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GILMOUR, JOHN, marchand de bois, constructeur de navires, né le 31 octobre 1812 à Craigton, Mearns, dans le Renfrewshire, près de Glasgow, en Écosse, quatrième enfant de John Gilmour (décédé en 1841 ou 1842) et de Margaret Urie, décédé à Montréal le 25 février 1877.

En compagnie de son frère David, né le 20 août 1815, John Gilmour arriva à Québec vers 1832, pour travailler chez Pollok, Gilmour & Co., une maison de Glasgow qui exportait du bois. Les trois associés qui dirigeaient cette firme, John et Arthur Pollok et Allan Gilmour l’aîné (1775–1849), étaient tous originaires de Mearns et habitaient Glasgow. Ils avaient fondé en 1804 un commerce d’importation de bois, de goudron, de chanvre et de lin,.qui provenaient des pays baltes. Lorsque Napoléon empêcha l’Angleterre de s’approvisionner en bois sur le continent, Allan Gilmour* le jeune, neveu et homonyme de l’un des associés de la firme, fut envoyé en Amérique du Nord où il établit l’entreprise familiale au Nouveau-Brunswick, tout d’abord dans la région de la rivière Miramichi, puis à Saint-Jean. Allan le jeune, frère aîné de John et de David, vint dans le Bas-Canada en 1828 pour se lancer dans le commerce du bois que l’on faisait sur le Saint-Laurent et établir en même temps un bureau à Québec.

John et David Gilmour furent affectés aux trains de bois, à l’entrepôt et au bassin de dérivation, ou aux chantiers navals de la compagnie, tous situés à l’anse au Foulon (Wolfe’s Cove), et travaillèrent également dans les bureaux. L’hiver, marchant en raquettes, ils remontaient les vallées des rivières pour inspecter les camps de bûcherons sur des terres que la compagnie avait louées dans la région de l’Outaouais et de ses affluents. Tous deux d’une forte constitution, ils s’adaptèrent rapidement au Canada ; ils devinrent des enthousiastes de la chasse, particulièrement de la chasse à l’orignal et pouvaient, dit-on, dormir dans la neige par les plus grands froids. La firme ne cessa de se développer entre 1830 et 1850 et environ 130 bateaux furent construits pour ses besoins. Lorsque Allan Gilmour l’aîné prit sa retraite en 1838, son homonyme, qui était aussi son neveu, laissa la firme de Québec dans les mains de John et de David Gilmour, et repartit pour Glasgow. Ces derniers entrèrent alors dans la compagnie en qualité d’associés. John épousa Caroline White et David épousa la sœur de celle-ci, Matilda. Vers 1856, David Gilmour mourut subitement à Rutland, dans le Vermont, alors qu’il se rendait à New York et, l’année suivante, John devint ainsi l’associé résidant à Québec. Les Pollok s’étaient retirés de la firme en 1852 et, en 1857, les autres associés étaient Allan Gilmour le jeune, de Glasgow, Robert Rankin*, de Liverpool, et un troisième Allan Gilmour* (1816–1895) connu sous le sobriquet de « Shotts Allan », d’Ottawa, qui était un autre neveu d’Allan Gilmour l’aîné.

John Gilmour fut élu au conseil du Bureau de commerce de Québec en 1843, et réélu en 1844, 1845 et 1846 ; en 1848, il fut élu au Bureau d’arbitrage et, en 1849, de nouveau au conseil du Bureau de commerce. Il resta membre du Bureau d’arbitrage mais sans occuper de fonctions officielles.

John Gilmour était un homme réservé qui avait tout du « fermier honnête et bonhomme ». En juillet 1848, il acquit « Marchmont », une demeure entourée de terrains, sur le plateau situé juste au-dessus du chantier des Gilmour à l’anse au Foulon. Cette résidence est de nos jours la Maison généralice des ursulines de Québec. À partir de 1847, John Gilmour fut un membre actif de la St Andrew’s Society et fonda le cimetière Mount Hermon en 1848 ; en 1859, sa femme était directrice de l’asile des Dames protestantes de Québec. En dehors de ces activités, Gilmour « se plongeait dans son travail » à son bureau de la rue Saint-Pierre, dans la basse ville, où selon les souvenirs d’un de ses employés il avait l’air « quelque peu soucieux, sévère et méfiant ».

Le chantier naval des Gilmour fut très actif entre 1850 et 1860, et la construction des navires s’y poursuivit même jusqu’en 1870. Parmi les bateaux les plus importants qui y furent construits, il faut citer l’Advance, de 1 466 tonneaux, et l’Illustrious, un clipper de 1 200 tonneaux lancé en 1855. Il y avait souvent jusqu’à quatre vaisseaux sur cales à la fois ; le chantier naval et la manutention du bois occupaient plus d’un millier d’hommes. Un chantier d’expédition fut établi à l’anse aux Sauvages (Indian Cove) près de Lévis, où l’on remorquait les billots entreposés à l’anse au Foulon. Parmi les gens qui travaillèrent à la construction des bateaux, les plus connus furent les architectes navals Robert McCord et James Dodds, le capitaine John Dick, ainsi que le sculpteur sur bois John Penny. Deux peintures, faites par Robert Clow Todd*, montrant le chantier et les bateaux, se trouvent en Angleterre et sont la possession d’un descendant des Gilmour.

Un nommé Thomas McDuff, d’Édimbourg, avait repris les intérêts de la famille Gilmour à Montréal, dirigés auparavant par le plus jeune frère de John Gilmour, James Gilmour, né en 1818. McDuff abusa de la confiance de John Gilmour, se livra à la spéculation sur la viande de porc, perdit de grosses sommes d’argent et prit la fuite. Ce fut là un terrible coup pour John Gilmour, qui en fut profondément affecté et disparut au début de 1877. Au printemps, on découvrit son cadavre sous la glace dans le port de Montréal. Les registres d’état civil indiquent qu’il mourut le 25 février. La liquidation de ses anciens intérêts commerciaux à Québec eut lieu aussitôt après. Les fils de John et leur cousin, le fils de David, continuèrent la tradition familiale dans le commerce du bois sur l’Outaouais et la Gatineau.

Courtney C. J. Bond

ANQ, Quebec Board of Trade, Minute Book, 5, 6.— APC, FM 28, III, 6 (Gilmour and Hughson Limited).— Quebec Daily Mercury, 3 mai 1832, 12 juin 1838, 1er mars 1877.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer.— George Gale, Quebec twixt old ... and ... new (Québec, 1915), 45, 64, 66, 68, 230, 241 s.— J. W. Hughson et C. C. J. Bond, Hurling down the pine ; the story of the Wright, Gilmour and Hughson families, timber and lumber manufacturers in the Hull and Ottawa region and on the Gatineau River, 1800–1920 (« Publ. de la Historical Society of the Gatineau », Old Chelsea, 1964).— John Rankin, A history of our firm ; being some account of the firm of Pollok, Gilmour and Co., and its offshoots and connections, 1804–1920 (2e éd., Liverpool, 1921), 12–40, 90, 94, 103–105, 245, 254, 287, 303.

Bibliographie générale

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Courtney C. J. Bond, « GILMOUR, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gilmour_john_10F.html.

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Auteur de l'article:    Courtney C. J. Bond
Titre de l'article:    GILMOUR, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    19 avril 2024