ELLIOT (Elliott), ROBERT, officier, né probablement vers 1715, marié (le nom de son épouse reste inconnu), circa 1740–1765.
Robert Elliot acheta un grade de lieutenant dans le 43e régiment le 27 janvier 1740 et un de capitaine le 26 mai 1746. En 1754, il cantonnait avec le régiment à Athlone (république d’Irlande). Il fut promu major le 2 février 1757. Il semble qu’il arriva en Amérique du Nord avec le régiment en juin de la même année et qu’il hiverna en Nouvelle-Écosse, puisque au mois de mai suivant, il s’embarqua au fort Cumberland (l’ancien fort Beauséjour, près de Sackville, N.-B.) pour aller prendre le commandement à Annapolis Royal, N.-É., où il passa l’été. De retour au fort Cumberland avec son détachement le 6 décembre 1758, Elliot et d’autres officiers du 43e sollicitèrent le commandant du régiment de les engager dans la campagne contre les Français prévue pour l’année suivante.
Le 24 mai 1759, Elliot et son régiment se joignirent aux troupes qui commençaient à s’assembler à Louisbourg, île du Cap-Breton, en vue de l’attaque de Wolfe contre Québec, et, le 27 juin, ils débarquaient sur l’île d’Orléans. Le 11 août, Elliot et un détachement de 200 hommes tentèrent en vain d’aller rejoindre par bateau les troupes anglaises déjà en amont de Québec : ils furent repoussés par le feu des batteries de la ville. Le 27, ils parvinrent à un point de la rive sud situé directement en face de l’anse au Foulon. Le régiment prit part à l’assaut des hauteurs d’Abraham dans la nuit du 12 septembre, puis, sous le commandement d’Elliot, fut placé au centre de la ligne britannique dans la bataille qui s’ensuivit. Le 18 septembre, après la capitulation de Québec, on confia à Elliot, aidé d’un détachement, la double mission de déloger les Français d’un solide retranchement au nord de la rivière Saint-Charles et de désarmer les habitants de Beauport, ce qui fut accompli avec peu de pertes. Le 43e passa l’hiver à Québec ; il participa à la bataille de Sainte-Foy contre les troupes de Lévis* le 28 avril 1760 et à l’attaque de Jeffery Amherst* contre Montréal l’été suivant.
Après la prise de Montréal, le régiment regagna ses quartiers d’hiver à Québec, mais, le 23 septembre, Elliot s’embarquait avec un détachement de plus de 100 hommes pour aller recevoir la capitulation de la garnison française à Ristigouche, sur la baie des Chaleurs. Le commandant français, Gabriel-François d’Angeac*, capitula le 21 octobre et Elliot s’embarqua pour New York le 5 novembre. Neuf jours plus tard, son bateau faisait naufrage sur l’île au Sable. Elliot et son équipage se dressèrent des abris à l’aide des vergues et des voiles du navire qu’ils recouvrirent de joncs ; ils vécurent des quelques provisions qu’ils avaient pu sauver et du bétail découvert sur l’île. Le 20 janvier 1761, un schooner de la Nouvelle-Angleterre vint à leur rescousse et les emmena à Halifax. « N’étant pas dans une très bonne condition pour un voyage », Elliot demeura à cet endroit avec ses hommes.
Le 23 mars, il fut promu lieutenant-colonel du 55e régiment. Comme Amherst avait l’intention de lui confier le commandement de Crown Point (N.Y.), Elliot arriva à New York le 2 juillet 1761 en route pour ce poste, mais il tomba « gravement malade » et ne put rejoindre son nouveau régiment avant le 21 novembre. À Crown Point, Elliot s’employa à réparer les fortifications, à enrôler les habitants de cette province dans les troupes régulières et à faciliter les communications entre Montréal et Albany. Il partit prendre le commandement d’Albany en octobre 1763. Dans une lettre datée d’avril 1764, il fait allusion à son retour en Angleterre, ce qui au mois de janvier suivant était chose faite ; il avait quitté le régiment en décembre.
Elliot fut, semble-t-il, un militaire de carrière compétent, dont les services à Québec incitèrent le major général James Murray* à vouloir donner son nom à un comté canadien.
PRO, CO 5/51, f.102 ; Ind. 5 436, f.115 ; 5 438, f.343 ; 5 441, f.82 ; 5 444, f.18 ; 5 449, f.113 ; 5 455, f. 109 ; WO 1/1, ff.354–355 ; 12/6 470, ff.42, 52, 82, 112 ; 34/12, ff.84–85, 42–49v. ; 34/13, f.44 ; 34/51, ff.152, 218, 339–339v. ; 34/52, ff.132, 233, 239, 316.— Knox, Historical journal (Doughty).— Army list, 1765, 109.— Johnson papers (Sullivan et al.).— H. J. Newbolt, The story of the Oxfordshire and Buckinghamshire light infantry, the old 43rd and 52nd regiments (Londres, 1915), 4, 17, 20, 25s.
John Humphreys, « ELLIOT (Elliott), ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/elliot_robert_3F.html.
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Auteur de l'article: | John Humphreys |
Titre de l'article: | ELLIOT (Elliott), ROBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 13 déc. 2024 |