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NUTTING, JAMES WALTON, avocat, rédacteur en chef et fonctionnaire, né vraisemblablement en 1787 à Kempt, comté de Hants, Nouvelle-Écosse, fils de John Nutting, loyaliste de Boston, et de Mary Walton ; le 9 juillet 1813, il épousa Mary Elizabeth MacLean et ils eurent trois fils et deux filles ; décédé le 7 juillet 1870 à Halifax, Nouvelle-Écosse.
James Walton Nutting fit probablement ses premières études à la King’s Collegiate School de Windsor, en Nouvelle-Écosse. De 1804 à 1810, il fréquenta le King’s College où il remporta des succès remarquables et obtint un diplôme de bachelier ès arts. Reçu au barreau en octobre 1810, il fit ses débuts comme notaire et tabellion à l’étude de William Thompson, protonotaire de la Cour suprême et greffier de la couronne. Il succéda à Thompson en 1811, mais dut attendre jusqu’au 30 mai 1834 avant de recevoir sa nomination officielle. Il occupa ces fonctions jusqu’à son décès en 1870.
Dans les années 20, Nutting fréquentait l’église St Paul de Halifax. En même temps que James William Johnston*, il fut au nombre des gens en vue et instruits qui subirent l’influence de deux des premiers protestants évangéliques arrivés dans cette ville, Hibbert Binney, père, et Isaac Temple. Ces fidèles en vinrent à déplorer le caractère froid et formaliste des offices de l’Église d’Angleterre. Lorsque l’évêque John Inglis*, en 1827, fit échec à leur tentative d’obtenir la nomination d’un membre de leur groupe, John Thomas Twining*, au poste vacant de curé de St Paul, ils quittèrent cette Église. Après avoir vainement tenté de former une congrégation épiscopale indépendante, ils fondèrent l’église Granville Street (plus tard First Baptist) qui fut inaugurée le 30 septembre 1827. Nutting fut parmi les premiers à recevoir le baptême ; selon un contemporain, il fut « l’un des premiers citoyens de Halifax qui se convertirent à une religion sérieuse ».
Par la suite, Nutting joua un rôle de premier plan dans l’évolution de l’église Granville Street, dont la communauté donna un élan nouveau au mouvement baptiste dans le domaine de l’éducation en Nouvelle-Écosse. Il fut au nombre des délégués de sa congrégation à l’importante réunion tenue par la Nova Scotia Baptist Association, le 23 juin 1828, à Upper Horton (Wolfville), où les participants, devant la nécessité d’ouvrir une école pour la formation des futurs dirigeants de cette confession, décidèrent de mettre sur pied la Baptist Education Society. Nutting fut nommé membre du comité de direction, lequel recueillit des fonds, décida de bâtir la nouvelle école à Horton, engagea un professeur et s’occupa de l’administration générale de l’institution durant les quelques années qui suivirent son ouverture le 1er mai 1829. De même, dans les années 30, Nutting écrivit des lettres, publia des éditoriaux et fit de nombreux voyages en vue de réunir l’argent nécessaire à la fondation d’un séminaire distinct de l’école et devant offrir une formation littéraire de haute tenue. Après une longue lutte, le Queen’s (Acadia) College ouvrit enfin ses portes le 21 janvier 1839.
Dans une large mesure, l’importance de Nutting au sein du mouvement baptiste tenait à sa compétence en tant que rédacteur en chef. De 1834 à 1836, avec la collaboration de John Ferguson, il publia le Baptist Missionary Magazine qui fut transformé en un hebdomadaire en 1837, et prit le nom de Christian Messenger. Nutting et Ferguson firent du Messenger le principal organe religieux et politique des baptistes de la Nouvelle-Écosse. Ferguson mourut en 1855 et, l’année suivante, Nutting quitta son poste de rédacteur et vendit le journal, auquel il continua néanmoins de collaborer en rédigeant des articles à l’occasion. Les premières années du Messenger furent marquées par une controverse avec Joseph Howe* à propos d’une somme d’argent que ce dernier réclamait pour avoir imprimé le journal de 1837 à 1840 et que Nutting et Ferguson refusaient de verser en alléguant que le débiteur était l’association baptiste. Il s’ensuivit une violente querelle dans les journaux, et plusieurs partisans baptistes de Howe abandonnèrent le groupe réformiste et se joignirent au parti tory de James William Johnston aux élections de 1843. Howe affirma en 1844 que le journal n’était qu’ « un instrument politique aux mains de deux ou trois avocats et professeurs intrigants, [... qu’il était] lu seulement par un petit nombre des adhérents de la secte religieuse à laquelle il était censé appartenir et [qu’il était] accueilli en dehors de ce cercle avec un mépris bien mérité ».
Tout au long de sa vie, Nutting s’attira le respect grâce à son intégrité. Il fut décrit par un de ses contemporains comme « un gentleman de la vieille école, érudit et distingué, et un homme pieux et craignant Dieu ». Il ne semble pas que sa rupture avec l’Église d’Angleterre ait diminué l’estime qu’on avait pour lui. En 1868, le conseil d’administration de King’s College lui décerna un doctorat honorifique en droit civil. Nutting s’occupa de plusieurs organismes : il fut secrétaire du conseil de King’s College pendant quelque temps après 1818, administrateur de l’Acadia College et secrétaire honoraire de la Nova Scotia Barristers’ Society et il adhéra à la Micmac Missionary Society. Toutefois, il s’intéressa surtout au mouvement baptiste et au travail accompli par ce groupe dans le domaine de l’éducation.
Acadia University Archives (Wolfville, N.-É.), Baptist Education Soc., minutes and letters, 1838–1841 ; reports, 1828–1847 ; Edward Manning correspondence, 1778–1859.— Granville Street Baptist Church (Halifax), minutes, 1827–1841(mfm aux PANS).— St Paul’s Anglican Church (Halifax), register of baptisms, 1749–1875 ; miscellaneous documents, 1824–1863 (mfm aux PANS).— Acadian Recorder, 9 juill. 1870.— Christian Messenger (Halifax), 1837–1856, 13 juill. 1870.— W. B. Hamilton, Education, politics and reform in Nova Scotia, 1800–1848 (thèse de ph.d., University of Western Ontario, London, 1970), 294.— R. V. Harris, The Church of Saint Paul in Halifax, Nova Scotia, 1749–1949 (Toronto, 1949), 164–183.— R. S. Longley, Acadia University, 1838–1938 (Wolfville, N.-É., 1939), 13–37.— E. M. Saunders, History of the Baptists of the Maritime provinces (Halifax, 1902), 180–203, 494s. ; A sketch of the origin and history of the Granville Street Baptist Church (Halifax, 1877), 4–16.— A. E. Coldwell, History of our denominational press, Messenger and Visitor (Saint-Jean, N.-B.), 9 oct. 1895.
Wendy L. Thorpe, « NUTTING, JAMES WALTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/nutting_james_walton_9F.html.
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Auteur de l'article: | Wendy L. Thorpe |
Titre de l'article: | NUTTING, JAMES WALTON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 6 déc. 2024 |