COCKBURN, sir FRANCIS, soldat, né le 10 novembre 1780 en Angleterre, cinquième fils de sir James Cockburn, sixième baronnet de Langton, et d’Augusta Anne Ayscough, sa seconde femme ; en 1804, il épousa Alicia Sandys ; décédé le 24 août 1868 à East Cliff, Douvres, Angleterre.
Francis Cockburn entra dans le 7e régiment des Dragoon Guards comme cornette à l’âge de 19 ans et, par l’effet de l’avancement et l’achat de brevets, il obtint le grade de capitaine en 1804. Il servit en Amérique du Sud en 1807 et dans la péninsule Ibérique en 1809 et 1810. Le 27 juin 1811, il arriva au pays en qualité de capitaine dans les Canadian Fencibles et il fut promu major en septembre de la même année. Durant la guerre de 1812, Cockburn se montra un officier habile et diligent. Il mena des attaques victorieuses contre les troupes ennemies en 1813 à Red Mills, dans l’état de New York, puis au sud de Prescott, dans le Haut-Canada, et, en 1814, sur la rivière Salmon, dans le comté de Franklin, état de New York. En novembre et décembre 1814, il commandait une compagnie de Canadian Fencibles qui, avec un détachement de sapeurs et de mineurs, fraya le chemin qui allait devenir la « route de Penetang » entre le lac Simcoe et Penetanguishene sur la baie Géorgienne. Cockburn adressa à sir Thomas Sydney Beckwith, quartier-maître général des armées du Haut et du Bas-Canada, un rapport qui était favorable au projet britannique d’établir une base navale à Penetanguishene.
Après le 22 juillet 1814, Cockburn fut affecté à York (Toronto) et à Kingston, au département du quartier-maître général du Haut-Canada. On reconnut sa compétence et, le 26 juin 1815, il fut promu au grade de lieutenant-colonel des New Brunswick Fencibles et nommé adjoint au quartier-maître général du Haut-Canada. En plus de ses fonctions ordinaires, il fut chargé d’établir et d’approvisionner les premiers groupes d’immigrants et de soldats licenciés qui arrivèrent dans le Haut-Canada en vertu du programme d’aide aux immigrants instauré par le ministre des Colonies, lord Bathurst. Au milieu de l’année 1816, quelque 1 500 personnes étaient installées près de Perth, dans le district de Bathurst, et, en septembre, Cockburn dressa un important rapport préliminaire sur la colonisation de cette région.
Cockburn fut muté de Kingston à Québec où il devint sous-quartier-maître général du Haut et du Bas-Canada le 10 janvier 1818. À titre d’officier supérieur dans le département du quartier-maître général, il était responsable des colonies d’anciens militaires fondées dans le Haut-Canada à Perth (1816), à Richmond (1818), à Lanark (1820), ainsi que dans la région de la baie de Quinte et dans le comté de Glengarry (1815), et, dans le Bas-Canada, sur la rivière Saint-François (1816). Avec la diligence qui le caractérisait, Cockburn fit agrandir son bureau à Québec – « littéralement rempli de colons du matin au soir », se plaignait-il, en 1819 – s’occupa des requêtes des colons et fit de nombreuses visites dans les colonies. Les rapports de Cockburn contiennent des renseignements intéressants sur les débuts de ces colonies. On y apprend aussi que Cockburn, possédant lui-même des terrains dans la région de la baie de Quinte, était vivement intéressé au développement du district des lacs Rideau : il appuya le projet de colonisation élaboré lors de la fondation de Richmond en 1818 et il montra qu’il croyait à la prospérité future du district en fondant, dans le canton de Beckwith, le village de Franktown qui portait son prénom et allait devenir, espérait-il, un centre commercial important. Cockburn abandonna officiellement la responsabilité de ces colonies lorsque le régime militaire prit fin la veille de Noël 1822, mais il continua d’en surveiller l’administration jusqu’en juin 1823.
Pendant qu’il était en poste à Québec, Cockburn eut l’occasion d’acquérir une bonne connaissance du Canada. En 1821, il accompagna lord Dalhousie [Ramsay*] dans une tournée d’inspection de plus de 1 600 milles qui le mena jusqu’aux postes militaires de la frontière ouest du Haut-Canada. L’île Cockburn ainsi qu’un hameau et un canton du district de Manitoulin portent son nom en souvenir de sa participation à cette tournée. L’année suivante, Cockburn visita la péninsule de Gaspé pour évaluer les possibilités de colonisation de cette région. Son voyage le plus important, toutefois, fut effectué en août 1819 lorsqu’il accompagna le duc de Richmond [Lennox*] dans sa visite de Perth et de Richmond où ce dernier perdit la vie ; le journal de Cockburn demeure la principale source de renseignements sur les événements qui causèrent la mort tragique du commandant en chef, atteint de la rage.
Décidé à prendre un long congé, Cockburn quitta le bureau du quartier-maître général à Québec en juillet 1823 et retourna en Angleterre. En 1825 il fit partie d’un comité de cinq personnes (comprenant John Davidson) chargé de fixer le prix des terrains que la Canada Company devait acheter dans le Haut-Canada. L’année suivante, Cockburn fut appelé à comparaître comme témoin important devant un comité du parlement britannique qui lui demanda de rédiger un rapport sur les programmes d’aide aux émigrants qui avaient été mis en œuvre. Cockburn recommanda au gouvernement d’accorder une forte assistance aux émigrants, notamment en leur fournissant des approvisionnements durant une période de 18 mois. Il suggéra d’établir des colons dans les régions de Gaspé et d’Ottawa, dans le secteur situé entre les lacs Simcoe et Huron et le long d’une voie de communication reliant le Nouveau-Brunswick et le Bas-Canada. Il s’opposa à l’aide à la colonisation des Cantons de l’Est, estimant que les Canadiens français et leur système seigneurial constituaient une meilleure barrière face aux États-Unis.
En 1827, le sous-ministre des Colonies chargea Cockburn d’effectuer une tournée en Amérique du Nord britannique afin d’établir s’il s’y trouvait encore des terres offrant des possibilités de colonisation et de prendre les dispositions nécessaires à une éventuelle immigration. Dans le rapport qu’il présenta en 1828, Cockburn indiqua qu’il restait peu d’endroits capables d’accueillir de nouveaux colons, mais il suggéra de constituer six cantons au Nouveau-Brunswick dans la région située entre les rivières Petitcodiac et Miramichi. Il affirma encore une fois la nécessité d’établir une importante voie de communication entre le Nouveau-Brunswick et les deux Canadas.
Après ce voyage en 1827, Cockburn n’eut plus l’occasion de se mêler aux affaires de l’Amérique du Nord britannique. Il avait mené une carrière bien remplie au Canada, en dépit des contrariétés qui venaient parfois assombrir son humeur. Il avait toujours eu la confiance de ses supérieurs militaires et il s’était souvent attiré leurs louanges pour le talent avec lequel il avait accompli ses fonctions.
Le 30 juillet 1829, Cockburn se joignit au 2e régiment d’infanterie West India et, en septembre, il fut affecté au Honduras britannique où, de 1830 à 1837, il fut surintendant de la colonie. De 1837 à 1844, il occupa les fonctions de gouverneur et commandant en chef des Bahamas ; il fut fait chevalier en 1841. En 1846, il fut promu au rang de major général, et, le 26 décembre 1853, on le nomma colonel du 95e régiment d’infanterie. Il devint lieutenant général en 1854 et général en 1860. Il mourut en 1868.
APC, MG 24, A14 (comprend le journal de Cockburn) ; F29 ; RG 8, I (C series), nominal index.— PRO, CO 42/182, pp.11–16 ; CO 42/198, pp.3–14.— APC Rapport, 1897.— G.-B., Parl., House of Commons paper, 1825, XIX, 215, pp.461–474, Canada Company : minutes of the intended arrangements between Earl Bathurst, his majesty’s secretary of state, and the proposed Canada Company ; 1826, IV, 404, pp.1–381, Report from the select committee on emigration from the United Kingdom ; 1826–1827, V, 88, pp.1s., Report from the select committee on emigration, 1827 ; 237, pp.3–224, Second report from the select committee on emigration from the United Kingdom, 1827 ; 550, pp.225–882, Third report from the select committee on emigration from the United Kingdom, 1827 ; 1828, XXI, 109, pp.359–378, Emigration : return to an address of the Honourable the House of Commons [...] ; 148, pp.379–482, Emigration : further return to an address of the Honourable the House of Commons [...].— Gates, Land policies of U.C.— Andrew Haydon, Pioneer sketches in the district of Bathurst (Toronto, 1925).— J. S. McGill, A pioneer history of the county of Lanark (Toronto, 1968).— H. [J. W.] et Olive Walker, Carleton saga (Ottawa, 1968).
Ed McKenna, « COCKBURN, sir FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cockburn_francis_9F.html.
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Auteur de l'article: | Ed McKenna |
Titre de l'article: | COCKBURN, sir FRANCIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 13 déc. 2024 |