HERTEL DE LA FRESNIÈRE, ZACHARIE-FRANÇOIS, seigneur, officier dans les troupes de la Marine, né vers 1665, probablement à Trois-Rivières, fils aîné de Joseph-François Hertel* de La Fresnière et de Marguerite de Thavenet*, inhumé à Montréal le 20 juin 1752.
On confond souvent les membres de la famille Hertel, car plusieurs d’entre eux, qui étaient militaires à la même époque, n’étaient identifiés que par leur nom de famille. Cette confusion est évidente dans le cas de Zacharie-François, qui portait le titre paternel de « de La Fresnière ». Nous ne mentionnons que les incidents qui peuvent être reliés de façon certaine à la carrière du fils.
Zacharie-François fut blessé dans un raid mené par son père contre Salmon Falls, New Hampshire, en 1690 ; l’année suivante, il participa quand même à une attaque contre les Iroquois au cours de laquelle il fut fait prisonnier. Après trois années de captivité, il retourna à Trois-Rivières, et, le 17 janvier 1695, épousa Marie-Charlotte, fille de Michel Godefroy* de Lintot, capitaine à la demi-solde. En octobre, il fut officiellement nommé lieutenant à la demi-solde et servit comme garde-magasin au fort Chambly pendant les deux années qui suivirent. En 1708, il remplaça Alphonse Tonty* comme commandant du fort Frontenac (Kingston, Ont.), où il dut souvent faire usage de nombre de dialectes indiens qu’il possédait. En 1712, il quitta le commandement du fort Frontenac avec le grade de lieutenant. Promu capitaine le 5 février 1731, on lui confia l’importante tâche de surveiller la construction du fort Saint-Frédéric (Crown Point, N.Y.) sur le lac Champlain.
Zacharie-François hérita de la moitié du fief et de la seigneurie de Chambly, mais il l’échangea en 1719 contre un arrière-fief de 60 arpents carrés dans la seigneurie de Boucherville. Pendant les 25 années qui suivirent, il abandonna ou concéda plus de 500 arpents carrés de terre, dans la région de la rivière Richelieu, lesquels lui appartenaient par droit d’héritage.
Le 2 mars 1745, Zacharie-François fut décoré de la croix de Saint-Louis. Il quitta ses fonctions militaires le 17 février 1748 et mourut quatre ans plus tard à Montréal sans laisser de fortune. Zacharie-François avait porté les armes pendant 60 ans et occupé avec succès trois postes militaires différents.
Malgré ce qui est dit dans les biographies de Joseph-François Hertel de La Fresnière et d’Alphonse Tonty (DBC, II), c’est Zacharie-François Hertel de La Fresnière, et non son père, qui commanda au fort Frontenac de 1708 à 1712. Plusieurs raisons justifient cette affirmation. Premièrement, au cours de cette période, on parle du commandant en le désignant sous le nom de « Hertel de la Fresnière » (AN, Col., C11A 29, f.243) ; or, le père de Zacharie-François était généralement appelé « Hertel l’aîné ». En 1708, ce dernier était âgé de 66 ans tandis que son fils en avait 43. Enfin, le commandant, qui était lieutenant en second en 1708, demanda cette même année d’être promu lieutenant, alléguant que son poste méritait un grade plus élevé (AN, Col.. C11A, 29, f.243 ; 31, f.178v.). Le père et le fils étaient alors tous deux lieutenants réformés. Toutefois, un certain Hertel de la Fresnière fut promu lieutenant par Vaudreuil en 1711 (AN, Col., C11A, 32, f.236) et confirmé dans son grade par le roi l’année suivant (AN, Col., D2C, 222/1, p.304). Etait-ce le père ou le fils ? Selon Laffilard, le père était toujours lieutenant réformé lorsqu’il mourut en 1722 (AN, Col., D2C, 222/1, p.303) ; nous savons que le Hertel du fort Frontenac fut promu lieutenant et que Zacharie-François était lieutenant en 1719 (ANQ-M, Greffe de Michel Lepailleur. 14 mars 1719). [c. j. r.]. AJTR, Greffe de J.-B. Pottier, 2, 10 août 1710.— AN, Col., B, 16 ; Col., C11A, 11 ; 13 ;28 ; 29 ; 30 ; 31 ; 0032 ; 113 ; Marine, C7, 142.— ANQ-M, Greffe d’Antoine Adhémar, 12 mars 1704 ; Greffe de J.-C. Porlier, 13 juill. 1741, 14 févr. 1742, 16 mars 1744 ; Greffe de Marien Tailhandier, dit La Beaume, 7 mars 1714 ; Greffe de J.-B. Tétro 16 mars 1728.— Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 139.— Le Jeune, Dictionnaire (Le Jeune fait erreur lorsqu’il écrit que Zacharie-François Hertel de La Fresnière est mort en 1730 [c. j. r.]).— P.-G. Roy, Inv. concessions, II : 197s.— Tanguay, Dictionnaire,— P.-G. Roy, Hommes et choses du fort Saint-Frédéric, 14s.— Henri Têtu, Le chapitre de la cathédrale de Québec et ses délégués en France, BRH, XVI (1910) : 194.
C. J. Russ, « HERTEL DE LA FRESNIÈRE, ZACHARIE-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hertel_de_la_fresniere_zacharie_francois_3F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/hertel_de_la_fresniere_zacharie_francois_3F.html |
Auteur de l'article: | C. J. Russ |
Titre de l'article: | HERTEL DE LA FRESNIÈRE, ZACHARIE-FRANÇOIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |