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HARDY, sir CHARLES, officier de marine, administrateur colonial et fonctionnaire, né vers 1714, fils du vice-amiral sir Charles Hardy et d’Elizabeth Burchett ; il épousa, en juillet 1749, Mary Tate, puis, en secondes noces, le 4 janvier 1759, Catherine Stanyan, et de cette dernière union naquirent trois fils et deux filles ; décédé le 18 mai 1780 à Portsmouth, Angleterre.
Grâce à la recommandation de son père, Charles Hardy entra dans la marine royale en 1731 ; il fut promu lieutenant six ans plus tard et capitaine en 1741. Ses premières années en mer, il les passa dans les eaux américaines ; de 1741 à 1743, il servit au large des côtes de la Caroline du Sud et de la Géorgie. Nommé gouverneur de Terre-Neuve quand éclata la guerre avec la France, en 1744, Hardy ne prit pas son poste et fut jugé en cour martiale pour avoir négligé son devoir. Il fut exonéré de tout blâme, cependant, après qu’on eut démontré qu’il avait en vain lutté contre des vents contraires pendant 63 jours avant de rentrer au port. L’année suivante, ayant le commandement du Torrington, il aida au transport de renforts, à partir de Gibraltar, pour la forteresse de Louisbourg, île du Cap-Breton, dont on venait de s’emparer. Il servit au large des côtes d’Espagne et du Portugal, de 1746 à la paix de 1748, alors qu’il fut mis à la demi-solde.
En 1755, Hardy fut fait chevalier et nommé gouverneur de la colonie de New York. Le poste en devint un d’une grande importance, car, en vue de la guerre avec la France, Londres décida, cette année-là, de faire de la ville de New York l’arsenal des armes britanniques en Amérique du Nord. Homme plutôt effacé, Hardy se révéla un gouverneur efficace. Il fut particulièrement utile à lord Loudoun, commandant en chef en Amérique du Nord, qui exprima sa gratitude pour « l’assistance et l’amitié qu’[il avait] obtenues de lui en toute occasion ». Au printemps de 1757, Hardy suggéra de mettre un embargo sur le commerce des colonies britanniques, afin d’assurer un nombre suffisant de transports en vue de l’attaque projetée par Loudoun contre Louisbourg et d’empêcher les Français d’apprendre le plan britannique grâce à la capture des navires. L’embargo frappa les expéditions maritimes de la Nouvelle-Écosse vers la Virginie et suscita plusieurs plaintes du milieu d’affaires, probablement parce qu’appliqué plus efficacement que tout autre embargo dans l’histoire de l’Amérique coloniale.
En juin, Hardy escorta jusqu’à Halifax les transports destinés au siège de Louisbourg. Il avait été promu contre-amiral en 1756, et devint, à Halifax, officier en second du vice-amiral Francis Holburne. La présence dans le port de Louisbourg de forces navales considérables sous les ordres du comte Dubois de La Motte [Cahideuc*] – renseignement qui provenait en partie des observations de Hardy – conduisit à l’annulation de l’expédition. Hardy, de toute façon, s’était prononcé contre cette expédition, faisant valoir que la saison était trop avancée pour que les navires britanniques tiennent leurs positions au large de l’île Royale. Son opinion s’avéra judicieuse, puisque, en septembre, un ouragan ravagea la flotte de Holburne qui croisait au large de Louisbourg.
En juillet 1758, à titre d’officier en second du vice-amiral Edward Boscawen*, Hardy participa au siège victorieux de Louisbourg et, le mois suivant, escorta trois régiments, sous les ordres de Wolfe*, à la baie de Gaspé et dans le bas Saint-Laurent. Cette expédition fit des dommages considérables, brûlant quelque 200 bateaux de pêche et de nombreux échafauds, entrepôts, lignes et filets ; le hameau de Mont-Louis, pris par surprise, fut rasé. Hardy, cependant, n’agréa pas la proposition de Wolfe de pousser plus haut dans le fleuve et tourna au large de l’île du Bic. Il craignait probablement les dangers de la navigation et désirait retourner à Louisbourg, au cas où il aurait reçu l’ordre de faire voile vers l’Angleterre.
De 1759 à 1762, Hardy servit dans les eaux de la métropole, à titre d’officier en second du vice-amiral sir Edward Hawke et de Boscawen ; en novembre 1759, il participa à la célèbre victoire de Hawke au large de la baie de Quiberon, sur la côte ouest de la France. Il fut promu vice-amiral en 1762 et, deux ans plus tard, il était élu au parlement comme député de Rochester ; il détint ce siège jusqu’en 1768. En 1771, il fut réélu, cette fois comme représentant de Plymouth, et nommé directeur de l’hôpital de Greenwich, au salaire annuel de £1 000. Sept ans plus tard, il devint, par le jeu de l’ancienneté, amiral de la flotte.
Quand l’amiral Augustus Keppel résigna le commandement de la flotte de la Manche, en 1779, aucun officier actif ne désirait lui succéder, et on tira Hardy de sa longue retraite. Ses navires étaient de beaucoup inférieurs en nombre à la flotte franco-espagnole qui fit son apparition dans la Manche en août ; il fut forcé de faire retraite, mais l’ennemi n’attaqua pas ni ne tenta de s’emparer d’une tête de pont pour les 40 000 hommes de troupes qui attendaient, en France, d’envahir l’Angleterre. Au mois de mai suivant, le jour même où Hardy reprenait le commandement, il fut pris « d’une inflammation des intestins (à quoi il était fort sujet) et il mourut le jeudi (18 mai) au matin à trois heures ». Par testament, il laissait une rente annuelle de £1 000 à sa femme, et sa propriété principale à Rawlins, dans l’Oxfordshire, à son fils aîné.
Huntington Library, Abercromby papers, AB 705 ; Loudoun papers, LO 3 545 ; LO 4 035 ; LO 4 298 ; LO 5 361.— N.Y. Hist. Soc. (New York), Sir Charles Hardy papers.— PRO, Adm. 1/480 ; 1/1 882–1 886 ; 1/5 284 ; 6/15–16 ; PRO 30/8/95, ff.290–292, 294 ; Prob. 11/1 066, ff.241–246.— Horace Walpole’s correspondance [...], W. S. Lewis et al., édit. (39 vol. parus, New Haven, Conn., et Londres, 1937– ), XXV : 48.— Johnson papers (Sullivan et al.).— The letters and papers of Cadwallader Colden [1711–1775] (9 vol., New York, 1918–1937).— NYCD (O’Callaghan et Fernow), VI ; VII.— The private papers of John, Earl of Sandwich, first lord of the Admiralty, 1771–1782, G. R. Barnes et J. H. Owen, édit. (4 vol., Londres, 1932–1938), III : 3–115.— DNB.— Namier et Brooke, House of Commons, II : 583s.— Pargellis, Lord Loudoun, 265.
Julian Gwyn, « HARDY, sir CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hardy_charles_4F.html.
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Auteur de l'article: | Julian Gwyn |
Titre de l'article: | HARDY, sir CHARLES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 8 déc. 2024 |