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DUNLOP, WILLIAM, dit Tiger Dunlop, chirurgien, officier dans l’armée et dans la milice, agent foncier, auteur, juge de paix, homme politique et fonctionnaire, né le 19 novembre 1792 à Greenock, Écosse, troisième fils d’Alexander Dunlop et de Janet Graham ; décédé célibataire le 29 juin 1848 à Côte-Saint-Paul (Montréal) et inhumé d’abord à Hamilton, puis à Goderich, Haut-Canada.
Fils d’un banquier de Greenock, William Dunlop fréquenta l’école dans cette ville puis étudia la médecine à l’University of Glasgow et à Londres. Il fut reçu aux examens de médecine de l’armée en décembre 1812 et nommé adjoint au chirurgien du 89th Foot le 4 février 1813. Plus tard la même année, il partit pour le Haut-Canada, en guerre depuis un an avec les Américains ; dès son arrivée, il soigna des blessés à Crysler’s Farm puis à Lundy’s Lane. Selon son ami James FitzGibbon*, son rôle fut plus actif à l’occasion de l’attaque contre le fort Érié (Fort Erie), le 15 août 1814 : après avoir transporté une douzaine de blessés hors de portée des armes ennemies, il rafraîchit les survivants épuisés en leur présentant des bidons remplis de vin. Il se trouvait près de Penetanguishene avec une équipe de construction de routes, au printemps de 1815, lorsqu’il reçut « la nouvelle consternante que la paix avait été conclue ».
Même s’il avait fait une « bonne guerre », Dunlop n’avait rien du passionné de la vie militaire ; il se retira donc avec une demi-solde le 25 janvier 1817 et se mit à voyager. Il se rendit d’abord en Inde où, à titre de journaliste et de rédacteur en chef à Calcutta, il contribua fortement à faire assouplir la censure dont la presse était victime. Avec l’espoir de transformer en station touristique l’île Sagar, dans le golfe du Bengale, il tenta sans succès d’en éliminer les tigres, ce qui lui valut son fameux surnom. Une fièvre contractée dans l’île l’obligea à rentrer en Écosse au printemps de 1820. Installé à Rothesay, il publia dans le Blackwood’s Edinburgh Magazine une série de croquis littéraires inspirés de son séjour en Inde. En 1823, il donna à Édimbourg des conférences sur une science encore embryonnaire, la médecine légale. L’année suivante, il partit pour Londres, où il fut pendant peu de temps rédacteur en chef du quotidien British Press et où, en décembre, il lança son propre journal, le Telescope, qui parut jusqu’en décembre 1825.
En 1824, le romancier écossais John Galt travaillait à la mise sur pied d’une imposante entreprise de gestion foncière et de colonisation qui ferait affaire dans le Haut-Canada et qu’on constitua finalement en 1826 sous le nom de Canada Company. Plus tard dans l’année, on embaucha Dunlop, qui avait présenté à Galt un plan d’assistance pour les émigrants potentiels, avec le titre impressionnant de gardien des bois et forêts. Officiellement, sa tâche se définissait ainsi : inspecter les terres du Haut-Canada pour lesquelles la compagnie avait conclu un marché (elle devait acheter quelque deux millions et demi d’acres), déterminer quels lots pouvaient être vendus rapidement, enquêter sur les squatters qui occupaient des terres de la compagnie et « mettre fin à la spoliation du bois d’abattage ». D’après la compagnie, Dunlop était « singulièrement qualifié » pour ces responsabilités énormes ; son salaire équivaudrait à la solde d’un capitaine d’infanterie.
Dunlop arriva dans le Haut-Canada à la fin de 1826. Véritable factotum ambulant, il s’affaira à remplir ses fonctions officielles aussi bien qu’à exécuter des tâches qu’il s’imposait lui-même, au moins jusqu’au départ de Galt en 1829. Il assista à l’événement célèbre que fut la fondation de Guelph en avril 1827 et, à l’été, se rendit à travers bois jusqu’à l’emplacement futur de Goderich, où il retourna l’année suivante en compagnie d’une équipe de construction de routes. Il établit bientôt son propre domaine, appelé Gairbraid, juste au nord de Goderich, de l’autre côté de la rivière Maitland, et prit place parmi l’élite locale (on lui avait accordé la première de ses nombreuses commissions de juge de paix en juin 1827).
Pendant ses premières années de service, Dunlop ne cessa d’avoir plein de projets susceptibles de faire progresser la compagnie. Plus d’un, cependant, était irréalisable, tel celui de canaliser la rivière de la Petite-Nation pour relier la rivière des Outaouais au Saint-Laurent. En politique, il n’adhéra jamais strictement à un parti, mais il penchait du côté des tories, ce qui du reste ne l’empêcha pas d’indisposer les principaux représentants des deux grandes formations du Haut-Canada. Dès 1827, le Colonial Advocate de William Lyon Mackenzie* parlait de lui en termes défavorables. La même année, parut Observations on the provision made for the maintenance of a Protestant clergy [...], pamphlet de John Strachan* qui déclencha une controverse. Dunlop y prit part en écrivant une lettre ouverte, signée Peter Poundtext, dans laquelle il appelait moqueusement Strachan « Cher docteur », « Cher ami », « Ô céleste docteur » et « Ô Théophile ». Sans doute son intervention s’inspirait-elle autant d’un désir de défendre la Canada Company que de son penchant pour la polémique.
Par suite d’une querelle avec les administrateurs de la compagnie en 1829, Galt démissionna et ce sont William Allan*, pilier financier du family compact, et Thomas Mercer Jones*, protégé énergique d’Edward Ellice*, qui le remplacèrent. La compagnie envisagea alors de renvoyer Dunlop (qui continuait d’appuyer Galt), mais Allan et Jones le trouvaient tous deux « utile » et « infatigable ». Il demeura donc au service de la compagnie et fut habilité, à compter de 1832, à valider les titres de propriété. Un an plus tard, il devint surintendant général résidant de la Huron Tract ; son salaire passa à £400, à quoi s’ajoutaient £100 pour ses frais de déplacement.
Dunlop fit paraître en 1832 son guide pour les émigrants, Statistical sketches of Upper Canada [...], qui contribua à attirer de nouveau sur lui l’attention publique tout autant que le duel journalistique qui l’opposa à Mackenzie à la suite d’une émeute survenue à York (Toronto) le 23 mars de la même année. Ce livre agréable, publié sous le pseudonyme de A Backwoodsman, est un tissu de drôleries parsemé de conseils pratiques et reflète parfaitement le côté fantasque de l’auteur. Ainsi, dans son chapitre sur le climat, Dunlop signale que le Haut-Canada « peut être considéré comme la contrée la plus saine sous le soleil puisque le whisky s’y vend à peu près un shilling sterling le gallon ». Destiné à attirer dans le Haut-Canada de jeunes gens débrouillards, le livre obtint quelque succès : l’éditeur Samuel Thompson* admit plus tard qu’il avait décidé en 1832 de s’embarquer pour le Canada « dans l’espoir de connaître une bonne part des agréments décrits par le docteur Dunlop ». Les administrateurs de la Canada Company avaient espéré quelque chose de plus conforme à leur tempérament sérieux, mais ils acceptèrent de financer le livre, le lurent et le déclarèrent « intéressant » et « très amusant ».
Dunlop passa l’hiver de 1832–1833 en Grande-Bretagne à conférer avec ses supérieurs de la Canada Company et à visiter des parents et des amis. Il revint dans le Haut-Canada au printemps en compagnie de son frère Robert Graham. Tous deux vécurent assez paisiblement à Gairbraid, même si après avoir travaillé un moment pour la Canada Company, Robert Graham s’absenta assez souvent parce qu’il était devenu le premier député de la circonscription de Huron.
William se dépensa beaucoup pour la compagnie pendant cette période. En fait, grâce à la solidité et à la précision du témoignage qu’il présenta en 1835 à l’occasion de l’enquête retentissante que mena Mackenzie au nom de l’Assemblée (et qui aboutit à la rédaction de The seventh report from the select committee on grievances), ce fut probablement lui qui évita à la compagnie d’être éclaboussée et de voir son cas porté à l’attention du ministère des Colonies. L’année suivante, Dunlop fit paraître son point de vue dans un pamphlet intitulé Defence of the Canada Company.
D’une manière indirecte, Mackenzie allait cependant être la cause de la rupture entre Dunlop et la compagnie. Durant la rébellion du Haut-Canada, en 1837–1838, Dunlop leva un corps de miliciens dont le surnom, « The Bloody Useless », en dit long sur la nature du rôle qu’il joua. Emporté par un sentiment d’urgence, auquel il prenait sans doute plaisir, Dunlop réquisitionna les magasins de la Canada Company pour approvisionner ses hommes en vivres et en matériel. Furieux, Jones exigea son retrait de la milice, mais Dunlop, non moins fâché, décida plutôt de quitter la compagnie en janvier 1838. En dépit des protestations de son frère et d’autres colons influents, les administrateurs de la compagnie à Londres prirent le parti de Jones. Manifestement, ils voulaient que la compagnie affiche une attitude plus discrète que celle que présentait ce diable d’homme. Il avait bien servi la compagnie à plus d’un titre et lui avait donné de la crédibilité et du pittoresque à une époque où elle en avait besoin, mais à mesure qu’elle s’était orientée vers des activités plus conventionnelles, son engouement à lui s’était refroidi.
La démission de Dunlop élargit le fossé qui déjà, dans le comté de Huron, séparait partisans et adversaires de la Canada Company. Il devint le chef de la seconde faction, surnommée les colbornites parce que nombre de ses membres vivaient dans le canton de Colborne. En février 1841, Robert Graham Dunlop, qui avait été député de Huron depuis 1835, mourut. À l’élection tenue plus tard dans l’année, après l’union du Haut et du Bas-Canada, William se présenta contre le candidat de la Canada Company, James McGill Strachan*, fils de l’évêque et beau-frère de Jones. Le British Colonist affirma que Strachan n’avait « pas plus de chances qu’un bœuf à la queue coupée au milieu d’un essaim de mouches », mais pourtant on le déclara élu à la clôture du scrutin. Dunlop protesta et se vit concéder le siège ; aux élections générales de 1844, il gagna par acclamation.
À l’Assemblée, Dunlop agit en tory modéré, et ses discours furent souvent plus remarquables par leur humour que par leur pertinence. Président d’un comité qu’on chargea en 1841 d’entendre les griefs de Robert Fleming Gourlay*, banni du Canada à cause de ses opinions radicales, il rédigea un rapport à la fois tempéré et humain. Sa maxime politique la plus célèbre date cependant d’octobre 1839. Le gouvernement responsable, avait-il déclaré dans une lettre publiée par le Chronicle & Gazette de Kingston, était « un piège tendu à des fous par des fourbes », expression qui devint bientôt une sorte de cri de ralliement pour les adversaires du gouvernement responsable.
Pendant qu’il siégeait à l’Assemblée, Dunlop devint également le premier préfet du district de Huron. Quelquefois arbitraire dans ses méthodes, il entraîna le conseil du district dans une malheureuse querelle sur la taxation qui fut finalement réglée à l’avantage de la partie adverse, la Canada Company. Il céda donc son poste de préfet en 1846. Au début de la même année, le cabinet tory de William Henry Draper* et de Denis-Benjamin Viger* se mit à la recherche d’une circonscription sûre pour l’inspecteur général William Cayley*. Celle de Huron semblait tout indiquée et Dunlop se vit offrir en guise de compensation la surintendance du canal de Lachine, qu’il accepta au grand dam de la presse favorable à l’opposition. Il allait donc passer ses dernières années loin de la circonscription de Huron.
Dunlop retomba alors dans une relative obscurité, même si en 1847 le Literary Garland de Montréal publia ce qui est probablement son meilleur écrit, « Recollections of the American war ». Évocation très personnelle des années de guerre, cette œuvre se distingue surtout par des portraits littéraires hauts en couleur et, comme toujours, par un humour abondant. Elle attira peu l’attention sur le moment, quoique le British Colonist en ait relevé le « style simple mais agréable et captivant ». Dunlop mourut l’été suivant, non loin de Montréal.
Chirurgien, soldat, agent foncier, juge de paix, colonel de milice, homme politique et membre de nombreuses sociétés littéraires et agricoles, Dunlop toucha à maints aspects importants de la vie haut-canadienne. Pourtant, on s’en souvient surtout comme d’un homme engageant, spirituel et excentrique. Plusieurs de ses proches ont laissé entendre qu’il avait délibérément créé son personnage comique et le cultivait. Selon une lettre écrite en 1813 par l’une de ses tantes préférées, son frère aîné, John, le tenait en affection. Mais elle ajoutait : « il voit tes folies et tes sottises aussi bien que tout le monde, car tu les étales comme si c’étaient des exploits ». Dans le roman Bogle Corbet ; or, the emigrants, Galt dit d’un personnage directement inspiré de Dunlop : « [il] avait manifestement reçu de la nature quelque excès de drôlerie et, conscient de cela, prenait un vif plaisir à exagérer jusqu’à la caricature ses propres excentricités pour en voir les effets sur autrui ».
Comment l’excentricité de Dunlop a-t-elle survécu à l’oubli ? En grande partie grâce aux écrits mêmes de l’homme. Dans ses deux plus longues compositions, Statistical sketches et « Recollections », on reconnaît le ton d’un authentique écrivain qui présente résolument sa propre vision des choses. Ses nombreuses lettres aux journaux mettent souvent en évidence son caractère, et le texte caustique de ses dernières volontés (où il écrit : « Je lègue mon gobelet d’argent, avec un souverain dedans, à ma sœur Janet Graham Dunlop parce que, vieille fille et dévote, elle ne manquera pas de biberonner ») a été reproduit si souvent qu’il a perdu presque toute sa saveur. Par ailleurs, un grand nombre de ceux qui ont connu Dunlop n’ont pu s’empêcher de vouloir perpétuer son personnage dans leurs écrits : c’est ce qu’ont fait en Grande-Bretagne ses compagnons de plume, surtout John Wilson et William Maginn ; dans le Haut-Canada, John Mactaggart*, Samuel Strickland*, sir James Edward Alexander et bien sûr Galt, entre autres ; enfin, par-dessus tout, Robina et Kathleen Macfarlane Lizars, petites-filles de son ami Daniel Horne Lizars, qui publièrent en 1896 In the days of the Canada Company [...], série d’anecdotes sur le comté de Huron dont Dunlop est le grand héros comique. Mais même avant la parution de cet ouvrage, Dunlop était devenu dans sa région une espèce de personnage folklorique. Dans les années 1930, un ancien du comté se souvenait avoir entendu de la bouche de son père une version de l’un des contes les plus connus, et un autre disait à propos des histoires des Lizars qu’il les avait « entendu raconter par les vieux pionniers rassemblés au coin du feu par une soirée d’hiver ».
La personnalité engageante de Dunlop demeure donc sa création la plus substantielle et la plus durable. Il était, essentiellement, un homme d’esprit, un conteur, un grand buveur et un joueur de tours. La plupart des histoires que l’on rapporte à son sujet ne peuvent être ni vérifiées ni étayées : elles ont la véracité de la fiction ou de la légende.
On raconte que Dunlop faisait tout en grand, ce qui n’est nulle part plus évident que lorsqu’il s’agissait d’alcool. Il gardait ses provisions dans un cabinet roulant, en bois, qu’il appelait « les douze apôtres ». Une bouteille était remplie d’eau ; il la surnommait, naturellement, « Judas ». Sa réputation de fabricant de punch « et autres remèdes antibrouillards » était légendaire parmi les fidèles du Blackwood’s Edinburgh Magazine. À l’Assemblée, un jour où il parlait d’un voyage fait à cheval sans rien d’autre qu’un sac de gruau d’avoine, certains députés crièrent : « Et une gourde ! » Même Susanna Moodie [Strickland*], qui ne le connaissait pas personnellement, parle de son goût pour l’alcool en rapportant qu’une fois on lui servit par mégarde un verre d’eau bénite salée plutôt que de bière d’Édimbourg. Il faisait une consommation tout aussi gargantuesque du tabac à priser, qu’il conservait dans un immense coffret surnommé « le cercueil ». Un chroniqueur parlementaire le décrivit un jour, d’un ton réprobateur, « sortant sa gigantesque tabatière et gloussant comme un clown dans un cirque ». Une autre fois, comme un douanier américain doutait qu’il puisse transporter autant de tabac pour lui seul, Dunlop en lança une poignée en l’air et, en levant le menton pour le renifler tandis qu’il retombait autour de lui, déclara : « Voilà pourquoi j’en ai besoin. C’est comme ça que je le prends. »
Tel un grand écolier indiscipliné, Dunlop adorait stupéfier les gens. Un après-midi, dans un magasin de Goderich, il demanda à tous ceux qui entraient de prendre pour lui quelques clous dans un baril où, incidemment, Samuel Strickland avait placé un porc-épic vivant. Il imposa à un employé de la Canada Company l’épreuve de passer à cheval entre des loups hurlants (simulés par Strickland et lui-même) ; le malheureux en tomba de sa monture, mais Dunlop l’apaisa avec des mots gentils et de l’alcool. En outre, il adorait jouer le rôle du rude homme des bois pour ensuite surprendre les gens par un monologue savant.
II y a une bonne dose de taquinerie de la part de Dunlop quand il raconte que son frère Robert Graham épousa leur femme de ménage, Louisa McColl, après avoir perdu contre lui à pile ou face – ou plutôt à face ou face, puisque la pièce de William était truquée. Pourtant Dunlop n’avait pas toujours le beau rôle dans ses histoires, comme celle où il parle du navire (il l’appelle « le Lugubre ») qu’il avait piloté à travers les rochers du lac Huron et cette autre, qu’il rapporte dans « Recollections », où son commandant, pour le punir d’une bévue, lui avait donné un bon coup de baguette sur la tête en prétendant qu’il venait de lui tirer un coup de pistolet.
S’il y a des bouffonneries dans les histoires de Dunlop, il y a certes aussi des mots d’esprit. Un jour qu’il était parti dans la forêt avec une chaîne de bûcheron enroulée autour du corps, il rencontra un vieil ami d’Écosse. Au moment de le quitter, il lui demanda de dire à ses amis de là-bas qu’il l’avait trouvé « enchaîné mais bien portant et joyeux ». À une assemblée publique tenue à Goderich en 1840, il donna à l’auditoire trois bonnes raisons pour lesquelles il n’allait pas à l’église : « D’abord on est certain d’y trouver sa femme, deuxièmement, [je ne peux] supporter une réunion où un seul homme fait tous les frais de la conversation et, troisièmement, [je n’ai] jamais aimé chanter sans boire. » Une autre fois, tandis qu’il parlait de taxation à l’Assemblée, l’un de ses collègues l’interrompit pour lui demander ce qu’il penserait d’un impôt pour les célibataires. « Merveilleux, rétorqua-t-il, taxer le luxe est toujours légitime. »
William Dunlop fut connu sous divers noms, mais l’histoire a retenu celui de Tiger. Dans le Haut-Canada, il fut aussi « le docteur », à l’occasion Peter Poundtext ou Ursa Major, souvent A Backwoodsman. Plus que le cairn élevé à sa mémoire à l’embouchure de la rivière Maitland, c’est le personnage qu’il créa, celui de l’homme des bois à la fois sauvage et raffiné, qui perpétue son souvenir.
La liste la plus complète des publications de William Dunlop se trouve dans D. G. Draper, « Tiger : a study of the legend of William Dunlop » (thèse de ph.d., Univ. of Western Ontario, London, 1978). Nous présentons ici une sélection de ses principaux ouvrages canadiens.
Le guide pour émigrants de Dunlop, Statistical sketches of Upper Canada, for the use of emigrants : by a backwoodsman, a été suffisamment populaire pour connaître trois éditions. Les deux premières parurent à Londres en 1832 ; la deuxième édition est identique à la première à l’exception d’une note sur la page de titre qui affirme qu’il s’agit d’une nouvelle édition. La troisième édition qui parut à Londres l’année suivante contient une charmante préface qui n’apparaît pas ailleurs. Peu de temps après, Statistical sketches a été reproduit en tout ou en partie dans un grand nombre de journaux canadiens dont le Canadian Emigrant, and Western District Commercial and General Advertiser (Sandwich [Windsor, Ontario]), le Canadian Freeman et la Montreal Gazette. Une édition moderne basée sur celle de 1832 parut dans Tiger Dunlop’s Upper Canada [...], C. F. Klinck, édit. (Toronto, 1967), 63–137. Un autre ouvrage, « Recollections of the American war », publié d’abord dans le Literary Garland, nouv. sér., 5 (1847) : 263–270, 315–321, 352–362, 493–496, a paru par la suite sous le titre de Recollections of the American war, 1812–14 [...], A. H. U. Colquhoun, édit. (Toronto, 1905), et dans Tiger Dunlop’s Upper Canada, 1–62. Les AO possèdent un exemplaire de la brochure Defence of the Canada Company, publiée à Gairbraid en 1836.
AO, Canada Company records.— APC, MG 24, I46.— PRO, CO 42, particulièrement 42/396.— Canada, prov. du, Assemblée législative, App. des journaux, 1841, app. TT.— The Dunlop papers [...], J. G. Dunlop, édit. (3 vol., Frome, Angl., et Londres, 1932–1955).— John Galt, The autobiography of John Galt (2 vol., Londres, 1833) ; Bogle Corbet ; or, the emigrants (3 vol., Londres, [1831]).— [Samuel] Strickland, Twenty-seven years in Canada West ; or, the experience of an early settler, Agnes Strickland, édit. (2 vol., Londres, 1853 ; réimpr., Edmonton, 1970).— [Susanna Strickland] Moodie, Life in the clearings versus the bush (Londres, 1853).— Albion (New York), 1828–1848.— British Colonist, 1838–1848.— Canadian Emigrant, and Western District Commercial and General Advertiser, 1831–1836.— Canadian Freeman, 1827–1834.— Chronicle & Gazette, 1833–1845.— Colonial Advocate, 1826–1834.— Gore Gazette, and Ancaster, Hamilton, Dundas and Flamborough Advertiser (Ancaster, Ontario), 1827–1829.— Kingston Chronicle, 1826–1833.—Montreal Gazette, 1826–1828, 1830–1832, 1841–1848.— Toronto Patriot, 1832–1844.— Western Herald, and Farmers’ Magazine (Sandwich), 1838–1842.— W. H. Graham, The Tiger of Canada West (Toronto et Vancouver, 1962).— R. D. Hall, « The Canada Company, 1826–1843 » (thèse de ph.d., Univ. of Cambridge, Cambridge, Angl., 1973).— Robina et K. M. Lizars, Humours of 37, grave, gay and grim : rebellion times in the Canadas (Toronto, 1897) ; In the days of the Canada Company : the story of the settlement of the Huron Tract and a view of the social life of the period, 1825–1850 (Toronto, 1896 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973).— I. A. Stewart, « Robert Graham Dunlop : a Huron County anti-compact constitutionalist » (thèse de m.a., Univ. of Toronto, 1947).— William « Tiger » Dunlop, « Blackwoodian Backwoodsman » : essays by and about Dunlop, C. F. Klinck, édit. (Toronto, 1958).
Gary Draper et Roger Hall, « DUNLOP, WILLIAM, dit Tiger Dunlop », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/dunlop_william_7F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/dunlop_william_7F.html |
Auteur de l'article: | Gary Draper et Roger Hall |
Titre de l'article: | DUNLOP, WILLIAM, dit Tiger Dunlop |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 10 déc. 2024 |