BARSS, JOHN, capitaine de navire, homme d’affaires, homme politique, juge de paix, juge et fonctionnaire, né le 14 septembre 1778 à Liverpool, Nouvelle-Écosse, deuxième fils de Joseph Barss et d’Elizabeth Crowell ; le 16 décembre 1802, il épousa Sarah Collins, et ils eurent un fils et deux filles ; décédé le 12 mai 1851 à Liverpool.

John Barss naquit dans l’une des plus anciennes familles de Liverpool. Il semble avoir passé sa jeunesse à bord de navires marchands, probablement ceux de son père, où il acquit une grande compétence dans l’art de la navigation. Il amassa une somme de connaissances qui n’était pas rare chez les capitaines néo-écossais de son époque et qui allait lui permettre de voyager en toute sécurité le long de la côte atlantique, du Labrador aux Antilles. Les diverses cargaisons qu’il transporta comprenaient toute la gamme des marchandises qui sont si souvent associées au commerce de la Nouvelle-Écosse avec les autres colonies d’Amérique du Nord et les Petites Antilles poisson séché et mariné, rhum, sucre, douves, bardeaux, café, bois de charpente, indigo, sel et plâtre de moulage. Le 1er avril 1811, pendant les guerres napoléoniennes, son brick Caroline fut pris par un brick français dans les Antilles.

À la suite de cette perte, Barss échangea sa cabine de capitaine contre un bureau de marchand, en société avec son frère James. Il mit alors à profit son inestimable connaissance des pratiques commerciales en vigueur sur les côtes de l’Atlantique. Au début de la guerre de 1812, il s’associa avec James et d’autres, dont son beau-frère Enos Collins*, à titre d’actionnaire dans plusieurs corsaires : le Liverpool Packet (commandé pendant un certain temps par son frère Joseph*), le Sir John Sherbrooke et le Wolverine. Durant sa carrière de marchand, Barss brassa des affaires considérables « à son propre compte » et eut aussi l’occasion de former plusieurs associations moins importantes dans diverses entreprises.

De même que tant d’autres marchands en vue du comté de Queens, tels Simeon Perkins* et Snow Parker*, Barss poursuivit ses activités commerciales tout en s’adonnant à des occupations d’utilité publique. Il fut député de la circonscription de Queens à la chambre d’Assemblée de 1813 à 1820 et de 1826 à 1830. Le 28 décembre 1837, on lui offrit un siège au Conseil législatif, mais il le refusa. De plus, il toucha le domaine du droit à titre de juge de paix, à partir de 1819, et de juge de la Cour inférieure des plaids communs. Membre en vue de l’Église d’Angleterre, il travailla de concert avec la British and Foreign Bible Society et fut mêlé à la fondation de la congrégation Trinity en 1821. Il fut un des commissaires d’écoles du comté de Queens à compter de 1826, puis membre du bureau de santé à partir de 1832.

Au moment de sa mort, Barss avait manifestement acquis une fortune assez considérable. Dans son testament, il laissait £500 à sa femme, autant à sa fille qui lui survivait, et £400 à sa petite-fille ; de plus, sa fille et sa petite-fille héritèrent chacune dix actions de la Banque de la Nouvelle-Écosse. Son fils, Edward Collins Barss, était exécuteur testamentaire et héritait du reliquat. Sa propriété de Liverpool était vaste et comprenait non seulement plusieurs acres de terrains urbains avec leurs bâtiments propres, mais aussi des quais, des magasins et des vaisseaux.

John Barss ne fut pas un Néo-Écossais exceptionnel, mais il était de cette race robuste de Bluenoses qui, pourrait-on dire, furent remarquables dans leur propre communauté. Homme qui voyait assez loin et qui ne manquait pas de talent, il appartenait à cette importante classe de Néo-Écossais qui fournirent un fondement solide sur lequel reposa l’âge d’or de la Nouvelle-Écosse. Et pour ne pas qu’on garde de lui une image de patricien, il serait peut-être bon de découvrir un peu son caractère dans cet extrait du journal de Simeon Perkins, à la date du 30 mai 1811 : « Tard dans la soirée, une bagarre éclata près de la maison de Mme Hopkins entre le capitaine John Barss et M. Edward Dewolf. Ce dernier cria au meurtre, ce qui attira un grand rassemblement, et la bagarre prit vite fin. Je crois savoir que la cause était une altercation qui s’était produite quelque temps auparavant entre M. Dewolf et la femme du capitaine Barss ; Dewolf était soupçonné d’avoir composé un écrit diffamatoire appelé acrostiche. » Il n’est peut-être pas surprenant qu’un homme au tempérament si vif ait disposé d’une énergie qui, à l’âge adulte, fut mise au service du commerce et des affaires de la communauté.

John G. Leefe

PANS, MG 1, 819 ; MG 100, 176, no 20 ; Places : Liverpool, Genealogies of Queen’s County families (mfm) ; RG 1, 173 : 450 ; 174 : 97, 279–280, 320, 337 ; 175 : 85, 177, 204 ; 214 1/2F : 192 ; 245, no 113.— Queen’s County Court of Probate (Liverpool, N--É.), Will book no 2 : 178 (mfm aux PANS).— N--É., House of Assembly, Journal and proc., 1827 : 14, 18–19, 22, 44–45, 49, 59, 62, 107, 114–116, 119, 123, 127 ; 1828 : 193 ; 1829 : 375, 383, 417, 452, 557 ; 1830 : 601, 608–609, 618–619, 628, 630, 679, 691.— Simeon Perkins, The diary of Simeon Perkins, 1797–1803 ; 1804–1812, C. B. Fergusson, édit. (Toronto, 1967 ; 1978).— Directory of N.S. MLAs.— J. F. More, The history of Queens County, N.S. (Halifax, 1873 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— G. E. E. Nichols, « Notes on Nova Scotian privateers », N. S. Hist. Soc., Coll., 13 (1908) : 111–152.

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John G. Leefe, « BARSS, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/barss_john_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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