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WILMOT, MONTAGU, officier, gouverneur de la Nouvelle-Écosse ; le lieu et la date de sa naissance sont inconnus ; fils de Christopher Wilmot et d’Anne Montagu, décédé le 23 mai 1766 à Halifax, Nouvelle-Écosse.
Le père de Montagu Wilmot fut médecin ordinaire de George II quand celui-ci était encore prince de Galles ; sa mère était la fille d’Edward Montagu, de Horton, comté de Northampton, Angleterre, et la sœur de George Montagu, 1er comte de Halifax. Wilmot était par conséquent le cousin de George Montagu Dunk, 2e comte de Halifax, président du Board of Trade et secrétaire d’État ; lord Halifax fut le protecteur de Wilmot.
Wilmot débuta dans la carrière militaire en avril 1730 avec le grade d’enseigne dans le 18e régiment d’infanterie (Armstrong). Il fut promu lieutenant dans le 5e régiment d’infanterie de marine en novembre 1739, capitaine dans le 15e régiment d’infanterie en avril 1741 et major dans le régiment de lord Halifax en octobre 1745. Il fut alors transféré dans le 29e régiment d’infanterie (Hopson) qu’il alla vraisemblablement joindre à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Ce régiment, auparavant à Gibraltar, était venu s’ajouter aux troupes anglaises mises en garnison dans la forteresse récemment conquise. À l’été de 1749, Louisbourg ayant été rétrocédée à la France, le régiment était en poste dans le jeune établissement de Halifax, Nouvelle-Écosse.
Wilmot fut promu lieutenant-colonel dans le 45e régiment (Warburton) en avril 1755. En décembre il était nommé membre du Conseil de la Nouvelle-Écosse. À la suite des succès remportés par les Français au fort Chouaguen (Oswego), en août 1756 [V. Montcalm], il fut décidé de renforcer le fort Cumberland sur l’isthme de Chignectou, en Nouvelle-Écosse. Le 12 novembre, Wilmot fut envoyé par le gouverneur Charles Lawrence pour y prendre le commandement de la garnison en même temps que celui de 200 soldats provenant de la garnison de Halifax. Plus tard, un trafiquant du fort Cumberland accusa Wilmot d’avoir payé illicitement des primes pour les scalps français que lui avaient apportés les rangers indiens de Joseph Gorham*. Lors du siège de Louisbourg en 1758, Wilmot commandait la 4e brigade formée des 45e et 22e régiments et du 3e bataillon du 60e régiment. Il demeura à Louisbourg pendant un certain temps après la reddition de la forteresse, et il se peut qu’il ait participé à la prise de St John’s, Terre-Neuve, enlevé de nouveau aux Français en 1761. Au printemps de 1762, il fut nommé lieutenant-colonel du 80e régiment et muté à Québec.
Le 14 mars, 1763, il fut nommé lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse en remplacement de Jonathan Belcher* mais il ne quitta pas Québec avant septembre pour assumer ses nouvelles fonctions à Halifax. Au cours de ce même automne, Henry Ellis abandonna son poste de gouverneur de la Nouvelle-Écosse et Wilmot lui succéda en mai 1764. La province, au moment où il en devint gouverneur, était lourdement endettée et accusait un déficit élevé, car presque toutes les forces navales et militaires anglaises avaient quitté Halifax, privant ainsi la colonie des revenus que représentaient les taxes sur la vente des spiritueux. Depuis quelques années, les subventions octroyées par le parlement de Londres avaient également subi des diminutions importantes. Le Board of Trade ne cessait de mettre Wilmot en garde contre des dépenses exagérées, du genre de celles qu’avait engagées Belcher pendant qu’il exerçait son mandat. Au cours de la période pendant laquelle Wilmot fut en poste, entre deux millions et demi et trois millions et demi d’acres du territoire de la province furent concédées imprudemment à des spéculateurs locaux et étrangers ; il serait toutefois injuste d’en faire porter tout le blâme à Wilmot. Une proclamation royale en date du 7 octobre 1763 avait encouragé l’établissement de colons dans les nouvelles possessions britanniques de Floride, de Québec et de la Nouvelle-Écosse – cette dernière incluait maintenant l’île du Cap-Breton et l’île Saint-Jean (île-du-Prince-Édouard) – et interdisait de se fixer à l’ouest des Appalaches. Wilmot protesta, disant que ces nouvelles directives, qui offraient des concessions illimitées et n’imposaient à peu près pas de responsabilités aux concessionnaires, préparaient la voie à la spéculation. Il retarda l’octroi de nouvelles et importantes concessions à Alexander McNutt*, un des gros spéculateurs, et s’adressa au Board of Trade afin que soit imposée une réglementation plus contraignante, mais il ne reçut aucune réponse. Finalement, Wilmot se rendit à la requête de McNutt et lui concéda des terres à l’automne de 1765, mais insista sur le fait que s’il n’y avait pas quelques colons d’établis sur ces terres dans les quatre prochaines années, la concession retournerait à la couronne.
Des historiens ont dit de Wilmot qu’il était « un militaire accommodant et complaisant » et « un homme au caractère mou [...] mal armé pour exercer la charge de gouverneur ». De son temps, il était renommé pour les discours longs et ampoulés qu’il prononçait en toute circonstance. Pendant qu’il vivait en Nouvelle-Écosse, il souffrit d’attaques de rhumatisme et de goutte qui l’empêchaient de signer son nom pendant des mois et le confinaient chez lui tout au long de l’hiver. Peu de temps avant sa mort, il avait demandé un congé d’un an pour retourner en Europe et se rendre « aux eaux ». Il mourut le 23 mai 1766 et fut inhumé dans un caveau sous l’église St Paul. Ses funérailles d’État coûtèrent la somme de £245, 11 shillings, 4 pennies que l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse refusa d’acquitter en raison « de la situation de détresse dans laquelle se trouvait la province et des lourdes dettes qui l’accablaient ».
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Phyllis R. Blakeley, « WILMOT, MONTAGU », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wilmot_montagu_3F.html.
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Auteur de l'article: | Phyllis R. Blakeley |
Titre de l'article: | WILMOT, MONTAGU |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 1 déc. 2024 |