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MATHEWS, DAVID, fonctionnaire, né à New York, fils de Vincent Mathews et de sa seconde femme, Catalina Abeel ; il épousa Sarah Seymour, et de ce mariage naquirent au moins deux fils et deux filles ; décédé en juillet 1800 à Amelia Point, île du Cap-Breton.

David Mathews obtint une maîtrise ès arts du College of New Jersey (Princeton University) en 1754. Après avoir occupé quelques postes secondaires dans l’administration de la ville de New York, il en fut nommé maire en février 1776. Un peu plus tard, accusé de « menées subversives contre les États d’Amérique » à cause du rôle qu’il avait joué, prétendait-on, dans le « complot de Hickey » visant à assassiner George Washington, il fut incarcéré à Litchfield, Connecticut. Toutefois, il réussit à s’évader et retourna à New York ; en 1779, le congrès de New York confisqua ses biens, entre autres 26 000 acres de terrain et deux maisons. Mathews continua d’exercer ses fonctions de maire mais les abandonna peu de temps avant l’évacuation de la ville par les troupes britanniques en novembre 1783.

Après avoir quitté New York, Mathews, à l’instar d’un grand nombre de Loyalistes, vint s’établir en Nouvelle-Écosse où il se vit refuser le poste de procureur général ; on ne sait trop s’il avait reçu une formation régulière d’avocat. En 1785, Abraham Cuyler*, ancien maire d’Albany devenu registraire de l’île du Cap-Breton, le persuada de s’installer à Sydney, la capitale de cette nouvelle colonie. Au mois de juillet, le lieutenant-gouverneur Joseph Frederick Wallet DesBarres* nomma Mathews procureur général et membre du Conseil exécutif.

Malgré les prévisions, on n’avait pas doté la colonie dune chambre d’Assemblée. Il en résulta que les affaires locales furent débattues au conseil souvent divisé en factions et incapable de gouverner avec efficacité. Le premier conflit éclata en décembre 1785, alors que DesBarres négligea de consulter le conseil au sujet de la distribution des vivres aux habitants. Le présomptueux Mathews, qui s’irritait déjà de la mainmise exercée par DesBarres sur le conseil, eut tôt fait de démissionner en signe de protestation. DesBarres tenta alors de confisquer les ravitaillements militaires en vue d’approvisionner les colons ; le colonel John Yorke, du 33e d’infanterie, s’opposa à ce geste et, peu de temps après, se joignit à une faction qui, sous la direction de Mathews et avec l’appui de Cuyler et d’autres membres du conseil, s’efforçait d’obtenir la destitution du lieutenant-gouverneur. Le groupe fit parvenir au gouverneur John Parr de la Nouvelle-Écosse, supérieur immédiat de DesBarres, une pétition dénonçant la conduite de ce dernier. Le gouverneur la transmit au gouvernement britannique ; cette lettre de protestation et d’autres plaintes entraînèrent le rappel de DesBarres en novembre 1786.

À l’arrivée du lieutenant-gouverneur William Macarmick* en 1787, Mathews reprit sa place au conseil. Il ne tarda pas à faire destituer son principal adversaire, le juge en chef Richard Gibbons, et il devint par la suite l’homme de confiance de Macarmick dans la colonie. Quelque temps plus tard, toutefois, le lieutenant-gouverneur s’opposa à ce qu’il considérait comme une tentative de Mathews de lui imposer ses volontés. La mésentente s’aggrava en 1794 lorsque Mathews mit sur pied une association qui se proposait ouvertement de lutter contre « la naissance et la propagation des idées et des opinions menaçant l’heureuse quiétude qui régnait dans l’Église et l’État » et d’endiguer le flux de réfugiés des îles Saint-Pierre et Miquelon, en proie aux remous de la Révolution française. Macarmick déclara cependant que l’association regroupait « tous les gens importants » et qu’il pourrait donc « être obligé de suppléer aux vacances [en nommant des personnes] de cette société ». En persuadant la faction anti-Mathews du conseil, dirigée parle révérend Ranna Cossit*, de présenter une pétition soutenant que l’association allait « détruire le bon ordre de la société », Macarmick put interdire le groupe de Mathews au mois de juillet. Les partisans de ce dernier menacèrent de fomenter des troubles, et seule une sévère réprimande adressée à tous les intéressés par le duc de Portland, ministre de l’Intérieur (responsable aussi des colonies), permit d’éviter la catastrophe.

Macarmick quitta l’île du Cap-Breton en 1795, et Mathews, à titre de doyen des conseillers, devint l’administrateur de la colonie. Sans tarder, il prit avantage de cette situation : il nomma ses fils, David et William Tryon, respectivement procureur général suppléant et grand prévôt, et fit entrer au conseil le plus gros marchand de Sydney, Richard Stout*, envers qui il était lourdement endetté. De plus, il put attaquer ses adversaires au conseil. Il refusa à Cossit le droit de désigner un maître d’école et le fit emprisonner pour dettes ; il enleva à William McKinnon* son poste de secrétaire et registraire de la colonie et destitua le juge en chef Ingram Ball* qu’il remplaça par un vieil ami, Archibald Charles Dodd*. Plus tard, Ball et McKinnon furent également condamnés à la prison pour dettes. À la fin de juin 1798, le major général James Ogilvie* arriva à Sydney pour remplacer Mathews comme administrateur. Durant son année de service, il mena une enquête sur les agissements de Mathews. Toutefois, il quitta l’île sans avoir pu faire reconnaître Mathews coupable de quelque méfait que ce soit.

L’administrateur suivant, le général John Murray *, arrivé en juin 1799, tenta de refaire l’unité du conseil, mais Mathews refusa de se réconcilier avec ses adversaires. En outre, les deux hommes se querellèrent à propos de la nomination d’un maître d’école. À la suite de cette dispute et d’autres conflits, Murray releva Mathews de ses fonctions de procureur général en janvier 1800. Mathews s’allia rapidement à Edward Augustus*, duc de Kent, qui nourrissait une rancune personnelle contre Murray, lequel fut remplacé par le major général John Despard * en juin. Cependant, Mathews ne put savourer longtemps sa victoire, car il mourut à son domicile près de Sydney, le mois suivant. On ne saurait nier le caractère ambitieux et irascible de David Mathews, mais sa carrière permet également de constater combien il était difficile aux Loyalistes de s’adapter à la politique restrictive de l’Empire britannique d’après-guerre, surtout dans une colonie qui n’avait pas de chambre d’Assemblée.

R. J. Morgan

APC, MG 11, [CO 217] Cape Breton A, 3, pp.105–110 ; 12, pp.52s., 55, 89, 276s. ; Nova Scotia A, 108, pp.240–242 ; [CO 220], Cape Breton B, 1, pp. 118–121.— PRO, CO 217/112, ff.2–4, 143–144, 176, 284–285 ; 217/113, ff.152–153, 275 ; 217/115, ff.1–2, 51, 106–108, 120–121, 148 ; 217/117, ff.21, 76, 143–148, 157, 195–196, 198–199, 291–292 ; 217/118, ff.19–20, 23.— Halifax County Court of Probate (Halifax). M60 (original du testament de David Mathews).— Sabine, Biographical sketches of loyalists, II : 51 s.— G. N. D. Evans, Uncommon obdurate : the several public carters of J. F. W. DesBarres (Toronto et Salem, Mass., 1969).— A. C. Flick, Loyalism in New York during the American revolution (New York, 1901), 146s.— Lena Johnston, Memories (Sydney Mines, N.-É., 1931).— R. J. Morgan, Orphan outpost : Cape Breton colony, 1784–1820 (thèse de ph.d., Université d’Ottawa, 1972), 42–50, 102–115 ; Joseph Frederick Waller DesBarres and the founding of Cape Breton colony. Revue de l’université d’Ottawa, XXXIX (1969) : 212–227.

Bibliographie générale

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R. J. Morgan, « MATHEWS, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mathews_david_4F.html.

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Auteur de l'article:    R. J. Morgan
Titre de l'article:    MATHEWS, DAVID
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024