ONONWAROGO (Red Head), chef guerrier de la tribu des Onontagués, fils de Kakouenthiony qui était lui aussi connu sous le nom de Red Head, décédé le 24 juin 1764 à Oswego (Chouaguen).

Les documents historiques font mention d’Ononwarogo pour la première fois en 1751 à l’époque où il fut l’instigateur du déplacement d’un certain nombre d’Onontagués vers la mission de François Picquet*, La Présentation (Ogdensburg, N.Y.). Il semble qu’Ononwarogo ait été un fidèle partisan des Français jusqu’aux premiers jours de la guerre de Sept Ans en Amérique. Vers 1755 il se rallia aux Anglais mais, pendant un certain temps, on le soupçonna tout de même d’être l’agent des Français. Quoi qu’il en soit, en 1757, il transmettait régulièrement à sir William Johnson*, surintendant des affaires des Indiens du nord, des renseignements au sujet du mouvement des troupes françaises, et on lui faisait suffisamment confiance pour le charger de missions importantes pour les Anglais.

Ononwarogo recruta des Indiens pour aller avec les troupes du lieutenant-colonel John Bradstreet* attaquer le fort Frontenac (Kingston, Ont.) au cours de l’été 1758, et pendant l’engagement, il se distingua par sa bravoure. Plus tard au cours de l’été, il prit part à des expéditions de reconnaissance aux environs de La Présentation toujours aux mains des Français, et, à titre de délégué des Onontagués, il participa au cours de l’automne à une conférence à Easton, en Pennsylvanie.

Le fait que Johnson lui ait fourni des vêtements, de l’argent et des armes pendant les derniers temps de la guerre donne à penser qu’Ononwarogo prit une part active au conflit. Lorsque en 1759, Johnson et le brigadier général Thomas Gage* préparèrent une offensive contre Montréal, Ononwarogo dessina une carte détaillée des fortifications françaises qui se dressaient le long du haut Saint-Laurent. À la fin d’août 1759, Johnson voulut le déléguer à La Présentation dans une tentative pour inciter les Indiens de cette mission à quitter les Français mais le Conseil des Six-Nations s’y objecta vigoureusement. Ils crurent peut-être qu’Ononwarogo passerait pour un traître aux yeux de ceux qu’il avait autrefois convaincus de s’allier aux Français. Craignant de voir la situation s’envenimer si Ononwarogo se rendait auprès de ces Indiens, le conseil persuada Johnson qu’il était préférable d’envoyer d’autres émissaires. Ononwarogo fut plutôt dépêché au pays des Goyogouins afin de recruter des guerriers pour l’attaque contre Montréal, prévue pour le printemps de 1760.

Au cours du soulèvement de Pondiac, et aussi par la suite, Ononwarogo fournit à plusieurs reprises des renseignements à Johnson sur les Indiens de l’Ouest et en plusieurs circonstances il servit de médiateur entre ces Indiens et les Anglais. Il mourut le 24 juin 1764, pour avoir, semble-t-il, abusé de l’eau-de-vie pendant qu’il trafiquait à Oswego. Johnson, présent à la cérémonie funèbre, a dit de lui qu’il était « un homme serviable et grandement estimé ».

Arthur Einhorn

Johnson papers (Sullivan et al.), II : 889 ; III : 161, 166, 175, 177 ; IV : 454 ; IX : 80, 618, 803 ; X : 43, 57 ; XI : 96, 105s., 246, 253s. ; XIII : 113, 124, 132–134, 136.

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Arthur Einhorn, « ONONWAROGO (Red Head) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ononwarogo_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    9 déc. 2024