En 1772, Charles Dixon (mort en 1817) et sa famille firent partie des premiers émigrants du Yorkshire à arriver en Nouvelle-Écosse. Il acheta une ferme, et son dur labeur lui apporta la prospérité ainsi que des nominations à des fonctions publiques. Durant la ferveur révolutionnaire qui gagna la colonie en 1775–1776, il préconisa la modération et la retenue malgré des pertes personnelles et une certaine misère. Homme profondément religieux, il s’efforça d’implanter le méthodisme dans sa communauté et d’agir en chrétien exemplaire en aidant les pauvres et en libérant son esclave noir.

DIXON, CHARLES, fermier, marchand, fonctionnaire, juge et homme politique, né le 8 mars 1730/1731 à Kirklevington, Angleterre, fils de Charles Dixon et de Mary Corps ; le 24 juin 1763, il épousa Susanna Coates, et ils eurent huit enfants ; décédé le 21 août 1817 à Sackville, Nouveau–Brunswick.

Charles Dixon fit son apprentissage de briqueteur avec son père et exerça ce métier à Yarm, près de Kirklevington, jusqu’à l’âge de 29 ans, puis il acheta une manufacture de papier à Hutton Ruddy. Il eut beaucoup de succès dans cette entreprise jusqu’en 1771, mais de plus en plus abattu, écrivait–il, par « les troubles qui frappaient [son] pays » et attiré par ce que les mandataires du lieutenant–gouverneur Michael Francklin* rapportaient sur la Nouvelle–Écosse, « [il] pri[t] la résolution de quitter tous [ses] is et d’abandonner les affaires dans lesquelles [il] étai[t] engagé pour [se] rendre en Nouvelle–Écosse ». Dixon, son épouse et leurs quatre enfants furent au nombre des émigrants faisant partie du premier contingent du Yorkshire, lequel comprenait 62 personnes, qui s’embarqua à Liverpool le 16 mars 1772 sur le Duke of York à destination de la Nouvelle–Écosse.

Après un court séjour à Halifax, la famille Dixon arriva au fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau–Brunswick) le 21 mai 1772. Dixon savait bien que la pauvreté et la misère étaient répandues dans toute la région, mais, croyant que cet état de choses résultait « en grande partie de la paresse et de l’ignorance », il acheta une ferme de 2 500 acres à Sackville. Il cultiva une partie de cette terre avec ses fils, vendant le surplus de ses récoltes à Halifax, et loua une autre partie à des fermiers à bail. Conscient du potentiel agricole de la région, il encouragea les habitants originaires du Yorkshire et de la Nouvelle–Angleterre à améliorer la productivité de la région de Tantramar en augmentant le nombre des digues et en mettant en valeur les marais salants. Il mit sur pied également un petit commerce de détail pour lequel il achetait les fournitures à Halifax.

Dixon réagit avec modération à la ferveur révolutionnaire qui gagnait toute la Nouvelle–Écosse en 1775–1776. Même si, en décembre 1775, il avait signé le mémoire des habitants du comté de Cumberland, dans lequel ils exprimaient leur engagement à ne pas combattre les rebelles, il affirma plus tard avoir agi ainsi « pour avoir la paix ». C’est parce qu’il croyait que la mise sur pied d’une milice locale pour défendre la province augmenterait les tensions politiques et diminuerait la main–d’œuvre déjà peu abondante dans le comté de Cumberland qu’il proposa dans une lettre à John Butler* (mort en 1791), le 14 janvier 1776, que les menées révolutionnaires de John Allan et de Jonathan Eddy soient contrecarrées par les troupes régulières de l’armée britannique. Au mois de juin de cette année–là, les Royal Fencible Americans, unité provinciale, fut mis en garnison au fort Cumberland. Aussi, en juin, le Conseil de la Nouvelle–Écosse remplaça les sympathisants révolutionnaires par de loyaux partisans au sein du gouvernement du comté, nommant Dixon juge de paix et juge de la Cour inférieure des plaids communs. Même si sa maison fut saccagée et sa famille harcelée durant le siège du fort Cumberland par Eddy en novembre, il s’opposa énergiquement à toutes représailles, après la défaite de ce dernier, contre ceux des rebelles qui avaient participé au siège, faisant valoir qu’une telle démarche entraînerait « à brève échéance la destruction et la ruine du pays tout entier ». Par la suite, Dixon seconda Joseph Goreham* dans ses efforts militaires en exerçant ses fonctions juridiques et en assumant son leadership auprès des cultivateurs, pour assurer la paix et la prospérité aux habitants du comté de Cumberland.

À la suite de la séparation du Nouveau–Brunswick de la Nouvelle–Écosse en 1784, le conseil de la nouvelle colonie à peine formé nomma Dixon receveur des douanes à Sackville. Il ne réussit pas à se faire élire à la chambre d’Assemblée aux élections de 1785 ; cependant, à la suite de l’invalidation de l’élection de Thomas Dickson pour cause d’irrégularités, par un comité de l’Assemblée, on lui accorda un des quatre sièges de la circonscription de Westmorland, qu’il conserva jusqu’à sa retraite de la politique provinciale en 1792. On sait peu de chose sur son activité à l’Assemblée, si ce n’est qu’il donna son appui à James Glenie avec un collègue de Westmorland, Amos Botsford. Pendant sa carrière politique, Dixon fut également actif dans le comté, agissant diversement à titre de juge de paix, commissaire de la voirie, inspecteur des chemins, estimateur et directeur du bureau de bienfaisance.

Tout comme la majorité des colons de la Nouvelle–Écosse et du Nouveau–Brunswick originaires du Yorkshire, Charles Dixon était un méthodiste aux convictions religieuses très profondes. Éduqué dans la tradition de l’Église d’Angleterre, il s’était converti au méthodisme en 1765, une année après avoir entendu Thomas Seccombe, disciple de John Wesley : « Je n’avais jamais entendu de tels sermons dont chaque mot agissait avec puissance ; ils faisaient surgir dans l’amertume de mon âme la question : Que dois–je faire pour être sauvé ? » Dixon mit tous ses efforts pour implanter la religion qu’il avait adoptée. À cette fin, il s’efforça d’agir en chrétien exemplaire, libérant Cleveland, son esclave noir, acheté à Halifax pour la somme de £60, faisant la charité aux pauvres, contribuant à la construction du premier temple de Sackville et donnant un terrain pour y construire un presbytère dont il assura l’entretien dans son testament. Il mourut à sa résidence le 21 août 1817. Son épouse ainsi que trois fils et quatre filles lui survécurent.

James D. Snowdon

Jean Dixon de Sackville, N.-B., possède les papiers de la famille Dixon. Un grand nombre de ces documents ont été publiés dans History of Charles Dixon, one of the earliest English settlers of Sackville, N.B., J. D. Dixon, compil. (Sackville, 1891). Mary Phillips de Hitchin, Angl., a compilé les divers renseignements généalogiques de la famille Dixon.

APC, MG 9, A12, 11, vol. 3.— PRO, CO 217/52 : 110.— « Calendar of papers relating to Nova Scotia », APC Report, 1894 : 363.— N.-B., House of Assembly, Journal, 1786–1792.— Brebner, Neutral Yankees (1969).

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James D. Snowdon, « DIXON, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/dixon_charles_5F.html.

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Auteur de l'article:    James D. Snowdon
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
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