BAIRD, EDMOND (Edmund), ébéniste et tapissier, né le 9 juillet 1802 à Stirling, Écosse ; le 21 décembre 1833, il épousa à Montréal Anne Robinson, et ils eurent plusieurs enfants ; décédé le 22 février 1859 au même endroit.

Edmond Baird était presque certainement apparenté à James Baird, ébéniste écossais de sept ans son aîné qui le précéda à Montréal et qui était l’associé de John Hilton* lorsque Edmond arriva au pays au début des années 1830. Au printemps de 1833, Hilton et James Baird mirent fin à leur association. Avant la fin de mai, Edmond Baird était devenu le nouvel associé de Hilton, ce qui signifiait que Baird s’était taillé dès le début une solide réputation dans son métier, car même dans les années 1830 Hilton se révélait de plus en plus comme le chef de file de l’industrie du meuble à Montréal et l’un des ébénistes les plus en vue dans les deux Canadas. En fait, Baird fut l’associé de Hilton à une époque qui marqua une étape importante dans la carrière de ce dernier.

Hilton et Baird annonçaient leurs meubles en insistant sur leur « style moderne » et sur une qualité de fabrication égalée par « aucune autre maison dans le métier ». Quand ils firent cette publicité en 1833, le « style moderne » comprenait invariablement le style grec, mais plus tard au cours de cette décennie il ne fait aucun doute que les deux associés adoptèrent les styles gothique et élisabéthain, lesquels étaient fort en demande à Montréal au début des années 1840. Une grande partie de leur production était en bois de rose ou en acajou, deux essences importées qu’ils vendaient aussi à d’autres ébénistes.

La réputation de Hilton et de Baird s’étendit rapidement au delà de Montréal. Même si la ville de Québec comptait de bons ébénistes, le marchand québécois J. Benjamin se procurait chez Hilton et Baird des meubles qu’il faisait exécuter sur commande. Abraham Joseph*, représentant à Québec de la firme H. Joseph and Company, figurait aussi parmi leurs clients. Deux incendies allumés par malveillance les 4 et 13 février 1843, lesquels causèrent des pertes évaluées à £600, ne réussirent même pas à freiner l’essor de l’entreprise de Hilton et de Baird.

En 1845, Hilton, impatient d’avoir son fils William comme associé, mettait fin à son association avec Baird le 17 mai. Toutefois, ce dernier garda le local de la place d’Armes et ouvrit son propre commerce. En juillet, Baird avait suffisamment de commandes pour demander par la voie des journaux « plusieurs bons ébénistes ».

Une des premières commandes importantes de Baird lui vint de la Christian Unitarian Society of Montréal. Pour son église, qui fut ouverte au culte en 1845 (la première église unitarienne du Canada), cette société commanda chez Baird le capitonnage des bancs, les draperies placées derrière la chaire et derrière la balustrade de la tribune d’orgue, ainsi qu’une grande tenture. Le travail fut exécuté en étoffe moirée beige et en damas pourpre, deux couleurs et deux tissus considérés à l’époque comme le summum du bon goût, et qui offraient un heureux contraste avec les murs blancs de l’intérieur du temple. Dans sa publicité, Baird faisait valoir qu’il avait continuellement en stock de riches satins et brocatelles venant de France et d’Angleterre, ainsi que des tissus « de la dernière mode » pour recouvrir des meubles et fabriquer des rideaux.

Baird était membre de l’Église méthodiste, à l’instar d’un grand nombre d’ébénistes les plus connus du Montréal victorien. Comme John Hilton, il fréquentait l’église méthodiste St James Street et fut l’un des principaux donateurs qui contribuèrent à sa construction. En 1860, une de ses filles, Emmaline Edmond, épousa le révérend Edward Bradshaw Ryckman qui devint un pasteur méthodiste éminent.

Bien que sa carrière ait pris fin relativement tôt, Edmond Baird s’était déjà acquis une réputation de chef de file dans une industrie des plus concurrentielles, d’abord comme associé du remarquable John Hilton et, plus tard, en exploitant sa propre entreprise. Baird laissa plusieurs descendants ; un de ses petits-fils, Edmond Baird Ryckman*, fut ministre fédéral des Travaux publics en 1926 et ministre du Revenu national de 1930 à 1933.

Elizabeth Collard

APC, MG 24, 161, U, 25 avril 1845 ; RG 31, A1, 1842, Montréal, St Lawrence Ward.— Arch. of the Mount Royal Cemetery Company (Outremont, Québec), Reg. of burials, 22 févr. 1859.— St James United Church (Montréal), Reg. of baptisms, marriages, and burials, 21 déc. 1833.— Bible Christian (Montréal), juin 1845.— Montreal Gazette, 30 mai, 27 août 1833, 7, 14, 23 févr. 1843, 22 avril, 21 mai 1845.— Montréal Transcript, 22 avril 1845.— Pilot (Montreal), 5 juill. 1845, 15 avril 1848.— Quebec Mercury, 21 févr. 1846.— Times and Daily Commercial Advertiser (Montreal), 23 avril 1845.— Canada directory, 1851 ; 1857–1858.— Montreal directory, 1842–1858.— G. E. Jaques, Chronicles of the St. James St. Methodist Church, Montreal, from the first rise of Methodism in Montreal to the laying of the corner-stone of the new church on St. Catherine Street (Toronto, 1888), 90.— Elizabeth Collard, « Montreal cabinetmakers and chairmakers, 1800–1850 : a check list », Antiques (New York), 105 (janv.-juin 1974) : 1132–1146.

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Elizabeth Collard, « BAIRD, EDMOND (Edmund) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/baird_edmond_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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