DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

né le 28 mars 1849 à Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse, Québec)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

VINCENT, ZACHARIE (Telari-o-lin), peintre et dessinateur, né le 28 janvier 1815, au Village-des-Hurons, Bas-Canada, fils de Gabriel Vincent et de Marie Otis (Otisse, Hôtesse) ; le 14 août 1848, il épousa une Iroquoise, Marie Falardeau, veuve d’Édouard-Sébastien Falardeau, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 9 octobre 1886, à Québec.

Le nom huron de Zacharie Vincent, Telari-o-lin, signifiant « non divisé » ou « sans mélange », n’a rien d’héréditaire ; le conseil des chefs accordait à chaque enfant d’un certain âge une épithète correspondant à « ses aptitudes particulières [...] ses qualités, son occupation ». Ce nom indien laisse entendre que Vincent était un Huron de race pure. Pourtant, un journal de l’époque prétend que le dernier Huron de sang non mêlé était son père qui portait le nom indien de Ouenouadahronhé : « Il était le seul Indien du village à descendre en ligne droite, sans qu’il y ait eu mélange de sang, de la tribu qui occupait les bords du lac Huron. Il était également le seul à avoir conservé les coutumes et à avoir élevé sa famille dans la langue de ses ancêtres, alors que les plus jeunes habitants du village ne parlaient que le français, ignorant leur propre langue. » Mais la présence de deux noms européens, Bergevin du côté paternel et Otis du côté maternel, laisse croies que ni Gabriel Vincent ni son fils n’étaient de sang pur. Quoi qu’il en soit, la physionomie huronne dont hérita Zacharie Vincent, alliée à une volonté de perpétuer le mode de vie traditionnel, contribua à renforcer l’idée qu’il était le dernier des Hurons. Une toile de Henry Daniel Thielcke, peinte en 1838, et qui se trouve au musée du château Ramezay, à Montréal, montre Vincent coiffé d’un « couvre chef de sa propre manufacture » alors que les autres notables de la Huronie arborent le haut-de-forme en peau de castor emprunté aux Blancs. Cette distinction symbolisait bien « le souvenir historique de la race » selon l’abbé Lionel-Saint-Georges Lindsay.

À la même époque, le peintre Antoine Plamondon*, originaire d’Ancienne-Lorette, exécuta un portrait en pied de Vincent, œuvre qui lui valut, en 1838, une médaille de la Société littéraire et historique de Québec. Ce tableau, acquis par lord Durham [Lambton*] et envoyé à Londres en 1840, est aujourd’hui introuvable. Il inspira à François-Xavier Garneau* le poème le Dernier Huron : « Triomphe, destinée / Enfin, ton heure arrive / Ô peuple, tu ne seras plus. » Le poète trouvait dans ce portrait « l’expression d’une résignation contemplative ». L’intérêt que suscitait l’extinction imminente de la culture huronne n’était pas sans rapport avec la disparition anticipée des francophones en Amérique du Nord à cette époque. « Puissions-nous élever quelques monuments de nous-mêmes avant d’être engloutis dans le flot de l’immigration », de dire un journaliste à la vue du tableau de Plamondon.

La toile de Plamondon influença Vincent qui se mit à peindre des autoportraits afin de préserver son image et, par le fait même, le souvenir de la Huronie. Selon l’historiographie traditionnelle, la formation du peintre huron se serait limitée à quelques conseils artistiques reçus de Plamondon. Trois dominantes se retrouvent dans son œuvre : des autoportraits où il se représente vêtu du costume traditionnel, des dessins témoignant des activités traditionnelles de son peuple, et des paysages d’Ancienne-Lorette. Plusieurs de ses toiles se trouvent au musée du Québec, au musée du château Ramezay et au musée d’Odanak. D’après un auteur de l’époque, Vincent aurait fait plus de 600 dessins et peintures, et il en aurait vendu plusieurs, dont certains à d’illustres personnages tels lord Durham, lord Elgin [Bruce*], Charles Stanley Monck* et la princesse Louise. En outre, la tradition rapporte que l’artiste aurait taillé de petites sculptures pour l’église Notre-Dame-de-Lorette, au Village-des-Hurons, lesquelles auraient disparu lors de l’incendie qui ravagea l’église en 1959. Cependant, aucun document ne vient corroborer ces dires qui demeurent hypothétiques.

Bien que Vincent ait voulu fixer une image traditionnelle des Hurons, on retrouve dans plusieurs de ses toiles et de ses dessins des éléments empruntés à la civilisation européenne, reflet de l’assimilation dont son peuple était l’objet. Son œuvre, naïve certes, est intéressante par l’intensité et la sincérité qui s’en dégagent et elle répond à son désir de capter le visage d’une Amérique huronne à tout jamais perdue.

David Karel, Marie-Dominic Labelle et Sylvie Thivierge

Aucune des sculptures de Zacharie Vincent ne nous est connue. Quelques-uns de ses tableaux sont exposés au musée du château Ramezay (Montréal) et au musée du Québec (Québec) ; il s’agit d’autoportraits, de portraits, de paysages et de scènes de la vie huronne.  [d. k., m.-d. l. et s. t.]

AC, Québec, État civil, Catholiques, Saint-Roch (Québec), 14 oct. 1886.— AP, Saint-Ambroise (Loretteville), Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 15 févr. 1808, 28 janv. 1815, 23 nov. 1848, 20 juill. 1850, 3 juin 1852, 1er mai 1854.— IBC, Centre de documentation, Fonds Morisset, 2, V775.5/Z16.— F.-X. Garneau, « Le dernier Huron », Le répertoire national ou recueil de littérature canadienne, James Huston, compil. (4 vol., Montréal, 1848–1850), IV : 172–175.— Le Canadien, 12 août 1840.— Le Journal de Québec, 21 déc. 1878.— Le Populaire (Montréal), 14 mai 1838.— Star and Commercial Advertiser (Québec), 8 avril 1829.— Mariages de Loretteville (St-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette), 1761–1969, Village des Hurons (Notre-Dame-de-Lorette), 1904–1969, G.-E. Provencher, compil. (Québec, 1970).— Harper, La peinture au Canada.— L.-S.-G. Lindsay, Notre-Dame de la Jeune-Lorette en la Nouvelle-France, étude historique (Montréal, 1900).— Gérard Morisset, La peinture traditionnelle au Canada français (Ottawa, 1960).— Monique Duval, « Petit musée de la Huronnie à Loretteville », Le Soleil (Québec), 23 août 1972 : 20.

Bibliographie générale

N. B.

La plus récente version de cette biographie, qui s’affiche par défaut, résulte de la correction de certains mots offensants. La version originale, accessible en cliquant sur l'année de sa parution, reflète l'époque de sa rédaction.

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Équipe du DBC/DCB, « VINCENT, ZACHARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vincent_zacharie_11F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/vincent_zacharie_11F.html
Auteur de l'article:    Équipe du DBC/DCB
Titre de l'article:    VINCENT, ZACHARIE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    28 mars 2024