Titre original :  Thomas R. McMicking (image/jpeg)

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McMICKING, THOMAS, chercheur d’or, fonctionnaire municipal et auteur, né le 16 avril 1829 dans le canton de Stamford (Niagara Falls), Haut-Canada, fils aîné de William McMicking et de Mary McClellan ; il épousa le 12 juillet 1853 Laura Chubbock, et ils eurent deux filles et deux fils ; décédé le 25 août 1866 près de New Westminster, Colombie-Britannique.

Le grand-père de Thomas McMicking était venu d’Écosse et s’était établi à Stamford vers 1780. Thomas fréquenta l’école publique de la localité et le Knox College à Toronto. Il fut instituteur à Stamford et à Queenston, avant de se lancer en affaires en ce dernier endroit. En juin 1861, il se présenta comme candidat clear grit de Niagara mais fut défait par le conservateur John Simpson*.

À l’automne de 1861, quand la nouvelle de la découverte de riches filons aurifères dans la région de Cariboo parvint dans le Haut-Canada, Thomas devint l’âme d’un mouvement pour la mise sur pied d’une expédition de 24 ou de 28 hommes qui, par voie de terre, se rendrait à Cariboo à partir de la région de Queenston et de St Catharines. Le groupe, dont faisait partie le plus jeune frère de Thomas, Robert Burns McMicking, partit de Queenston en avril 1862. Il voyagea à travers les États-Unis en train et en bateau à vapeur jusqu’à St Paul, sur le Mississippi, puis en diligence jusqu’à la Rivière-Rouge ; de là il prit le bateau à vapeur jusqu’au fort Garry.

D’autres expéditions (pas moins de 20 peut-être en provenance du Haut-Canada, deux du Bas-Canada et une de l’état de New York) furent organisées, indépendantes les unes des autres, qui firent route à peu près de la même manière, chacune de son côté, jusqu’au fort Garry. À St Paul et à Georgetown, Minnesota, ou au fort Garry, ces partis achetèrent des animaux, des marchandises et des charrettes de la Rivière-Rouge pour le voyage de l’Ouest. À Georgetown, le 12 mai 1862, Thomas McMicking rencontra le nouveau gouverneur de Rupert’s Land, Alexander Grant Dallas*. Celui-ci, accompagné de sa femme, se joignit aux Overlanders à bord du steamer International pour le voyage jusqu’au fort Garry.

Le 5 juillet, au lac Long, immédiatement à l’ouest du fort Garry, 138 hommes d’au moins 15 des partis originaux se regroupèrent en un seul ; Thomas McMicking fut élu capitaine et on lui adjoignit un comité consultatif de 13 membres, soit environ un membre pris dans chaque groupe. Quant au groupe de McMicking, il adopta des règlements pour son ordre de marche, la conduite à tenir tant au campement qu’en route et sa défense contre une attaque possible de la part des Indiens. Plus tard, la même année, McMicking écrivit : « Nous découvrîmes que les Peaux-Rouges des Prairies sont nos meilleurs amis. »

Pendant que le groupe de McMicking progressait en direction ouest, d’autres éléments vinrent s’y ajouter, en particulier la famille d’Augustus Schubert, qui traversait les Prairies avec cheval et buggy. Catherine Schubert était seule de son sexe parmi tous ces voyageurs, qui avaient pour ligne de conduite d’exclure les femmes, dont la présence, pensaient-ils, n’était pas convenable au sein de forts groupes d’hommes. Malgré tout, cette famille, bien qu’elle fût unique, fit beaucoup pour le moral et les travaux de l’expédition.

Deux partis de moindre importance suivaient le groupe principal. L’un avait quitté Toronto avec 45 hommes (le plus nombreux de tous les groupes), sous la conduite autoritaire de l’ancien policier Stephen Redgrave, mais il était maintenant déchiré par des dissensions ; certains de ses membres passèrent à d’autres groupes, dont celui de McMicking. Redgrave lui-même fut un des neuf qui, du groupe original des Torontois, se joignirent à celui de l’aventurier Timolean Love dans sa vaine tentative de trouver de l’or sur le cours supérieur de la Saskatchewan-Nord. Après y avoir hiverné et y avoir rencontré Eugene Francis O’Beirne, qui les sermonna et vécut à leurs dépens, la plupart des hommes de Love traversèrent dans la région de Cariboo en 1862. L’autre parti, celui du docteur Symington, suivait les deux premiers. On ne connaît guère ses déplacements et sa composition ; quand Archibald McNaughton, du parti de McMicking, tira de l’arrière avec un compagnon qui était blessé, il voyagea pendant quelque temps avec ce groupe.

Le groupe principal, sous la conduite de McMicking, arriva au fort Edmonton, le dernier poste de ravitaillement, le 21 juillet 1862. À son départ, huit jours plus tard, quelques-uns de ses membres restèrent à l’arrière pour faire de la prospection avant de passer les montagnes l’année suivante. McMicking, pour sa part, avec des bêtes de somme, monta le long de l’Athabasca puis de la rivière Miette et traversa la ligne de partage des eaux en empruntant le col de la Tête-Jaune pour atteindre le Fraser supérieur et la cache de la Tête-Jaune, où, sur le bord de la famine, lui et ses hommes furent ravitaillés par une bande de Shuswaps. À la suite de disputes sur la route à suivre, une assemblée fut tenue le 1er septembre, et on rompit l’entente du 5 juillet.

Environ 20 membres du groupe, dont Catherine et Augustus Schubert et leurs trois enfants, choisirent de se rendre jusqu’à la rivière Thompson-Nord. Deux se noyèrent et les autres, dénués de tout et quasi mourants, atteignirent le poste de la rivière Thompson (Kamloops) le 13 octobre ; le lendemain, Mme Schubert, assistée d’une Indienne, donna le jour à un quatrième enfant, Rose, la première Blanche à naître à l’intérieur de la Colombie-Britannique. Le groupe principal, celui de McMicking, avait préféré descendre le Fraser. Quelques-uns s’embarquèrent sur des radeaux, sans qu’il y eût de pertes de vie ; mais, parmi ceux qui utilisèrent des canots creusés dans un tronc d’arbre, trois se noyèrent et un quatrième, sauvé des eaux après que son embarcation eut chaviré, mourut d’une pneumonie. Thomas McMicking, voyageant sur un radeau, atteignit Quesnelle Mouth (Quesnel) le 11 septembre. Il y dressa un sommaire des dépenses faites par les groupes de Queenston jusqu’à ce jour : elles montaient à $97.95 par personne. Il écrivit sèchement à propos des achats : « Nos outils de mineurs furent les seuls articles [...] que nous trouvâmes superflus. » Il tenta, en dépit de la saison tardive, de se rendre jusqu’aux placers du ruisseau Williams mais dut retourner sur ses pas par suite du mauvais temps et des rapports peu encourageants des mineurs repartant pour la côte.

Plusieurs des Overlanders quittèrent le pays sans jamais avoir travaillé aux mines. En tant qu’expédition orientée vers la recherche de l’or, le voyage des Overlanders de 1862 fut à peu près inutile. Quelques-uns retournèrent à Cariboo en 1863, pour y trouver des gisements sur le point de s’épuiser. À la fin de 1862, Thomas McMicking descendit de Cariboo à New Westminster, où, comme plusieurs Overlanders, il fut reçu en ami par John Robson*, le rédacteur du British Columbian. Il travailla peu de temps dans un moulin où l’on faisait du bardeau. Rapidement, il prépara un récit intéressant et bien écrit de son voyage qui fut publié en 14 tranches dans le British Columbian, du 29 novembre 1862 au 23 janvier suivant, et qui est, parmi les sources originales qui furent publiées sur les Overlanders, le document fondamental.

L’instruction et les talents de Thomas McMicking lui valurent bientôt un poste municipal. En 1864, il fut engagé comme greffier de New Westminster et, en avril 1866, shérif adjoint. Il s’occupa activement des affaires de l’église presbytérienne St Andrew et fut membre d’un organisme bénévole, la Hyack Fire Company. Le 26 juin 1866, quand arriva du Canada la nouvelle des attaques féniennes, il fut le secrétaire d’une assemblée convoquée en vue de l’organisation d’une home guard locale. Cette force, par la suite, l’élut au poste de premier lieutenant. Or, peu de temps après, le 25 août, pendant une visite en famille chez un ami, à dix milles en bas de New Westminster, son deuxième fils, William Francis, alors âgé de six ans, tomba dans le Fraser. McMicking se porta à son secours, mais l’enfant et le père furent entraînés sous une estacade flottante et se noyèrent.

McMicking fut l’un des rares chercheurs d’or qui se rendirent du Canada en Colombie-Britannique par voie de terre, par comparaison avec des dizaines de milliers qui y vinrent par la mer. À l’exception d’une poignée d’entre eux qui arrivèrent en 1859, presque tous les Canadiens qui voyagèrent sur le continent appartenaient aux trois groupes de 1862 ; leur nombre est difficile à fixer exactement, mais le chiffre de 200 avancé par Thomas McMicking paraît le plus sûr. Le but qu’ils s’étaient fixé en faisant ce voyage ne fut pas atteint, mais leur entreprise ne fut pas complètement inutile. Le passage des montagnes Rocheuses par les Overlanders contribua à montrer que les obstacles géographiques à l’union du Canada et de la Colombie-Britannique pouvaient être surmontés.

Parmi les Overlanders qui restèrent en Colombie-Britannique, plusieurs collaborèrent d’une façon éminente au progrès de la province – en quoi il faut sans doute voir une conséquence de la capacité de se suffire à eux-mêmes et du sens de l’organisation acquis au cours de leur voyage. Un de ceux-là, Robert Burns McMicking, résida dans la province jusqu’à sa mort en 1915 et en fut un personnage central par le rôle qu’il joua dans l’introduction du télégraphe, du téléphone et de l’énergie électrique en Colombie-Britannique.

Victor G. Hopwood

Thomas McMicking est l’auteur de Account of a journey overland from Canada to British Columbia during the summer of 1862 [...], British Columbian (New Westminster), 29 nov., 3, 10, 13, 17, 20, 24, 27, 31 déc. 1862, 10, 14, 17, 24, 28 janv. 1863 (copies aux PABC).

PABC, R. H. Alexander, Diary, 29 avril–31 déc. 1862 ; R. B. McMicking, Diary, 23 avril 1862–29 avril 1863 ; Miscellaneous material relating to Thomas McMicking, R. B. McMicking, memo, 3 déc. 1912 ; Stephen Redgrave, Journals and sundry papers, 1852–1875 ; J. A. Schubert, Notes of conversation, 18 juill. 1930.— University of British Columbia Library, Special Coll. Division (Vancouver), A. L. Fortune, coll, of addresses and narratives ; John Hunniford, Journal and observations.— R. B. McMicking, Second overland journey, Yearbook of British Columbia [...], R. E. Gosnell, compil. (Victoria, 1897), 100–102.— J. B. Kerr, Biographical dictionary of well-known British Columbians, with a historical sketch (Vancouver, 1890), 253–261.— Margaret McNaughton, Overland to Cariboo ; an eventful journey of Canadian pioneers to the gold fields of British Columbia in 1862 (Toronto, 1896 ; réimpr., introd. par V. G. Hopwood, Vancouver, 1973).— M. S. Wade, The Overlanders of ‘62, John Hosie, édit. (Victoria, 1931).

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Victor G. Hopwood, « McMICKING, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcmicking_thomas_9F.html.

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Auteur de l'article:    Victor G. Hopwood
Titre de l'article:    McMICKING, THOMAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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