BEST, GEORGE, ministre de l’Église d’Angleterre, né en 1793 ou 1794 en Angleterre ; le 21 août 1820, il épousa à Halifax Elizabeth Stanser, deuxième fille de Robert Stanser, évêque de la Nouvelle-Écosse, et ils eurent trois enfants ; décédé le 2 mai 1829 à Bath, Angleterre.

On sait peu de chose sur la jeunesse de George Best. Il reçut son instruction à la Westminster School, à Londres, et étudia aussi l’architecture, quoiqu’il n’ait peut-être eu aucune formation pratique dans cette discipline. En juin 1817, à titre de catéchiste ou peut-être de diacre de l’Église d’Angleterre, il posa sa candidature pour travailler outre-mer comme missionnaire au service de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts ; le 30 octobre 1818, il se trouvait déjà dans la paroisse de Granville, dans la vallée d’Annapolis, en Nouvelle-Écosse, où il œuvra jusqu’en 1823. Il aima Granville et s’intéressa particulièrement aux écoles d’enfants noirs.

En avril 1823, après la mort du révérend James Milne, la congrégation anglicane de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, recommanda que Best soit nommé rector de la paroisse. Il entra en fonction en juillet et devint également vicaire général de son beau-père au Nouveau-Brunswick. En septembre, il fut ordonné prêtre par l’évêque Jacob Mountain à la cathédrale Holy Trinity de Québec. Ses fonctions à Fredericton ne furent confirmées qu’après l’arrivée du lieutenant-gouverneur de la province, sir Howard Douglas*, en 1824.

Au début de 1825, le diocèse de la Nouvelle-Écosse fut divisé en quatre archidiaconés, et Best fut nommé premier archidiacre du Nouveau-Brunswick. Il fut ainsi chargé des affaires ecclésiastiques de la province sous la direction de John Inglis*, qui avait succédé à Robert Stanser comme évêque de la Nouvelle-Écosse. L’énergie et l’enthousiasme avec lesquels Best s’acquitta de ses tâches transparaissent dans un long rapport sur la situation de la religion dans la province, qu’il rédigea en 1825 à l’intention de Douglas. Cette étude fournit des chiffres sur la population générale et indique le nombre d’habitants et d’édifices religieux par comté. À partir de données recueillies après la publication du recensement de 1824, Best évalua la population du Nouveau-Brunswick à 79 176 âmes. Les 26 paroisses anglicanes comptaient au total 16 ministres résidants. Deux d’entre eux, cependant, desservaient à eux seuls la moitié est de la province. Best envisageait avec optimisme l’avenir de « l’Église établie » et son rapport indique les points faibles de la situation religieuse. Il fallait un plus grand nombre de missionnaires qui, disait-il, devraient être « des hommes humbles et doux, capables de s’intégrer au milieu dans lequel ils seront éventuellement envoyés, et dont ils chercheront à partager les intérêts et les espoirs ». Dans son étude, Best fait preuve de tolérance envers la plupart des ministres d’autres confessions, à l’exception des baptistes. Il y manifeste également un respect profond pour la population auprès de laquelle il exerçait son ministère. Il écrivait : « Les gens de ce pays qui gagnent leur vie par le travail manuel, car il n’existe aucune classe inférieure [ici], sont en intelligence et en sagesse nettement supérieurs à ceux qui leur font pendant dans la mère patrie ; ils sont pour la plupart perspicaces, intelligents et, en général, très versés dans les Écritures. »

À titre d’archidiacre, Best parcourait la province pour inspecter le travail des membres du clergé et des instituteurs. Sa « supervision active et précieuse » fut reconnue par bon nombre de personnes. Inglis, qui fut en 1826 le premier évêque anglican à visiter le Nouveau-Brunswick depuis des décennies, fut impressionné par les écoles qui relevaient de Best et les trouva « généralement bien fréquentées et bien équipées ». En disant que le besoin de nouveaux ministres était « encore plus grand qu’[il] ne lavai[t] supposé », Inglis soulignait une des préoccupations constantes de son archidiacre. En février 1827, Best engagea le révérend George McCawley* comme vicaire et l’incita à entreprendre des tournées de mission dans les régions isolées de la province. Il favorisa également la construction de « petites églises provisoires dans les régions éloignées ».

Best joua un rôle important dans la construction d’un nouvel édifice qui devait abriter le College of New Brunswick. En 1825, il fut l’une des trois personnes qui présentèrent des plans architecturaux au conseil du collège, lequel décida en octobre que le projet de John Elliott Woolford* était le plus intéressant. En décembre, Douglas choisit comme emplacement de la nouvelle construction un terrain qui appartenait à Best et pour lequel ce dernier exigea £500. Best devint membre du conseil d’administration du collège en janvier 1826 et, le mois suivant, il fut chargé d’établir « quelles parties ornementales » du plan de Woolford pouvaient « être supprimées sans nuire à la commodité et au confort intérieurs ». En mars, William Franklin Odell* et lui formèrent un comité ayant pour tâche de choisir « la pierre ou la brique au meilleur de leur jugement », sans toutefois dépenser plus de £12 000. Le comité arrêta son choix sur la pierre, mais réduisit les dépenses en remplaçant le dôme prévu à l’origine par un fronton.

En 1828, le College of New Brunswick fut reconstitué sous le nom de King’s College. La charte royale accordée à cette époque désignait l’archidiacre de la province comme directeur de l’établissement. Best ne se réjouit pas de ce nouvel honneur qui lui était déféré. Il protesta qu’il n’était pas universitaire, et le fait de se voir confier des responsabilités importantes sans augmentation de salaire le contrariait ; il se plaignait du coût élevé de la vie à Fredericton. Néanmoins, il se prépara à assumer ses nouvelles fonctions et demanda à la Society for the Propagation of the Gospel de prendre les dispositions nécessaires pour accorder des bourses d’études.

Le dévouement avec lequel Best exerçait son ministère fit de lui un bon leader de l’Église d’Angleterre au Nouveau-Brunswick dans les années 1820. Décrit par un de ses contemporains comme un homme « plein de gentillesse naturelle et de piété sincère », il était apparemment assez adroit pour éviter les affrontements, et sa largeur d’esprit contribua à apaiser les tensions tant au sein de sa secte qu’entre les diverses confessions. Le révérend Benjamin Gerrish Gray*, par exemple, qui défendait avec ardeur et impulsivité les principes de l’Église large, le considérait comme un confrère désireux, lui aussi, d’intégrer les chrétiens évangéliques à l’Église d’Angleterre. L’évêque Inglis, pour sa part, était impressionné par l’activité de Best : « L’archidiacre, écrivait-il, se laisse parfois un peu emporter par son zèle, mais il est néanmoins très bon ministre et j’ai beaucoup d’estime pour lui. » Best était aussi en bons termes avec le gouvernement et il entretenait des rapports d’amitié avec sir Howard et lady Douglas depuis leur arrivée au Nouveau-Brunswick. Le ministère des Colonies, en Angleterre, avait déjà décidé que le révérend Frederick Coster devait être muté de Saint-Jean à Fredericton ; mais le lieutenant-gouverneur ne tarda pas à penser que Best « conv[enait] si parfaitement à la situation » qu’il insista pour qu’il demeure rector de Fredericton. Le ministre était très apprécié de lady Douglas et de ses enfants cadets, et il partageait apparemment leur engouement pour le dessin et le jardinage.

En avril 1828, George Best obtint le congé qu’il avait demandé pour se rendre en Angleterre. Il mourut à Bath en mai 1829 et fut inhumé au cimetière de Claverton Down. Le révérend George Coster* lui succéda comme archidiacre du Nouveau-Brunswick.

Carolyn A. Young

APC, MG 24, A3, 3 ; C43 (mfm).— APNB, MC 211, MS4/5/1 ; RG 7, RS75, A, 1828, George Best.— PRO, CO 188/32 ; 188/39 (mfm aux APNB).— UNBL, Dennis Harvey à [John Anderson], recteur de l’Univ. of N.B., 11 déc. 1976 ; C. McN. Steeves au secrétaire, SPG, 15 mai 1945 ; UA, « Minute-book of the governors and trustees of the College of New Brunswick », 1800–1828.— USPG, C/CAN/NB, 4, folder 181 ; C/CAN/NS, 3, folder 16 (mfm aux APC).— New-Brunswick Royal Gazette, 21 oct. 1823.— G. H. Lee, An historical sketch of the first fifty years of the Church of England in the province of New Brunswick (1783–1833) (Saint-Jean, N.-B., 1880).— J. D. Purdy, « The Church of England in New Brunswick during the colonial era, 1783–1860 » (thèse de m.a., Univ. of N.B., Fredericton, 1954).

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Carolyn A. Young, « BEST, GEORGE (mort en 1829) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/best_george_1829_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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