BOXER, EDWARD, officier de marine, fonctionnaire et homme politique, né le 27 février 1784 à Douvres, Angleterre, fils de James Boxer et d’une prénommée Kitty ; décédé le 4 juin 1855, à bord du Jason, près de Balaklava (Union soviétique).

Edward Boxer, qui servit dans la marine britannique avec deux autres de ses frères, commença sa carrière en 1798 ; après un service long et mouvementé dans la Manche, les Antilles et la Méditerranée, il obtint le grade de lieutenant de vaisseau le 8 janvier 1807 et celui de commander le 1er mars 1815. Mis à la demi-solde jusqu’à ce qu’il reçoive le commandement du sloop Sparrowhawk de la station de Halifax, en septembre 1822, il obtint le grade de capitaine le 23 juin 1823 et se rendit en Angleterre à titre d’inspecteur commandant de la garde côtière en juillet 1824. De 1827 à 1830, pendant qu’il commandait un navire de cinquième rang, le Hussar, il servit comme capitaine de pavillon du commandant en chef de l’escadre de l’Amérique du Nord et des Antilles, sir Charles Ogle. En 1827, Boxer commença un levé des caps, anses et hauts-fonds du golfe du Saint-Laurent, travail qu’il présenta ensuite à Ogle. Au même moment, le gouvernement du Bas-Canada envisageait la création d’une série de balises permettant d’accroître la sécurité du trafic maritime dans la région. Boxer put apporter une contribution appréciable aux autorités canadiennes qui le consultèrent sur des emplacements possibles. Il suggéra la construction de phares en plusieurs points dangereux, entre autres, sur les côtes de Terre-Neuve, de l’Ile-du-Prince-Édouard, de l’île d’Anticosti, de l’île St Paul, en Nouvelle-Écosse, et sur les bords de la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Les autorités acceptèrent la majorité de ses recommandations, mais la construction des phares et des bateaux-phares, soit les premiers éléments d’un tel réseau de balises, se fit lentement, des années 1830 aux années 1860.

Commander du Pique de 1837 à 1841, Boxer était de nouveau en service dans le Bas-Canada quand, en 1838, il amena des troupes pour renforcer la garnison de Québec. Deux ans plus tard, il joua un rôle important dans le bombardement de Saint-Jean-d’Acre (Acre, Israël), ce qui lui valut une médaille d’or turque et sa nomination comme compagnon de l’ordre du Bain, avant son retour dans les Antilles.

Le 26 octobre 1841, le gouverneur général lord Sydenham [Thomson*] nomma Boxer maître du havre et capitaine du port de Québec, en partie parce que Sydenham voulait un conseiller naval professionnel et aussi parce que Boxer serait « prêt sur-le-champ à assumer le commandement des Grands Lacs », si cela s’avérait nécessaire. Les fonctions de Boxer comprenaient la mise en vigueur des règlements du port, y compris ceux qui s’appliquaient aux pilotes, aux droits de quai et au tonnage. L’expérience navale qu’avait acquise Boxer, plus vaste que celle de see prédécesseurs John Lambly, François Boucher* et James Frost*, le servit bien dans ses nouvelles fonctions. Même si son travail était saisonnier, soit de l’ouverture de la navigation sur le fleuve en mai jusqu’à la fermeture en décembre, Boxer était néanmoins responsable d’un port actif qui, au cours de son mandat, enregistra l’arrivée et le départ de plus de 1 000 navires par année. Il soumit un projet détaillé pour l’amélioration du port au secrétaire de la province, James Leslie*, en novembre 1848, puis, peu après, il présenta au conseil municipal un plan plus détaillé encore pour la construction de docks et de quais à l’embouchure de la rivière Saint-Charles et le long du Saint-Laurent. Ulric-Joseph Tessier*, maire de Québec, fit de nouveau valoir ce projet en 1853, mais sans succès.

En 1845, le lieutenant général Richard Downes Jackson* nomma Boxer et le lieutenant-colonel William Cuthbert Elphinstone Holloway membres d’une commission chargée d’étudier les ouvrages de défense du Canada contre les États-Unis. Boxer, aidé du lieutenant Hampden Clement Blamire Moody, du génie royal, examina les lignes de communication qui menaient vers l’ouest, puis partit en compagnie d’un autre adjoint, David Taylor, ancien maître adjoint du chantier naval de Kingston, dans le Haut-Canada, pour visiter les ports américains sur les Grands Lacs. Les rapports de Boxer, qui croyait que les « défenses d’un pays devraient aller de pair avec sa prospérité », insistaient sur l’importance de l’amélioration des canaux et des lignes de chemin de fer. Boxer argumentait en faveur d’un effectif naval renouvelé, sur les Grands Lacs. En 1864, après que les relations anglo-américaines se furent de nouveau détériorées, le capitaine Richard Collinson*, de la marine royale, présenta son rapport sur les ouvrages de défense des Canadas, lequel était fondé presque totalement sur les conclusions de Boxer et en confirmait ainsi la justesse.

Au cours de ses voyages, Boxer fit des remarques particulièrement caustiques sur le canal Welland, sur le canal de Beauharnois et sur le chenal traversant le lac Saint-Pierre, accusant le bureau des Travaux publics de la province d’être coûteux et inefficace. Il conseilla vivement la nomination d’un ingénieur d’Angleterre qui serait « libre des contraintes provenant des relations et des intérêts du pays ». À la prétendue surprise de Boxer, Hamilton Hartley Killaly*, président du bureau des Travaux publics, s’offusqua de ces calomnies sur son service et sur les travaux de génie auxquels il avait été associé, et s’en plaignit au ministère des Colonies. Le fait que Boxer nia par la suite avoir eu de l’animosité envers le bureau réduisit au minimum la controverse. En 1853, Boxer avait tourné son attention vers la protection du commerce en cas de guerre entre la Grande-Bretagne et d’autres puissances.

On se souvient de Boxer à cause des efforts qu’il déploya, avec le lieutenant général Jackson, l’astronome royal George Biddell Airy et les membres du Bureau de commerce de Québec, pour installer un observatoire dans la ville à la fin des années 1840. C’est peut-être grâce à son intérêt pour le transport, les communications et la défense qu’il siégea aussi, de 1847 à 1849, au conseil d’administration de l’Association du télégraphe électrique de l’Amérique britannique du Nord, fondée en 1847 dans le but de fournir un lien télégraphique entre Québec et Halifax, et qu’il devint membre du comité local du Chemin de fer de Halifax et Québec, au début de 1849. Le 6 février 1849, il fut élu pour représenter le quartier Saint-Louis au conseil municipal de Québec où il siégea jusqu’en 1851. Il fut aussi membre du bureau de santé, de 1848 à 1851, poste qui demandait beaucoup de travail à cause des fréquentes épidémies de choléra.

Promu contre-amiral le 5 mars 1853, Boxer quitta Québec le 14 juillet. Pendant la guerre de Crimée, il devint amiral surintendant à Balaklava et s’employa, avec son énergie habituelle, à redresser la désastreuse situation du port, mais cela lui coûta la vie. Il mourut du choléra à bord du Jason, au large du port, le 4 juin 1855.

Professionnel consciencieux, Edward Boxer laissa peu de traces de sa vie privée. Selon le Gentleman’s Magazine de 1855, sa femme Elizabeth était morte le 25 juin 1826, mais on ne peut établir où elle fut enterrée. Son testament désignait Elizabeth Boxer, probablement sa seconde femme, comme légataire. Il eut une nombreuse famille ; une de ses filles épousa l’homme d’affaires de Québec Charles E. Levey.

W. A. B. Douglas

L’auteur désire remercier Roch Lauzier de Québec pour les renseignements qu’il lui a fournis.  [w. a. b. d.]

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W. A. B. Douglas, « BOXER, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boxer_edward_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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