la Fourche des Roseaux » près du village actuel de Letellier, au Manitoba ; La Jemerais était resté célibataire.

Possédant une assez bonne instruction, La Jemerais connaissait la cartographie et savait « prendre hauteur ». On lui doit la première carte française de l’Ouest, qui est aussi la meilleure. Elle est datée du 1er octobre 1733 et le dessin final est de l’ingénieur Gaspard-Joseph Chaussegros* de Léry.

Le père du jeune Christophe, François-Christophe, était descendant de la vieille famille noble des Dufrost, qui, selon des documents authentiques, remonte jusqu’en 1409 ; il était le fils de Christophe Dufrost, sieur de Boissemances, et de Marguerite de La Forest, dame de La Gemerais ; celle-ci appartenait comme son époux à la noblesse de Bretagne et elle transmit son dernier titre à sa nouvelle famille. François-Christophe obtient le poste de garde-marine en 1683 et, deux ans plus tard, il vient au Canada avec Brisay de Denonville. Le 17 mars 1687, il est nommé enseigne et sert au fort Niagara (1687 et 1688). Dans son mémoire de 1689, Frontenac [Buade*] n’a que des paroles de louange à l’égard de François-Christophe et, en 1692, lui donne une commission de lieutenant, confirmée par la cour le 1er mars 1693. Le 5 mai 1695, Dufrost (père) devient enseigne de vaisseau et le 15 juin 1705 il sera nommé capitaine. Entre-temps, il servit quelques années (1696–1699) au fort Frontenac (Kingston, Ont.). Il meurt à Montréal le 1er juin 1708.

Le 18 janvier 1701, à Varennes, François-Christophe Dufrost avait épousé Marie-Renée Gaultier de Varennes, fille de René* et de Marie Boucher et petite-fille de Pierre Boucher. Ils eurent trois fils et trois filles, tous nés à Varennes, dont Marie-Marguerite* qui deviendra la fondatrice des sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal.

Antoine Champagne

AE, Mém. et doc., Amérique, 8, ff.46, 69.— AJM, Greffe d’Antoine Adhémar, 10 janv. 1701 ; Greffe de J.-B. Adhémar, 6 mai 1731 ; Greffe de Jacques David, 27 mai 1726 ; Greffe de Claude Porlier, 22 mai 1734 ; Greffe de J.-C. Raimbault, 2 juill. 1732, 21 août 1732 ; Registres des congés, 1721–1726.— AJQ, Greffe de Peuvret, 12 déc. 1712.— AN, Col., C11A, 11, ff.28s. ; 51, ff.131, 135s. ; Col., C11E,16, f.134 ; Col., D2C, 47, ff.49–62 ; Col., E, 263 ; Col., F3, 2, ff.489–491 ; Col., F3, 12, ff.85–87.— DCPM, 4 044B, 39 ; 4 044B, 85.— Découvertes et établissements des Français (Margry), VI.— Journals and letters of Pierre Gaultier de La Vérendrye and His Sons, L. J. Burpee, édit. (Champlain Society, 1927).— Lettres du père Aulneau, RAPQ, 1926–27 : 290.— Wisconsin Hist. Soc. Coll., XVII (1906).— L. J. Burpee, The Search for the Western Sea (Londres, 1908 ; éd. revisée, Toronto, 1935).— Parkman, A Half-Century of Conflict.— L.-A. Prud’homme, Documents [...], Bulletin de la Sociéte historique de Saint-Boniface, I (1911).

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Antoine Champagne, « DUFROST DE LA JEMERAIS, CHRISTOPHE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dufrost_de_la_jemerais_christophe_2F.html.

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Auteur de l'article:    Antoine Champagne
Titre de l'article:    DUFROST DE LA JEMERAIS, CHRISTOPHE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    19 mars 2024