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PETERSON, HEINRICH WILHELM (plus tard Henry William), imprimeur, éditeur, rédacteur, juge de paix et fonctionnaire, né le 27 mai 1793 à Quakenbrück (République fédérale d’Allemagne), fils de Johann Dietrich Peterson et de Julianna Sophia Amelia von Borck ; décédé le 12 juin 1859 à Guelph, Haut-Canada.
Heinrich Wilhelm Peterson avait deux ans lorsque ses parents quittèrent l’Allemagne, en août 1795, et immigrèrent à Baltimore, dans le Maryland. En 1796, Johann Dietrich Peterson, ancien imprimeur et pasteur luthérien, alla s’établir avec sa famille en Pennsylvanie, où Heinrich Wilhelm fit ses études. Du mois d’août 1814 à mars 1817, le jeune Peterson fit paraître le German Liberty Flag à Carlisle. En février 1819, son père accepta l’invitation d’exercer son ministère auprès des communautés luthériennes des cantons de Markham et de Vaughan, dans le Haut-Canada. Heinrich Wilhelm n’accompagna pas ses parents, mais il leur rendit visite en 1823 ou 1824.
Moins d’un an après son mariage avec Hannah Ann Hendrickson, célébré le 9 juin 1825, Peterson alla s’établir à Markham où, d’après ce que son fils, né d’un second mariage, raconta plus tard, il imprima une petite feuille de nouvelles « plutôt pour son plaisir [...] que pour toute autre raison ». En mars 1827, il travaillait à la Gore Gazette de George Gurnett*, à Ancaster. Un peu plus tard, il se rendit à Dover, dans le Delaware, où il ouvrit un atelier d’imprimerie et fit paraître le Legislative Reporter et, durant une courte période, le Christian Magazine. Faute de soutien financier, ces deux publications disparurent en 1830 et, cette année-là, sa femme mourut en lui laissant une petite fille. Peterson se remaria l’année suivante avec Harriet Middleton Douglas, née Clayton, sœur de John Middleton Clayton qui devint plus tard secrétaire d’État des États-Unis (1848–1850). De ce mariage naquirent deux enfants, dont l’un mourut en bas âge. Par la suite, il retourna dans le Haut-Canada ; il habita temporairement chez ses parents à Markham, puis il s’installa à Berlin (Kitchener) en 1832.
Bien qu’il n’ait pas été ordonné ministre, Peterson desservit durant les années 1830 les colons allemands de foi luthérienne ou anglicane de la région de Waterloo. En décembre 1832, il fut nommé catéchiste dans l’Église d’Angleterre et il assista le ministre itinérant Vincent Philip Mayerhoffer. Peterson se joignit ensuite à la communauté méthodiste de Berlin et il resta fidèle à cette confession jusqu’à sa mort ; dans les dernières années, il fut un adhérent convaincu de la congrégation méthodiste Norfolk Street, à Guelph.
En 1835, Peterson était revenu au domaine de l’imprimerie. Il n’avait pas lui-même le capital nécessaire pour ouvrir une maison d’édition, mais des gens de l’endroit, intéressés à la publication d’un journal de langue allemande, achetèrent des actions à 20 $ l’unité, pour qu’il puisse acquérir l’équipement dont il avait besoin. La presse à imprimer de Peterson fut transportée par des bœufs depuis la Pennsylvanie jusqu’à Berlin, où elle fut installée en août 1835, et le premier numéro du Canada Museum, und Allgemeine Zeitung parut le 27 août. Le journal était imprimé sur un papier de bonne qualité et sa présentation témoignait de l’habileté et de l’expérience de son imprimeur.
Paraissant une fois la semaine, le Canada Museum contenait surtout des nouvelles internationales et accordait une attention particulière aux événements de la Pennsylvanie. Tirant sa matière des journaux allemands imprimés aux États-Unis, l’hebdomadaire publiait des récits en feuilleton et d’autres textes allemands contemporains, dans le but de soutenir l’intérêt des lecteurs de la région pour la langue, la littérature et les coutumes de leur pays d’origine. En politique canadienne, le Canada Museum s’efforçait de garder un juste milieu, bien que Peterson n’ait pas fait mystère de son appui aux dirigeants et s’inquiétait de ce que certains Allemands, qui s’opposaient au gouvernement, pouvaient être mêlés à la violence engendrée par les rébellions de 1837–1838 [V. William Lyon Mackenzie*]. Au cours de la période qui suivit l’insurrection, Peterson exhorta la communauté allemande à accepter les recommandations de lord Durham [Lambton*], dans l’espoir qu’une telle attitude contribuerait à restaurer la paix sociale dans le Haut-Canada. Le journal s’occupait également des affaires de la région. Il faisait écho aux réunions municipales, aux assemblées politiques et aux événements religieux du district de Wellington. Il publiait aussi des poèmes allemands composés par des auteurs du Haut-Canada, y compris ceux de Peterson lui-même.
Pendant quatre ans et demi, le Canada Museum, auquel on s’abonnait pour deux dollars par année, joua un rôle important en faisant connaître les mœurs canadiennes aux immigrants allemands. Comme le signala plus tard le Guelph Advertiser, « ce journal était diffusé hors des limites de la province et il exerçait une influence considérable en préconisant et en stimulant l’immigration allemande au Canada. Il [...] incita de nombreux artisans et d’autres personnes à s’établir à Berlin, qui ne comptait alors qu’un petit nombre de maisons ».
En plus du journal, Peterson fit paraître un certain nombre d’ouvrages profanes et religieux au profit de la communauté allemande. Un des premiers volumes allemands imprimés en Amérique du Nord britannique fut un recueil de cantiques, Die Gemeinschaftliche Liedersammlung [...], compilé en 1836 par l’évêque mennonite de l’endroit, Benjamin Eby. De 1838 à 1841, Peterson fit paraître une série d’almanachs en langue allemande et, en 1839, il imprima un abécédaire allemand préparé par Eby à l’intention des écoliers. En outre, les locaux du Canada Museum servirent de premier bureau de poste à Berlin : le courrier y arrivait deux fois par semaine en provenance de Toronto.
En raison de son intérêt pour les affaires publiques, de sa maîtrise de l’anglais et de l’allemand, et de la réputation d’arbitre amical qu’il s’était faite dans la communauté, Peterson fut nommé juge de paix en août 1838. Il devint registrateur du district de Wellington en 1840 et, en décembre, il avait décidé d’abandonner la publication du Canada Museum. Il vendit sa presse à Heinrich Eby et à Christian Enslin, ses anciens assistants, qui continuèrent de faire paraître le journal sous le nom de Deutsche Canadier und Neuigkeitsbote.
En 1842, Heinrich Wilhelm Peterson appuya les efforts que l’on faisait en vue de fonder un journal tory, le Guelph Herald and Wellington District Advertiser, qui ne dura que neuf mois. Le journal fut remis en circulation en 1847 sous le titre de Guelph Herald and Literary, Agricultural, and Commercial Gazette, et, durant un certain temps, il bénéficia des fonds d’une société par actions mise sur pied par Peterson et plusieurs hommes d’affaires de Guelph. Dans l’intervalle, Peterson s’était établi à Guelph. Il conserva son poste de registrateur du district jusqu’en 1849, puis il exerça cette fonction à l’échelle du comté jusqu’à sa mort.
Les ouvrages publiés par Heinrich Wilhelm Peterson comprennent : German Liberty Flag (Carlisle, Pa.), 27 août 1814–25 mars 1817 ; Christian Magazine (Dover, Del.), 1 (1830) ; Legislative Reporter (Dover), 1830 ; Canada Museum, und Allgemeine Zeitung (Berlin [Kitchener, Ontario]), 27 août 1835–18 déc. 1840 ; Die Gemeinschaftliche Liedersammlung [...], [Benjamin Eby, compil.] (1re éd., Berlin, 1836 ; 2e éd., 1838) ; et Benjamin Eby, Neues Buchstabir-und Lesebuch [...] (1re éd., Berlin, 1839).
En tant que ministre laïc à Berlin, Peterson tenait un registre des baptêmes et des sépultures célébrés par lui-même ou par des ministres en visite entre 1833 et 1835. Ce registre, dont la plus grande partie est écrite en allemand, a été traduit par Paul Eydt et al. et publié sous le titre de « The records of H. W. Peterson of Kitchener, 1833–1835 », Ontario Reg. ([Madison, N.J.]), 1 (1968) : 133–140.
AO, MU 2955, H. W. Peterson [fils] à Matthew Teefy, 13 juill. 1864.— APC, RG 5, A1 : 92190–92193.— Der Deutsche Canadier (Berlin), 7 juill. 1859.— Gore Gazette, and Ancaster, Hamilton, Dundas and Flamborough Advertiser (Ancaster, Ontario), 3 mars 1827–8 juin 1829.— Guelph Advertiser, and Elora and Fergus Examiner (Guelph, Ontario.), 23 juin 1859.— Guelph Herald and Literary, Agricultural, and Commercial Gazette.— Guelph Herald and Wellington District Advertiser, 1842.— C. A. Burrows, The annals of the town of Guelph, 1827–1877 (Guelph, 1877).— A. E. Byerly, The beginning of things in Wellington and Waterloo counties [...] (Guelph, 1935).— C. R. Cronmiller, A history of the Lutheran Church in Canada (1 vol. paru, s.l., 1961– ).— Johnson, Hist. of Guelph.— H. K. Kalbfleisch, The history of the pioneer German language press of Ontario, Canada, 1835–1918 (London, Ontario, et Münster, République fédérale d’Allemagne, 1968).— Millman, Life of Charles James Stewart.— W. H. Breithaupt, « The Canada Museum », Waterloo Hist. Soc., Annual report, 1939 : 62–70 ; « Some German settlers of Waterloo County », 1913 : 11–15 ; et « Waterloo County newspapers », 1921 : 152–160.— A. E. Byerly, « Henry William Peterson », Waterloo Hist. Soc., Annual report, 1931 : 250–262.— A. B. Sherk, « The Pennsylvania Germans of Waterloo County, Ontario », OH, 7 (1906) : 98–109.
Herbert K. Kalbfleisch, « PETERSON, HEINRICH WILHELM (Henry William) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/peterson_heinrich_wilhelm_8F.html.
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Auteur de l'article: | Herbert K. Kalbfleisch |
Titre de l'article: | PETERSON, HEINRICH WILHELM (Henry William) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 7 déc. 2024 |