HAVILAND, WILLIAM, officier, né en Irlande en 1718, fils du capitaine Peter Haviland ; il épousa le 5 juillet 1748 Caroline Lee puis, en secondes noces, en 1751, Salusbury Aston, et de cette dernière union naquirent un fils et une fille ; décédé le 16 septembre 1784 à Penn, Buckinghamshire, Angleterre.

William Haviland reçut, en décembre 1739, une commission d’enseigne dans le 43e d’infanterie (Gooch’s American Régiment) et participa au siège de Carthagène (Colombie) en 1741. L’année suivante, il obtint une compagnie dans le 27e d’infanterie et servit comme aide de camp auprès du commandant du régiment, le major général William Blakeney, pendant le soulèvement jacobite de 1745 en Écosse. Haviland fut promu major en 1750 et lieutenant-colonel en 1752.

En juillet 1757, Haviland conduisit le 27e à Halifax, via New York, pour servir dans l’expédition projetée de lord Loudoun contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Il retourna probablement à New York avec son régiment le mois suivant ; pendant l’hiver de 1757–1758, il eut le commandement du fort Edward (aussi appelé fort Lydius ; aujourd’hui Fort Edward, New York) sur l’Hudson. Il y découvrit les difficultés particulières à la conduite des troupes coloniales. Dans une tentative pour punir quelques rangers rebelles, Haviland se heurta au capitaine Robert Rogers et encourut la colère et la mauvaise humeur des provinciaux, qui ne voulaient rien savoir de la discipline britannique. Loudoun et le major général Abercromby, les supérieurs de Haviland, mécontents de la conduite des rangers, permirent cependant que la requête de Haviland pour que les rangers fussent jugés par un conseil de guerre n’eût point de suite. S’ils n’appuyèrent pas entièrement Haviland, leur confiance en son habileté apparut néanmoins dans le fait que les rangers continuèrent d’être sous sa responsabilité, en tant que commandant, jusqu’à la capitulation de Montréal, en 1760.

À l’été de 1758, Haviland prit part à l’attaque infructueuse d’Abercromby contre le fort Carillon (Ticonderoga, New York) ; l’année suivante, il commanda l’avant-garde de l’expédition d’Amherst qui remonta les lacs George (Saint-Sacrement) et Champlain. À cause des qualités de chef dont il avait fait preuve au fort Edward et pendant la campagne de 1759, Haviland fut choisi par Amherst pour prendre la tête d’un des trois groupements indépendants qui devaient converger sur Montréal en 1760 ; les deux autres devaient être sous les commandements d’Amherst, qui marcherait à partir d’Oswego, New York, et de Murray, qui partirait de Québec. Avec 3 400 hommes sous ses ordres, Haviland, maintenant général de brigade, partit de Crown Point en août. Remontant le lac Champlain, son unité rencontra les Français, sous les ordres du colonel Louis-Antoine de Bougainville*, au fort de l’île aux Noix, sur le Richelieu. Bougainville espérait retarder suffisamment l’avance de Haviland pour l’empêcher de faire sa jonction avec les autres corps d’armée britanniques. Mais, après la capture de la flottille française sur la rivière, Bougainville jugea le fort indéfendable et se retira à Saint-Jean, sous le couvert de la nuit, le 27 août. Évaluant l’importance de la prise de l’île aux Noix, Bigot écrivait : « Si M. de Bougainville eut pu Soutenir le temps qu’on S’etoit flaté le Canada auroit peut Etre été sauvé pour Cette année. » Précédé des rangers, Haviland avança sur Saint-Jean, que les Français abandonnèrent rapidement. Il établit sa communication avec Murray et s’empara de Chambly peu après. Après l’arrivée des forces d’Amherst, Montréal était encerclée ; le 8 septembre, la ville se rendait. Haviland avait joué un rôle important dans l’achèvement de la conquête du Canada et avait pris part à ce qui fut probablement la manœuvre militaire britannique la plus brillante de la guerre de Sept Ans.

En décembre 1760, Haviland fut nommé colonel commandant du Royal Americans (601 d’infanterie). En 1761, il accompagna le major général Monckton dans son expédition aux Antilles, où, l’année suivante, il commanda une brigade lors de la réduction de la Martinique et au siège de La Havane, Cuba. Promu major général en 1762 et lieutenant général en 1772, il avait été nommé colonel du 45e d’infanterie en 1767. Pendant la guerre d’Indépendance américaine, il servit en Angleterre, parmi le personnel d’Amherst, et en 1779 il fut nommé au commandement du Western District, avec quartier général à Plymouth. Haviland y fut apprécié pour avoir habilement maintenu des relations cordiales entre les troupes régulières et la milice. En 1783, il fut promu général. Après sa mort, sa veuve et ses enfants furent pris en charge par Edmund Burke, un ancien ami et voisin ; les deux familles s’unirent ensuite par un mariage.

John D. Krugler

Un portrait en demi-teintes de William Haviland, dont l’auteur et la date d’exécution sont inconnus, se trouve dans l’ouvrage de L. W. G. utler et S. W. Hare, The annals of the King’s Royal Rifle Corps [...] (5 vol., Londres, 1913–1932), I.

Clements Library, Thomas Gage papers, American series ; Sir John Vaughan papers.— Huntington Library, Abercromby papers ; Loudoun papers.— PRO, WO 34/10 ; 34/51–52 ; 34/116–123 ; 34/125–129 ; 34/132–143 ; 34/147 ; 34/161–165 ; 34/188 ; 34/231–239 ; 34/241.— Amherst, Journal (Webster), 15, 115, 127, 145, 148, 204, 207, 210, 218, 220, 222, 239, 245s., 254, 260s., 275.— Annual Register (Londres), 1760, 57–60.— Coll. des manuscrits de Lévis (Casgrain), IV : 256s., 290s., 297, 300 ; X : 137–149 ; XI : 224s., 248s.— The correspondence of Edmund Burke, T. W. Copeland et al., édit. (10 vol., Cambridge, Angl., et Chicago, 1958–1978), IV : 126 ; V : 86, 102, 238, 278, 374, 405 ; VI 66, 262, 391 ; VII : 4, 85, 190s., 493 ; VIII : 274, 290, 294, 296, 317, 320, 353 ; IX : 5, 453s.— Correspondence of William Pitt (Kimball), II : 280, 308, 322, 338, 342, 345.— Gentleman’s Magazine, 1784, 718s.— Johnson papers (Sullivan et al.), III : 260 ; X : 208.— Knox, Hist. journal (Doughty), I : 157, 473, 478, 486, 497, 508 ; II : 488, 504, 515, 527, 529, 565, 600 ; III : 82, 94, 330s., 333.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), X : 713s., 1 103–1 105, 1 121.— Robert Rogers, Journals of Major Robert Rogers [...] (Londres, 1765 ; réimpr., Ann Arbor, Mich., [1966]), 70s., 80–88, 90–102, 187–197.— British manuscripts project : a checklist of the microfilms prepared in England and Wales for th e American Council of Learned Societies, 1941–1945, L. K. Born, compil. (Washington, 1955).— [J.] B. Burke, A genealogical and heraldic history of the landed gentry of Great Britain & Ireland (5e éd., 2 vol., Londres, 1871), 600.— DNB. J. S. Corbett, England in the Seven Years’ War : a study in combined strategy (2e éd., 2 vol., Londres, 1918), II : 106–117, 220s., 250.— J. R. Cuneo, Robert Rogers of the rangers (New York, 1959), 64–74, 88s., 118–128.— J. W. Fortescue, A history of the British army (13 vol. en 14, Londres, 1899–1930), II : 395–399, 540.— Frégault, Canada : war of the conquest, 282–287.— L. H. Gipson, The British empire before the American revolution (15 vol., Caldwell, Idaho, et New York, 1936–1970), VII : 155, 238, 448–462 ; VIII : 191–193.— D. E. Leach, Arms for empire : a military history of the British colonies in North America, 1607–1763 (New York, 1973), 471–475.— J. C. Long, Lord Jeffery Amherst : a soldier of the long (New York, 1933), 99, 126–136, 153, 261, 266s., 306, 309.— Francis Parkman, Montcalm and Wolfe (2 vol., Boston, 1884 ; réimpr., New York, 1962), 361, 590, 594.— The Seven Years’ War in Canada, 1756–1763 [...], Sigmund Samuel, compil. (Toronto, 1934), 59–64, 180–182.-G. M. Wrong, The fall of Canada [...] (Oxford, 1914), 194, 203, 206, 218–222.

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John D. Krugler, « HAVILAND, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/haviland_william_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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