ALDRIDGE, CHRISTOPHER, officier, fils de Christopher Aldridge, décédé en Angleterre en 1760.

Christopher Aldridge suivit les traces de son père et fit carrière dans le 40e régiment : il servit en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve. En juillet 1734, étant le plus « ancien enseigne » en service en Nouvelle-Écosse, il fut promu au grade de lieutenant. De toute évidence, un ami des Pelham avait aussi les yeux sur le poste, ce qui amena King Gould, l’agent du régiment à Londres, à dire à Aldridge, père : « Il est heureux pour nous que le duc de Newcastle ait été absent ! » Après que son père eut quitté Canseau (Canso, N.-É.) en 1735, Christopher, fils, y demeura en service. En mars 1737/ 1738, on lui confia la responsabilité des articles de traite de King Gould à Canseau et il fut autorisé à « prendre une commission pour [sa] peine ». En mai 1744, il fut du nombre des officiers faits prisonniers à Canseau puis amenés à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton).

Ayant été échangé en même temps que d’autres officiers, il fit connaître à William Shirley, gouverneur du Massachusetts, l’état de la garnison et des fortifications de Louisbourg. Shirley avancera plus tard que les renseignements que lui avait fournis Aldridge avaient été partiellement à l’origine de sa décision de « mettre sur pied la récente expédition contre la colonie française à cet endroit ». Porteur d’une lettre d’introduction de la part de Shirley pour Christopher Kilby, l’agent londonien du gouvernement du Massachusetts, et riche de la promesse que Shirley lui avait faite d’écrire au duc de Newcastle à son sujet, Aldridge partit pour l’Angleterre en 1745. On ne tarda pas à reconnaître ses services, puisqu’en janvier 1745/1746 il reçut le grade de capitaine dans le 40e régiment et qu’il assuma le commandement de la compagnie de son père lorsque celui-ci mourut, en mars.

Au printemps de 1746, il quitta l’Angleterre, déposa des recrues à St John’s, Terre-Neuve, et continua jusqu’à Boston puis Annapolis Royal (N.-É.) avec des vêtements pour les troupes qui y étaient cantonnées. L’année suivante, il servit d’intermédiaire dans les démarches que fit, en vain, son beau-frère, John Bradstreet*, pour acheter le grade et le régiment de sir William Pepperrell (le 51e). Peu après, il fut envoyé en service à Terre-Neuve où il demeurera jusqu’à la fin de ses jours. En 1749, Aldridge était en garnison à St John’s avec sa compagnie et il eut à faire face au même problème rencontré par son père à Canseau : le conflit entre les autorités civiles et militaires. Ainsi, en 1753, un simple soldat de la compagnie d’Aldridge fut mis en état d’arrestation par ordre du juge William Keen pour avoir volé trois pommes de terre ; il fut incarcéré pendant 20 jours et, bien que personne n’eût témoigné contre lui, il reçut 21 coups de fouet. Aldridge porta plainte auprès d’Otho Hamilton, lieutenant-gouverneur de Placentia au sujet de Keen qui, dit-il, « condamn[ait] les soldats quand bon lui sembl[ait] ». Hamilton lui-même avait souvent prôné le contrôle sur les autorités civiles, et en particulier sur les juges de paix de Terre-Neuve.

Un rapport du Board of Trade de 1757 donne une idée de ce qu’était St John’s à l’époque. Les fortifications étaient en mauvais état ; une des batteries à l’entrée du port « pouvait à peine soutenir les canons qui la montaient et était complètement exposée ». Près du fort William. il y avait un certain nombre de cabanes dont certaines avaient été bâties par des soldats de la garnison qui, les considérant comme « leur propriété », en avaient cédé plusieurs « aux négociants et commissionnaires pour dettes contractées ». Un rapport rédigé en 1750 signale que St John’s comptait « douze tavernes ou auberges », cause probable d’endettement.

Aldridge fut promu au grade de major en mars 1758. En septembre, il sollicita la permission de retourner en Angleterre pour refaire sa santé ; cette permission lui fut accordée au printemps suivant. Il semble bien qu’il s’y soit rendu car le général Jeffery Amherst* fut avisé de sa mort par une lettre expédiée d’Angleterre en décembre 1760.

Son testament, homologué en novembre 1760, nommait comme héritiers, sa femme, Martha, et son fils, Christopher, lieutenant dans le 40e régiment.

William G. Godfrey

APC, MG 11, Nova Scotia A, 26, p. 101 ; MG 18, L4, pkt.6, p. 43 ; pkt.9, p. 118 : N30 ; RG22, B3, no2 (William Shirley à Christopher Kilby, 20 août 1745) (microfilm B-3 311).— Mass. Hist. Soc., Belknap papers, 61.A.130.— National Library of Wales (Aberystwyth), Tredegar Park collection, mss/262, p. 14 ; mss/284, pp. 67, 79, 252 ; mss/287.— PRO, CO 194/12, ff.125, 126, 186 ; 194/13, ff.146, 219, 220 ; 221 ; WO 1/1, ff.272, 371.— Army list, 1757.— Usher Parsons, The life of sir William Pepperrell, bart. [...] (1re éd., Boston, 1855 ; 2e éd., Boston, Londres, 1856).— Smythies, Historical records of 40th regiment.

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William G. Godfrey, « ALDRIDGE, CHRISTOPHER (mort en 1760) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/aldridge_christopher_1760_3F.html.

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Auteur de l'article:    William G. Godfrey
Titre de l'article:    ALDRIDGE, CHRISTOPHER (mort en 1760)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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