McKENZIE, JOHN, ministre presbytérien, né le 5 mai 1790 à Fort Augustus, Écosse, fils aîné de William McKenzie ; il épousa Janet Fraser, et ils ne laissèrent aucun enfant survivant ; décédé le 21 avril 1855 à Williamstown, Haut-Canada.

Issu d’un milieu agricole, John McKenzie grandit dans son Inverness-shire natal et fit ses études à la grammar school locale avant d’entrer au King’s Collège d’Aberdeen comme boursier en 1809. Il reçut une maîtrise ès arts le 26 avril 1813 et, afin de subvenir à ses besoins, il devint maître d’école à Urquhart. Cependant, comme il souhaitait devenir ministre, il démissionna de son poste au cours de l’hiver de 1813–1814 et s’inscrivit en théologie le printemps suivant. À la même époque, il devint professeur d’anglais, d’écriture et d’arithmétique à Old Aberdeen.

En 1818, McKenzie était, à l’âge de 28 ans, un instituteur de petite taille, passionné par son travail, et un licencié de l’Église d’Écosse sans aptitudes remarquables, n’ayant que peu de chances de trouver un poste de ministre en Écosse. En juillet, des membres du consistoire d’Aberdeen lui recommandèrent d’accepter une invitation à devenir ministre de Williamstown, dans le Haut-Canada, dont la congrégation presbytérienne restait sans titulaire depuis la mort du révérend John Bethune* trois ans auparavant. Il accepta et, après avoir réussi ses examens, il fut ordonné ministre le 23 décembre de la même année. À l’été de 1819, il était bien installé à Williamstown.

À son arrivée dans la colonie, McKenzie était le seul ministre de l’Église d’Écosse au Haut-Canada, et il n’existait à cette époque qu’un petit nombre de ministres de cette église dans le Bas-Canada. Son nouveau poste à la congrégation St Andrew, le rendait responsable d’une collectivité regroupant des loyalistes et des soldats licenciés d’origine diverse, Hollandais, Allemands et Anglais, et surtout des Écossais des Highlands et des Lowlands. Parlant gaélique, il exerça son ministère auprès des presbytériens que comptait cette collectivité et commença consciencieusement à mettre sur pied des congrégations dans la région environnante, subvenant à leurs besoins jusqu’à ce qu’elles puissent entretenir leurs propres ministres.

Bien que tout dévoué à son ministère, McKenzie s’intéressa assez peu aux démarches de ses collègues canadiens qui cherchaient à obtenir de l’État la reconnaissance de leur Église au début des années 1820 et ne fit guère plus que signer les pétitions et les lettres qu’on lui envoyait. De la même façon, il assista en simple observateur aux efforts de Robert McGill et d’autres personnes pour former un synode, plus tard dans la décennie. Prenant peut-être son manque de participation pour une volonté d’impartialité et afin de lui témoigner leur appréciation pour le jugement équitable qu’il avait rendu dans deux litiges opposant des ministres, ses collègues lui conférèrent en 1831 l’insigne honneur de l’élire premier modérateur du tout nouveau synode de l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse. McKenzie participait peu aux affaires de l’Église et n’était pas souvent présent aux réunions annuelles du synode, bien qu’il ait toute sa vie apporté son soutien au consistoire de Glengarry, fondé lui aussi en 1831. Quand il venait au synode, il se rangeait du côté des membres réactionnaires de l’Église dont faisaient partie des hommes tels que le révérend Alexander Mathieson*. Dans les années 1830, ces derniers soutenaient, par exemple, que des ministres comme ceux du synode uni du Haut-Canada, qui n’avaient pas été formés par l’Église d’Écosse, ne pouvaient être admis parmi eux. Comme on pouvait s’y attendre, McKenzie se rangea du côté des tenants de l’Église d’Écosse durant la scission et fut un adversaire acharné de ceux qui quittèrent ses rangs en 1844.

L’œuvre accomplie dans sa paroisse constitue la véritable contribution de John McKenzie à son Église. Malgré son irascibilité naturelle, il se fit aimer de tous ceux qui l’entouraient, par sa profonde sollicitude envers les pauvres et les affligés, et par sa tolérance, sur le plan personnel, envers d’autres couches de la collectivité. À sa mort, son synode se composait de 6 consistoires et de 80 ministres.

Harry Bridgman

Les 1083 pages de texte concernant John McKenzie et contenues dans les papiers de la famille McGillivray de Glengarry (APC, MG 24, 13, 7–8) traitent de sa vie privée et mettent en lumière sa vie sacerdotale, depuis son ministère paroissial jusqu’à ses fonctions au synode. Une appréciation de sa carrière a été publiée dans le Presbyterian, 8 (1855) : 66, 82–83. Voir aussi l’entrée à McKenzie aux UCA, Biog. files, et Presbyterian Church of Canada in connection with the Church of Scotland, Minutes of the Synod (Toronto), 1831–1855.  [h. s.]

Croil, Hist. and statistical report (1868), 77.— Montreal Gazette, 26 avril 1855.— Officers and graduates of University & King’s College, Aberdeen, [1495–1860], P. J. Anderson, édit. (Aberdeen, Écosse, 1893), 274.— Roll of alumni in arts of the University and King’s College of Aberdeen, 1596–1860, P. J. Anderson, édit. (Aberdeen, 1900), 119.— Scott et al., Fasti ecclesiæ scoticanæ, 7.— Gregg, Hist. of Presbyterian Church.St Andrew’s Presbyterian Church, Williamstown, Ontario ; report of centenary celebration, August 25th to September 2nd, 1912 (Cornwall, Ontario, 1916), 70.

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Harry Bridgman, « McKENZIE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckenzie_john_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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