DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

né le 28 mars 1849 à Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse, Québec)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

ROE (Row), WALTER, avocat et fonctionnaire, né vers 1760 à Londres ; le 1er mars 1790, il épousa Ann Laughton, de Detroit, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 7 août 1801 dans le Haut-Canada.

Walter Roe fut l’un des premiers avocats à exercer sa profession dans le Haut-Canada. Fils unique, apparemment, il quitta la maison après la mort de son père, « qui avait du bien », et le remariage rapide de sa mère. Entré dans la marine royale en 1779, il y servit jusqu’à la fin de la guerre d’Indépendance américaine et devint sous-officier breveté. Il s’établit à Montréal au milieu des années 1780. Bien instruit, de toute évidence, il avait fait grande impression sur son commandant, pendant la guerre. Cet officier le convainquit, quand il quitta la marine, d’entreprendre l’étude du droit. Ayant reçu sa formation juridique à Montréal, il obtint, le 13 avril 1789, l’autorisation d’exercer comme avocat dans la province de Québec.

Au cours de son séjour à Montréal, Roe entra sans doute en rapport avec William Dummer Powell*, et il n’est pas impossible que la protection de cet avocat influent, l’un des plus éminents de la ville à cette époque, ait facilité ses débuts. En tout cas, les carrières de ces deux hommes ne furent pas longues à s’entrecroiser. En 1788, le gouverneur, lord Dorchester [Guy Carleton], nomma Alexander McKee*, Jacques Baby*, dit Dupéront, et William Robertson juges de la Cour des plaids communs du district de Hesse, récemment créé, dans la partie la plus occidentale de ce qui allait bientôt devenir la colonie du Haut-Canada. Baby et Robertson démissionnèrent presque immédiatement, toutefois, en affirmant que leur activité dans le domaine des affaires était inconciliable avec l’impartialité nécessaire au juge. Les trois nominations furent alors annulées, et Powell fut nommé seul juge du district. Le poste de greffier du tribunal échut au jeune Roe.

L’arrivée de Roe à la frontière ouest de la province coïncida avec l’établissement de l’autorité civile dans cette région. À la suite de la conquête britannique, les 1 500 habitants des deux rives de la rivière de Detroit avaient vécu sous un régime militaire. Cet état de choses semblait sur le point de changer après l’adoption de l’Acte de Québec en 1774, mais la Révolution américaine vint retarder l’instauration des institutions civiles et judiciaires prévues pour l’intérieur du pays. Ce n’est qu’en 1788 que le territoire situé à l’ouest de la rivière des Outaouais fut divisé en quatre districts gouvernementaux, la région de Detroit étant annexée au district de Hesse. La proclamation de 1788 resta vague, à dessein, au sujet des frontières du district de Hesse, de façon à envelopper la région située au sud des Grands Lacs, officiellement cédée aux États-Unis en 1783, mais encore occupée par les troupes britanniques. À cause de la fragilité de ses prétentions sur le côté américain de la frontière, la Grande-Bretagne hésitait à l’incorporer trop ouvertement dans un district administratif. Néanmoins, les fonctionnaires coloniaux n’ignoraient pas que, Detroit étant le centre de la traite des fourrures au sud des Grands Lacs, il y fallait une autorité constituée. Aussi, bien qu’elle siégeât sur la rive canadienne, la Cour des plaids communs de 1788 eut-elle juridiction sur Detroit et Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan).

Quant à Roe lui-même, il est possible qu’il eût antérieurement séjourné dans la région de la frontière ouest de la province, peut-être pendant qu’il était sous les armes, car son nom apparaît sur une liste de Loyalistes et de soldats licenciés à qui on concéda des terres sur la rive nord du lac Érié en 1787. Mais il ne s’installa jamais sur sa concession du lac Érié, vivant plutôt à Detroit, le plus important établissement de la région. Peu de temps après que Roe y fut arrivé, en 1789, ses services professionnels furent très en demande. En plus d’assumer ses tâches officielles comme greffier du tribunal, il s’acquit une clientèle prospère ; parmi ses clients, on notait des gens aussi en vue que William Hands*, Sarah Ainse*, John Askin et Angus Mackintosh*. Percevoir des dettes, certifier des mutations de propriété, veiller sur les biens des marchands décédés ou absents, voilà sur quoi portait le gros de son activité. Au début des années 1790, les marchands montréalais Isaac Todd et James McGill confièrent à Roe le soin de veiller sur leurs terres et d’autres intérêts dans la partie ouest du Haut-Canada ; ils le recommandèrent en outre à William Robertson, alors en Angleterre, comme étant la meilleure personne pour s’occuper de ses nombreuses propriétés. Malheureusement, on se plaignit de plus en plus du peu de diligence de Roe dans l’exercice de ses responsabilités, et il est évident qu’au milieu des années 1790 sa carrière avait commencé à décliner.

Cependant, les difficultés professionnelles de Roe n’étaient pas entièrement dues à un échec personnel, mais en partie au fait qu’il n’était plus le seul avocat de la région, et en partie aux changements survenus dans l’administration de la justice. Ayant reçu sa formation en droit français, Roe fut nettement désavantagé par l’Acte constitutionnel de 1791, qui introduisit les lois anglaises et créa un nouveau système judiciaire. Toujours intéressé aux biens immobiliers, il redoubla dès lors ses efforts pour accroître ses propriétés foncières, sans doute pour compenser la diminution de son revenu professionnel. Sollicitant 2 000 acres du gouvernement, il obtint éventuellement plus de 1 400 acres près d’York (Toronto), mais plusieurs années s’écoulèrent avant qu’il ne reçût ses titres de propriété, et il ne cultiva jamais ces terres.

En 1794, sur la recommandation du procureur général John White* et de James Baby*, membre des conseils exécutif et législatif, Walter Roe fut nommé greffier de la paix dans le district de Western. Il eut l’honneur assez douteux de remettre les clefs du fort de Detroit quand, en 1796, les Britanniques évacuèrent les postes qu’ils occupaient au sud des Grands Lacs ; par la suite, il se joignit avec sa famille à un certain nombre de sujets britanniques qui traversèrent la rivière pour s’installer dans la petite ville récemment fondée de Sandwich (maintenant partie de Windsor). En 1797, il fut désigné comme l’un des six premiers benchers, ou membres du conseil d’administration, de la Law Society of Upper Canada, mais on n’a aucune indication qu’il eût assisté à l’une ou l’autre des assemblées de cette société. Registraire adjoint du district de Western – poste auquel l’avait nommé le lieutenant-gouverneur Simcoe en 1796 – Roe devait parcourir très régulièrement les 17 milles qui séparaient Sandwich, où il vivait, d’Amherstburg, nouvel entrepôt militaire de la Grande-Bretagne pour la frontière de Detroit. Ces voyages étaient à la fois ennuyeux et difficiles, et, en 1800, Roe, en sa qualité de greffier de la paix, adressa au Conseil exécutif une pétition du jury d’accusation de Sandwich, qui insistait sur la nécessité d’améliorer les conditions de cette route. Roe devait se noyer au cours d’un de ces voyages à Amherstburg. Selon John Askin, le 7 août 1801, « on trouva le pauvre M. Rowe étouffé dans un endroit où il y avait très peu d’eau ». On a parfois laissé entendre que Roe, devenu alcoolique, était tombé de son cheval alors qu’il était ivre.

David R. Farrell

AO, MU 2438–2441.— APC, RG 1, L3, 422A : R1/9, 25 ; 424 : 83/76.— DPL, Burton Hist. Coll., Walter Roe papers (photocopies).— Corr. Of Hon. Peter Russell (Cruikshank et Hunter), 1–2.— Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank).— « Grants of crown lands in U.C. », AO Report, 1929 : 135, 170.— John Askin papers (Quaife), 2.— « U.C. land book B », AO Report, 1930 : 5, 80s. –« U.C. land book C », AO Report, 1930 : 145.— « Upper Canada, District of Hesse ; record of the Court of Common Pleas, L’Assomption, 1789 », AO Report, 1917 : 23–177.— Windsor border region (Lajeunesse).— H. P. Beers, The French & British in the old northwest : a bibliographical guide to archive and manuscript sources (Detroit, 1964).— The city of Detroit, Michigan, 1701–1922, C. M. Burton et al., édit. (5 vol., Detroit et Chicago, 1922).— C. M. Burton, History of Detroit, 1780 to 1850, financial and commercial [...] (Detroit, 1917).— W. R. Riddell, Legal profession in U.C. ; Life of William Dummer Powell ; Old province tales, Upper Canada (Toronto, 1920).— N. V. Russell, The British régime in Michigan and the old northwest, 1760–1796 (Northfield, Minn., 1939).— W. R. Riddell, « Criminal courts and law in early (Upper) Canada », OH, 22 (1925) : 210–221 ; « Practice of Court of Common Pleas of the District of Hesse », SRC Mémoires, 3e sér., 7 (1913), sect. ii : 43–56.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

David R. Farrell, « ROE, WALTER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/roe_walter_5F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/roe_walter_5F.html
Auteur de l'article:    David R. Farrell
Titre de l'article:    ROE, WALTER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    28 mars 2024