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MELIKI (Melichi ; d’abord appelé Aussaar), artiste et pêcheur de baleine inuit, probablement né près de la baie Repulse (Territoires du Nord-Ouest) ; décédé entre 1908 et 1910 à l’île Southampton, Territoires du Nord-Ouest.

Meliki appartenait à une tribu de chasseurs, les Aivilik, dont le territoire avoisinait la baie Repulse. Selon toute apparence, il passa la plus grande partie de sa vie d’adulte à travailler pour les Américains qui pêchèrent la baleine dans la baie d’Hudson de 1860 à 1915. D’après la tradition familiale, il était aussi maître dans l’art de conduire des attelages de chiens ; une fois, il participa à une expédition de secours qui monta loin vers le nord pour retrouver des Blancs égarés.

Le plus grand spécialiste canadien de l’histoire de la pêche à la baleine dans l’est de l’Arctique, W. Gillies Ross, rapporte que Meliki fut « régulièrement aide indigène bien avant 1878 et le resta jusqu’à sa mort ». Les baleiniers de l’Arctique avaient énormément besoin des Inuit, et les capitaines s’assuraient leurs services au moyen du troc. Les chasseurs inuit approvisionnaient les bateaux en aliments frais, faisaient du transport par traîneau à chiens et participaient à la pêche en tant que membres d’équipage. Leurs femmes confectionnaient de chauds vêtements de peau. Chaque navire engageait ainsi des « aides indigènes » avec leur famille.

À compter de 1895, année où l’Américain George Comer, capitaine de baleinier, commanda sa première expédition dans la baie d’Hudson, Meliki travailla pour le bateau de Comer, l’Era, pendant un certain nombre de saisons. Comer était lié à l’anthropologue Franz Boas* et, au cours de ses expéditions dans l’Arctique canadien, il recueillit des pièces qui allèrent enrichir les collections d’objets fabriqués par des Inuit dans divers musées d’Amérique du Nord et d’Europe. En raison de ses croquis et cartes, Meliki est probablement le premier artiste inuit dont l’identité est connue. Le fonds de l’American Museum of Natural History montre qu’il exécuta des pages et des pages de beaux dessins tracés d’une main sûre ; certains pourraient remonter à 1898. On y voit des hommes et des femmes inuit en vêtements de peau et des scènes de la vie quotidienne des Inuit. Le musée possède aussi des cartes que Meliki dessina pour Comer. Elles représentent des parties de territoires que les Inuit connaissaient bien. Sur l’une d’elles, on voit une section de littoral et on peut lire des noms de lieux inuit, inscrits, présume-t-on, par Comer. Une autre indique des itinéraires suivis pour chasser le bœuf musqué. On sait que Meliki faisait aussi de la sculpture.

Meliki passa ses dernières années à l’île Southhampton ; c’est là que, à compter de 1908, Comer encouragea les Inuit qui faisaient partie de son équipage à établir leurs campements permanents. Récemment, des parents de Meliki vivaient encore à Coral Harbour, sur cette île. Lors d’un entretien en 1983, sa petite-fille Kanyuk Bruce a dit qu’il était le neveu de Harry, le principal « aide indigène » de Comer, et a expliqué : « Les Inuit se sont mis à l’appeler Meliki parce qu’ils n’étaient pas capables de prononcer « Américain ». Aujourd’hui, des enfants portent encore le nom de Meliki, comme lui. »

Meliki figure sur certaines des nombreuses photographies prises par Comer au cours de ses expéditions de pêche à la baleine dans l’Arctique. Par exemple, la collection Comer du musée Mystic Seaport, à Mystic, dans le Connecticut, comprend un négatif sur verre et une plaque de lanterne à projections exécutée par le capitaine. On y voit Meliki assis sur une chaise ; il porte l’une de ces chemises à carreaux que les Américains donnaient aux pêcheurs de baleine inuit, selon les descendants de ceux-ci. Kanyuk Bruce, qui n’avait pas connu son grand-père, a déclaré en voyant son portrait : « Il n’était pas mal. »

Dorothy Harley Eber

L’information sur la vie de Meliki a été tirée des documents publiés cités ci-dessous et d’entrevues que nous avons eues en 1983 avec Kanyuk Bruce, de Coral Harbour, T.-N.-O. et Joe Curley, de Eskimo Point [Arviat], T.-N.-O., pour le Programme d’ethnologie d’urgence du Musée canadien des civilisations, Hull, Québec.  [d. h. b.]

George Comer, An Arctic whaling diary : the journal of Captain George Comer in Hudson Bay, 1903–1905, W. G. Ross, édit. (Toronto, 1984), 22, 179.— Dorothy Harley Eber, When the whalers were up north : Inuit memories from the eastern Arctic (Kingston, Ontario, 1989), 12.— W. G. Ross, Whaling and Eskimos : Hudson Bay, 1860–1915 (Ottawa, 1975), 77, 82.

Bibliographie générale

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Dorothy Harley Eber, « MELIKI », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/meliki_13F.html.

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Auteur de l'article:    Dorothy Harley Eber
Titre de l'article:    MELIKI
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 avril 2024