Titre original :  Captain Francis Brockell Spilsbury / Capitaine Francis Brockell Spilsbury | by BiblioArchives / LibraryArchives

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SPILSBURY, FRANCIS BROCKELL, officier de marine et colonisateur, né en 1784 à Plymouth, Angleterre, fils unique de Francis Brockell Spilsbury et de Maria Taylor ; le 20 décembre 1815, il épousa à Deptford (Londres) Fanny Bayly, et ils eurent six fils et trois filles ; décédé le 6 octobre 1830 près de Colborne, Haut-Canada.

Quand Francis Brockell Spilsbury prit la mer pour suivre les traces de son père, médecin dans la marine, il n’était pas encore adolescent. Les guerres napoléoniennes lui fournirent cependant l’occasion d’une promotion rapide dans la marine royale. De 1798 à 1812 ; Spilsbury servit dans la flotte de la Méditerranée. À titre de midshipman d’abord, il fut cité pour sa « remarquable bravoure » lors du siège d’Acre (Israël), en 1799. Puis, il fut promu lieutenant de vaisseau le 27 décembre 1805, et pendant la bataille de Málaga, en 1812, il commanda un détachement qui s’empara des batteries côtières françaises et d’un corsaire.

Au début de 1813, Spilsbury et son père comptaient parmi ceux qu’on envoya en Amérique du Nord renforcer la flotte britannique sur les Grands Lacs. Après son arrivée à Kingston, dans le Haut-Canada, Spilsbury fut promu commander le 8 mars 1813 et prit le commandement du schooner armé General Beresford. En mai, il était membre de l’escadre du commodore sir James Lucas Yeo*, qui naviguait sur le lac Ontario, et il fit un raid sur Sackets Harbor, dans l’état de New York. En juin, le détachement de Spilsbury s’empara des batteries côtières et des réserves américaines au ruisseau Forty Mile, dans la presqu’île du Niagara. Le 11 septembre, il commandait le brick Lord Melville, au cours d’un engagement au large, vis-à-vis l’embouchure de la rivière Genesee. Lorsque son bateau fut atteint sous la ligne de flottaison, Spilsbury manœuvra si habilement qu’on put faire des réparations pendant la bataille. Il prit part aussi à des actions au large, en face de la baie de Burlington (port de Hamilton) le 28 septembre et à French Creek, dans l’état de New York, le 1er novembre. Pendant la campagne de 1814, il commandait le navire Niagara ; peu après l’attaque victorieuse du 6 mai contre Oswego, dans l’état de New York, il fut fait prisonnier pendant une avance maladroite vers le nord, en remontant le ruisseau Sandy, situé tout près, et fut par la suite emprisonné à Cheshire, au Massachusetts, jusqu’à la fin des hostilités.

Au retour de la paix en 1815, Spilsbury fut nommé post captain le 19 septembre de cette année-là. Rapidement mis à la demi-solde, il retourna en Angleterre, où il se maria, et s’établit à Newark (Newark-on-Trent). Il n’avait que 31 ans et recevait une petite pension, mais l’Angleterre de l’après-guerre offrait peu de perspectives d’avenir à un officier de marine qui affichait des prétentions sociales mais se trouvait dépourvu de propriété foncière. En 1818, Spilsbury revint à Kingston, où son père avait établi un cabinet médical. Il fit une demande de terre et reçut 1 200 acres en sa qualité de militaire. Par la suite, il retourna en Angleterre et organisa un projet d’établissement dans le Haut-Canada en vertu du plan du ministère des Colonies qui prévoyait un dépôt de £10 par colon [V. Richard Talbot*]. Quand son groupe de dix familles arriva en 1819, il chercha à les installer dans le canton d’Otonabee, où lui-même et un certain nombre d’anciens officiers, notamment son père et Charles Rubidge*, acquéraient des terres. Bien que Spilsbury ait tracé un plan détaillé pour construire un village sur la rivière Otonabee et ait proposé d’établir un traversier sur le lac Rice, le projet échoua. Cela fut causé surtout par les retards à découvrir des propriétés convenables pour les colons et par la mortalité et la maladie qui frappèrent plusieurs familles et les démoralisèrent grandement. Il semblait aussi évident que peu de colons étaient prêts à supporter un dur isolement. En fait, Spilsbury, que William Hamilton Merritt* décrivit plus tard comme un « homme brave, déterminé », capable de « supporter n’importe quelle épreuve », choisit d’habiter dans le voisinage relativement civilisé de Cobourg, où d’autres officiers à la demi-solde et de distingués immigrants anglais s’étaient groupés. Spilsbury tint néanmoins ses engagements de colonisateur jusqu’au bout et reçut des titres de propriété pour les terres qu’on lui avait concédées dans les cantons d’Otonabee et de Monaghan (cantons de North Monaghan et de South Monaghan). En 1822, il acheta une terre à l’est de Cobourg, près du village de Colborne ; il y construisit une ferme qu’il appela Osmondthorpe Hall et y habita jusqu’à sa mort.

À l’instar de beaucoup de gens de sa classe, qui avaient de minces revenus et espéraient appartenir à la gentry, Francis Brockell Spilsbury s’intéressa à l’amélioration de l’agriculture. Il fut vice-président de la Northumberland Agricultural Society, lors de sa fondation en juillet 1829. L’activité de ces hommes n’avait guère rapport avec les réalités économiques de la colonie. Tandis que la plupart des fermiers trimaient dur pour défricher leur terre et en tirer profit, des artisans du progrès comme Spilsbury organisaient des bibliothèques spécialisées en agriculture ainsi que des concours afin de décerner des prix aux plus belles fermes et des épreuves de labourage. Spilsbury fit siens les grands principes tories et subit la défaite quand il se présenta en tant que candidat tory aux élections générales de 1830 dans Northumberland. Il mourut peu de temps après, et sa veuve dut ouvrir un pensionnat à Colborne en 1831 afin de faire vivre sa jeune famille.

Peter Ennals

AO, Map coll., « Plan of the township of Otonabee [...] with the locations therein made at the Surveyor General’s Office prior to the 6 Jan. 1820 ; surveyed by Richard Birdsall, Comd, Dec. 8th 1819 » ; ms 787, memorandum no 1052 ; RG 1, A-I-6 : 5750–5751, 5817–5818, 5857–5858 ; C-I-3, 90 : 59 ; 123 : 4 ; 146 : 12 ; C-I-4, 4 : 12, 114, 117 ; RG 21, United Counties of Northumberland and Durham, Otonabee Township, census and assessment rolls, 1821 ; RG 22, sér. 187, reg. 1, 12 avril 1831.— APC, RG 1, L3, 457A : S11/167 ; 460 : S12/205–206, 276 ; RG 5, A 1 : 21177, 21259, 21261, 22307–22308, 22487–22488, 23369–23370, 27372–27375.— Northumberland East Land Registry Office (Colborne, Ontario), Cramahe Township, deeds, 1 (mfm aux AO).— PRO, CO 42/365 : 143–146.— Select British docs. of War of 1812 (Wood), 3, part. i : 61, 73 ; part. ii : 628, 639–640.— Church (Cobourg, Ontario), 16 févr. 1844, 8 mai 1846.— Cobourg Star, 25 janv., 31 mai 1831, 27 juin 1838, 25 janv. 1843.— Colonial Advocate, 11 nov. 1830.— Kingston Chronicle, 16 juill. 1819, 17 nov. 1820, 12 juill. 1822, 3 juill. 1830.— G.-B., ADM, Navy list, 1811 ; 1813 ; 1815 ; 1819.— Officers of British forces in Canada (Irving), 225, 229.— Joseph Allen, Battles of the British navy (éd. rév., 2 vol., Londres, 1898), 2 : 389–390.— William Canniff, The medical profession in Upper Canada, 1783–1850 [...] (Toronto, 1894 ; réimpr., 1980), 622–627.— H. I. Cowan, British emigration to British North America ; the first hundred years (éd. rév., Toronto, 1961), 44–46.— T. W. Poole, A sketch of the early settlement and subsequent progress of the town of Peterborough, and of each township in the county of Peterborough (Peterborough, Ontario, 1867 ; nouv. éd., 1941, 1967), 132.— E. A. Cruikshank, « The contest for the command of Lake Ontario in 1814 », OH, 21 (1924) : 99–159.

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Peter Ennals, « SPILSBURY, FRANCIS BROCKELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/spilsbury_francis_brockell_6F.html.

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Auteur de l'article:    Peter Ennals
Titre de l'article:    SPILSBURY, FRANCIS BROCKELL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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