COFFIN, THOMAS ASTON, fonctionnaire, né le 31 mars 1754 à Boston, fils de William Coffin et d’une prénommée Mary ; il eut une fille, Sarah, de sa liaison avec Sarah Johnston, puis deux autres, Marie-Louise et Louisa, avec Louise Bertin, du faubourg Saint-Roch, à Québec ; décédé le 31 mai 1810 à Londres.
Thomas Aston Coffin étudia au Harvard College de Boston où il obtint un baccalauréat ès arts en 1772. Lors de la Révolution américaine, il resta fidèle à la couronne britannique à l’instar des autres membres de sa famille, dont son oncle John, qui émigra à Québec en 1775. À la fin de la guerre d’Indépendance, il était secrétaire particulier de sir Guy Carleton, qui avait été chargé, entre autres, en 1782, à titre de commandant en chef des forces britanniques en Amérique du Nord, de venir à New York surveiller l’évacuation des troupes de Sa Majesté et des Loyalistes. Lorsque, sa mission remplie, Carleton s’embarqua pour l’Angleterre, à la fin de 1783, Coffin l’accompagna à bord du Ceres. À Londres, il évolua dans le cercle de Brook Watson, principal artisan de la nomination de Carleton comme gouverneur en chef en 1786.
Choisi par le nouveau gouverneur comme secrétaire civil et contrôleur des comptes publics, Coffin arriva à Québec le 23 octobre 1786 avec Carleton, devenu lord Dorchester, et le nouveau juge en chef, William Smith*. Reconnu comme un expert dans son domaine, Coffin devint aussi membre de la commission de vérification des comptes publics de l’armée pour la province de Québec à partir de février 1789. Outre ces fonctions publiques, il fut nommé, en novembre 1793, avec David Lynd et James Monk*, procureur de la Brook Watson and Company afin de veiller aux intérêts de cette société londonienne dans la province. En 1796, vu l’augmentation des revenus publics, on créa le poste d’inspecteur général des comptes publics, et Coffin en fut nommé titulaire avec un salaire d’environ £665. En juin 1799, il devint juge de paix du district de Québec.
Comme bien d’autres fonctionnaires, Coffin participa à la vie communautaire. Il encouragea de ses deniers la Société d’agriculture du district de Québec, dont il fut l’un des premiers membres lors de sa fondation en 1789, de même que la Société du feu de Québec, à laquelle il souscrivit régulièrement. Il contribua aussi au fonds de secours pour les sinistrés de la rue du Sault-au-Matelot en novembre 1793. Il figura parmi ceux qui signèrent, en janvier 1794, l’adresse présentée en hommage au prince Edward Augustus à l’occasion de son départ de Québec, et dans laquelle les signataires réitéraient leur loyauté à la couronne et à la constitution. Cinq ans plus tard, Coffin contribua au fonds d’aide à la Grande-Bretagne en guerre contre la France.
À la suite de la décision prise par les autorités britanniques, en 1799, d’établir à Halifax le quartier général du commandant en chef de l’Amérique du Nord britannique, Coffin fut obligé de s’y installer. Puisqu’il devait ainsi démissionner des charges civiles qu’il détenait toujours à Québec, il obtint, en guise de dédommagement, un brevet du ministère de la Guerre le faisant contrôleur général des comptes de l’armée en Amérique du Nord britannique, et une augmentation de ses émoluments. Mais au terme d’un voyage en Angleterre, où il avait été convoqué, Coffin put revenir s’établir à Québec de façon permanente tout en conservant ses nouvelles fonctions.
Ayant amassé une fortune considérable, Coffin investit dans la propriété foncière. En novembre 1802, il fit l’acquisition de trois terrains sur la Grande Allée pour £324 payées comptant. Au cours du mois de février 1803, il acheta deux maisons situées rue Saint-Louis pour un montant total de £1 050, dont il versa £650 comptant. De plus, en octobre 1804, il prêta près de £4 800 au commissaire général John Craigie.
Au cours de l’année 1804, Thomas Aston Coffin put réintégrer ses fonctions d’inspecteur général des comptes publics. Toutefois, il fut rappelé en Angleterre en 1807 et remplacé par John Hale*. En décembre 1808, il fit vendre aux enchères sa bibliothèque comprenant plus de 600 volumes de prix, ainsi que divers articles dont « une quantité de superbe porcelaine, des vases argentés, [...] un beau capeau de castor ». L’année suivante, en octobre, la Gazette de Québec annonçait la vente à l’encan de « tous ses beaux meubles de ménage » y compris des tapis de Bruxelles, « environ 20 superbes tableaux et estampes, vues en Bohême, Île de Wight », et « plusieurs garnitures de rideaux, de Perse, pour les fenêtres ». Coffin mourut à Londres en 1810. L’année suivante, sa succession mettait en vente sa « belle maison de pierre » construite en 1796, rue Saint-Louis, sur un terrain acquis de François Baillairgé* en août 1795. La maison de Coffin, tout comme celles de Jonathan Sewell* et de Thomas Placé, avait introduit à Québec le style palladien alors répandu en Angleterre et aux États-Unis.
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Marcel Caya, « COFFIN, THOMAS ASTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/coffin_thomas_aston_5F.html.
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Auteur de l'article: | Marcel Caya |
Titre de l'article: | COFFIN, THOMAS ASTON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 7 déc. 2024 |