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BURWELL, ADAM HOOD, auteur, ministre de l’Église d’Angleterre et journaliste, né le 4 juin 1790 près du fort Erie (Fort Erie, Ontario), fils d’Adam Burwell et de Sarah Veal ; le 22 février 1829, il épousa à Troy, New York, Sarah Barnard ; décédé le 2 novembre 1849 à Kingston, Haut-Canada.
Adam Hood Burwell passa son enfance dans la ferme familiale, dans le canton de Bertie. En 1818, sa famille habitait le florissant établissement fondé par Thomas Talbot* sur la rive nord du lac Érié et arpenté en partie par son frère aîné, Mahlon, qui avait fait le tracé de la route Talbot. Pendant qu’il travaillait dans la ferme de Mahlon à Port Talbot, Burwell eut une vision dans laquelle un oracle annonçait la naissance d’un grand poète dans le Haut-Canada. Ce poète, conclut Burwell, c’était lui. Talbot Road : a poem, paru la même année dans le Niagara Spectator (Niagara-on-the-Lake), est le premier long poème qu’un homme né au pays ait composé sur la vie des pionniers haut-canadiens. Dédié à Talbot, il allie le langage aristocratique du xviiie siècle au charme de la couleur locale. Burwell publia aussi des vers dans le Gleaner, de Niagara, sous le pseudonyme d’Erieus, ainsi que dans le Scribbler et la Canadian Review and Literary and Historical Journal. La plupart décrivent les joies et les peines du quotidien ; certains exposent les sentiments politiques de l’auteur. Son amour des paysages, évident dans Talbot Road et dans certains de ses premiers poèmes tels que A summer’s evening et Journal of a day’s journey in Upper Canada in October, 1816, préfigure le caractère apocalyptique que la nature allait prendre dans ses écrits religieux. Poète sensible, Burwell croyait sincèrement que la littérature était un outil de changement social. Il participait à la vie de son milieu et s’intéressait manifestement aux problèmes politiques de son époque. Une réclame parue en 1819 citait, comme ouvrage en préparation, un recueil poétique de Burwell où devait figurer The Gourlay-ad, morceau consacré sans doute à ce personnage controversé qu’était Robert Gourlay*. Burwell fut peut-être aussi le Spanish Freeholder qui signa en 1824, dans le Colonial Advocate de William Lyon Mackenzie*, un article diffamatoire sur le juge en chef William Dummer Powell*.
Talbot recommanda Burwell à l’évêque Jacob Mountain* à titre de candidat au pastorat, et c’est l’évêque Charles James Stewart qui l’ordonna diacre de l’Église d’Angleterre en mars 1827, à Québec. On l’affecta d’abord à Lennoxville mais, dès 1830, il vivait à Trois-Rivières avec sa famille. En 1830–1831, il fut rédacteur en chef d’un hebdomadaire anglican, le Christian Sentinel and Anglo-Canadian Churchman’s Magazine, qu’il espérait transformer en un « journal politique de soutien à la constitution » ; cependant, il y publiait aussi des poèmes et beaucoup de prose littéraire. Au terme d’une seule année de parution (et malgré l’appui moral de l’archidiacre John Strachan*), le journal tomba sous la pression de ses difficultés financières et administratives. Les écrits produits par Burwell au début des années 1830 reflètent un penchant de plus en plus prononcé pour l’évangélisme engagé. Ainsi en dépit d’une santé fragile et des avertissements de Stewart, qui lui conseillait d’atténuer son « évangélisme calviniste de la Basse Église », Burwell exprima vigoureusement ses idées religieuses et politiques, sous le pseudonyme de One of the People, dans une série d’articles publiés par le Kingston Chronicle de mars 1831 à février 1832.
En mai suivant, Burwell prit la succession d’Amos Ansley à Hull. Dès lors, il prôna avec ardeur une forme controversée de fondamentalisme religieux, fondé en partie sur les enseignements d’Edward Irving, prédicateur d’origine écossaise dont le mouvement devint l’Église catholique apostolique. En 1835, il publia deux brochures inspirées d’Irving : Doctrine of the Holy Spirit […] (Toronto) et A voice of warning and instruction concerning the signs of the tune [...] (Kingston). En octobre 1836, ses positions doctrinales l’avaient mis à l’écart de l’Église d’Angleterre ; il se fixa à Kingston, où il participa à la fondation de la première congrégation nord-américaine de l’Église catholique apostolique.
Adam Hood Burwell continua d’écrire et de publier (surtout dans le Literary Garland de Montréal de janvier à septembre 1849) mais, au lieu d’être de style néo-classique comme au début, ses poèmes, notamment Nebuchadnezzar’s vision of the tree et Summer evening contemplations, exprimaient désormais un profond mysticisme. Des essais tels que « On the doctrine of social unity » – et « On the philosophy of human perfection and happiness » révèlent qu’il œuvrait encore à l’avènement d’une société chrétienne fondamentaliste. Ces écrits, semble-t-il, ne reçurent pas un bon accueil. En 1844, Strachan loua ses talents d’auteur mais le prévint avec tact que ses œuvres étaient « peut-être trop compliquées – trop rationalistes ou trop abstraites pour le lecteur ordinaire ». Burwell servit au sein de l’Église catholique apostolique jusqu’à sa mort.
En 1965, tous les poèmes d’Adam Hood Burwell qui avaient été retracés dans les journaux et périodiques de son temps furent publiés dans « The poems of Adam Hood Burwell, pioneer poet of Upper Canada », C. F. Klinck, édit., Western Ontario Hist. Nuggets (London), no 30 (1965). Quatorze autres poèmes parurent dans « New » poems of Adam Hood Burwell », M. L. MacDonald, édit., Canadian Poetry (London), no 18 (printemps-été 1986) : 99–117. On n’a découvert aucun exemplaire de l’ouvrage qui avait été annoncé dans le Gleaner, and Niagara Newspaper du 5 août 1819.
AO, MS 35, letter-books, 1844–1849 ; MS 78, Burwell corr., 1831.— Literary Garland, nouv. sér., 7 (1849) : 15–16, 69–73, 119–126, 178–181, 403–409, 448–457.— Daily British Whig, 3 nov. 1849.— Scribbler (Montréal), 9 août 1821–12 juin 1823.— Upper Canada Gazette, 1er juin, 11 juill. 1822, 24 avril, 3 juill. 1823.— Weekly Register, 1er août 1822.— Lucien Brault, Hull, 1800–1950 (Ottawa, 1950) ; Ottawa old & new (Ottawa, 1946).— T. R. Millman, The life of the Right Reverend, the Honourable Charles James Stewart, D.D., Oxon., second Anglican bishop of Quebec (London, 1953).— P. E. Shaw, The Catholic Apostolic Church, sometimes called Irvingite : a historical study (New York, 1946).— Paul Romney, « The Spanish freeholder imbroglio of 1824 : inter-elite and intra-elite rivalry in Upper Canada », OH, 76 (1984) : 32–47.
R. J. Michael Williams, « BURWELL, ADAM HOOD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/burwell_adam_hood_7F.html.
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Auteur de l'article: | R. J. Michael Williams |
Titre de l'article: | BURWELL, ADAM HOOD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 12 déc. 2024 |