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Titre original :  Vondy, John - NBGS Miramichi-WIKI

Provenance : Lien

VONDY, JOHN, médecin, né vers 1820 à Miramichi, Nouveau-Brunswick, fils de Thomas Vondy et d’une prénommée Janet ; décédé le 29 juin 1847 dans l’île Middle, Nouveau-Brunswick.

Le père de John Vondy quitta l’île de Man et s’établit à Miramichi en 1816. Il exploita longtemps un commerce à Chatham. Vondy fit ses études dans cette localité et reçut sa formation médicale en Angleterre. À son retour, il semble qu’il exerça à Woodstock pendant trois ou quatre ans avant de se fixer à Chatham, où il ouvrit un cabinet dans un hôtel en avril 1847.

À cette époque, le Nouveau-Brunswick faisait face à son plus grand afflux d’immigrants depuis les années 1830. En 1847, des navires puants et mal équipés déversèrent, dans les ports de l’est des États-Unis et de l’Amérique du Nord britannique, des milliers de réfugiés que la famine chassait d’Irlande ; bon nombre de ces immigrants véhiculaient des maladies telles que le typhus. Au Nouveau-Brunswick, c’est à Saint-Jean que la majorité des navires de réfugiés s’arrêtaient ; leurs passagers étaient mis en quarantaine dans l’île Partridge, où on les installait dans des baraques sanitaires et des tentes militaires. Miramichi, qui ne possédait pas d’installations convenables de quarantaine, reçut quelques navires, dont le trois-mâts barque Looshtauk.

Venu de Liverpool, le Looshtauk atteignit la rivière Miramichi le 2 juin 1847. Cent dix-sept de ses 467 passagers avaient péri du typhus pendant la traversée et 100 étaient malades à l’arrivée à Chatham, le 4 juin. Les autorités étaient alarmées et ne savaient trop que faire. Il fut finalement décidé de construire des bâtiments provisoires dans l’île Middle, à environ deux milles de Chatham ; on y débarqua les immigrants, trois jours après la fin de leur voyage. Pendant cette période de confusion, 40 autres réfugiés avaient trouvé la mort. Les officiers de santé du port, qui n’avaient rien fait pour aider les malades, refusèrent d’aller dans l’île. Les autorités devaient trouver un médecin ; Vondy se porta volontaire.

Vondy se rendit aussitôt dans l’île Middle. Il constata vite que les installations existantes étaient tout à fait inadéquates : de nombreux patients n’avaient même pas d’abri et on n’avait rien prévu pour séparer les malades des personnes valides. Pour s’abriter, fut-il rapporté plus tard, Vondy lui-même avait seulement « un morceau de toile et une peau de bison ». On demandait aux autorités locales d’envoyer des couvertures et des vivres, et de construire d’autres bâtiments, mais ces demandes restaient généralement sans réponse. Quand on recevait de la nourriture fraîche, il était impossible de l’entreposer convenablement et la dysenterie qui en résultait emporta quelques-unes des personnes qui semblaient se remettre de la fièvre. Avec l’arrivée de deux autres navires, le nombre des patients de Vondy s’éleva à plus de 300. À cause de la peur de la maladie, il était difficile de convaincre des personnes d’aller aider Vondy ; celui-ci devait donc se débrouiller avec un homme et un garçon. La tâche du médecin était presque impossible et, chaque jour, des malades mouraient ; 96 passagers du Looshtauk succombèrent dans l’île Middle.

Vondy n’était pas autorisé à quitter l’île, car on craignait qu’il ne répande l’infection. Il travaillait des heures et des heures, sans pouvoir se reposer ni même se nourrir comme il faut, et il finit par contracter le typhus. On tenta alors de lui trouver un remplaçant. Un médecin refusa d’avoir affaire aux immigrants. Finalement, le docteur John Thomson* accepta de visiter les malades tous les jours, mais ne voulut pas demeurer dans l’île. Mal soigné, Vondy vit son état empirer. Sa sœur, qui avait persuadé des amis de la conduire dans l’île, prit soin de lui jusqu’à ce qu’il s’éteigne, le 29 juin, à l’âge de 26 ans. Trois jours plus tard, le docteur James Patrick Collins, un volontaire plus jeune encore qui travaillait auprès des fiévreux dans l’île Partridge, mourait lui aussi, victime de la maladie. La sœur de Vondy fut mise en quarantaine et obligée de rester 21 jours dans l’île Middle, au milieu des malades et des mourants. Ses amis tentèrent de la délivrer, mais des gardes armés chargés de patrouiller l’île et d’empêcher les immigrants de gagner le continent les arrêtèrent.

Les personnes qui mouraient du typhus étaient enterrées dans l’île mais, par exception, les autorités permirent que la dépouille de John Vondy soit inhumée à Bushville, dans le cimetière de l’église St Paul. On plaça les restes du médecin dans un cercueil étanche à double paroi et on les transporta jusqu’au port de Bushville ; au passage de l’embarcation funèbre, tous les bateaux baissèrent leur pavillon. On lança peu après une souscription en vue de la mise en place d’une pierre tombale et d’une plaque commémoratives. À l’instar du docteur Collins, de Saint-Jean, John Vondy donna sa vie pour essayer d’aider des immigrants accablés de souffrances, alors que bien des médecins refusaient de les soigner.

William A. Spray

APNB, MC 216/11 ; RG 18, RS153, G3/5, 11 mars, 3 juill. 1847, et s.d.— G.-B., Parl., Command paper, 1847, 47, [no 50] : 57, 138–139, Papers relative to emigration to the British provinces in North America, and to the Australian colonies ; part I : British provinces in North America.Gleaner (Miramichi [Chatham, N.-B.]), 6 avril, 8 juin–27 juill., 24 août 1847.— Esther Clark Wright, The Miramichi : a study of the New Brunswick river and of the people who settled along it (Sackville, N.-B., 1944), 52–54.— J. A. Fraser, By favourable winds : a history of Chatham, New Brunswick ([Chatham], 1975), 69–70, 304.— J. McG. Baxter, « Ship fever in 1847 », Miramichi Natural Hist. Assoc., Proc. (Chatham), no 6 (1911) : 7–15.

Bibliographie générale

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William A. Spray, « VONDY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vondy_john_7F.html.

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Auteur de l'article:    William A. Spray
Titre de l'article:    VONDY, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    18 avril 2024