Titre original :  Capt Thomas Gummersall Anderson

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ANDERSON, THOMAS GUMMERSALL, agent au service des Indiens, né à Sorel, Qué., le 12 novembre 1779, sixième fils du capitaine Samuel Anderson, loyaliste, et de Deliverance Butts, décédé à Port Hope, Ont., le 10 février 1875.

En 1783, les parents de Thomas Gummersall Anderson s’installèrent à New Johnstown (Cornwall). En 1795, il entra en apprentissage chez Thomas Markland*, un marchand de Kingston, chez qui il resta cinq ans. En 1800, Robert Mackenzie, de Montréal, demi-frère de Markland, persuada le jeune Anderson de l’accompagner jusqu’au poste américain de Mackinac (dans l’île Mackinac, dans l’actuel état du Michigan), pour commercer avec les Indiens. Pendant les 14 années qui suivirent, Anderson fit la traite dans la vallée du haut Mississippi, dans ce qui est maintenant l’état du Wisconsin. Il vivait habituellement à Prairie du Chien, sur le Mississippi, qui était alors l’entrepôt général des traiteurs de Mackinac. Il fréquenta aussi d’autres endroits et notamment Milwaukee où il passa quelquefois l’hiver ; ces lieux n’étaient encore, à cette époque, que de petites colonies de pionniers. Il échangeait des peaux de bison et de castor contre de nombreux articles parmi lesquels des ustensiles de cuisine et du plomb à munitions. Pendant quelques années, il travailla avec Jacob Frank et, en 1810, il faisait la traite pour son propre compte. Anderson avait acquis une réputation d’honnêteté auprès des tribus indiennes de la région, les Sauks, les Puants, les Potéouatamis et surtout, par la suite, auprès des Santees.

Au cours de l’un des premiers engagements de la guerre de 1812, le poste de Mackinac fut pris par les soldats anglais. Anderson y apprit en 1814 que les Américains avaient capturé Prairie du Chien et y avaient construit un fort. Il recruta sur-le-champ une compagnie de volontaires et, avec l’aide de Robert McDouall*, l’officier commandant de Mackinac, il se rendit en toute hâte à Prairie du Chien et il s’empara du fort qu’on baptisa McKay, du nom d’un vieux Nor’Wester, William McKay*, qui accompagnait l’expédition. Anderson commanda le fort jusqu’à la fin de la guerre. En 1815, sur la recommandation de McDouall, Anderson eut un emploi à Mackinac, dans le département des Affaires indiennes, où il tint les fonctions de garde-magasin, d’interprète et de commis. Le département resta sous l’autorité militaire de 1816 à 1830 et, pendant cette période, Anderson eut le grade et la solde de capitaine.

Quand il revint à Mackinac en septembre 1815, ce territoire avait été abandonné aux Américains par les Britanniques et la garnison que commandait encore McDouall s’était transportée dans l’île Drummond. Anderson les y suivit et demeura là neuf ans en qualité d’agent. Il dut déménager une fois de plus vers la fin de l’année 1828, quand l’île Drummond passa sous la souveraineté des États-Unis et que l’agence des Affaires indiennes fut transférée à Penetanguishene, Haut-Canada.

En 1820, Anderson avait épousé Elizabeth Ann Hamilton, fille aînée du capitaine James Matthew Hamilton, du 5e régiment d’infanterie. Sept enfants naquirent de ce mariage. Un de leurs fils, Gustavus Alexander, fut ordonné ministre de l’Église d’Angleterre et, tout comme son père, consacra une grande partie de sa vie au service des Indiens et fut pendant plusieurs années ministre titulaire de l’église des Agniers, à Tyendinaga, dans le comté de Hastings.

Jusqu’en 1830, les objectifs du département des Affaires indiennes étaient surtout de nature politique ; on cherchait essentiellement à conserver l’amitié des Indiens en raison de leur utilité comme alliés militaires. Le département prit une orientation plus humanitaire, à partir de l’hiver de 1829–1830, alors qu’Anderson fut mandé à York par sir John Colborne*, qui lui donna pour mission d’établir et de civiliser trois tribus de Sauteux, commandées par les chefs Yellowhead*, John Aisance et Snake. Les sites choisis étaient Coldwater et The Narrows (aujourd’hui Orillia). À ces endroits, Anderson, qui avait maintenant le titre de surintendant, construisit des moulins, des maisons et des écoles pour les Indiens. Ses travaux se trouvèrent entravés par le manque d’argent et les deux colonies indiennes furent finalement abandonnées en 1837. Le succès que ces colonies avaient connu au début avait toutefois incité les autorités, en 1833, à prévoir une extension de l’entreprise. Après que Anderson eut cherché longtemps un site convenable, en compagnie du révérend Adam Elliot, on décida de former un établissement central dans l’île Manitoulin, avec l’espoir d’y attirer la plupart des Indiens des régions colonisées de la province.

Anderson et sa famille restèrent dans l’île pendant neuf ans. Cependant, malgré ses efforts soutenus pour développer la colonie et bien que les fonds, cette fois, ne lui eussent pas manqué, son séjour à Manitoulin se solda par un échec. L’île étant éloignée, peu d’Indiens vinrent s’y établir ; finalement, en 1862, la colonie fut ouverte aux Blancs. En 1845, Anderson fut envoyé à Toronto où il succéda à Samuel Peters Jarvis* en qualité de surintendant en chef ; il fut de plus nommé surintendant chargé de l’inspection. En 1847, il transféra son bureau à Cobourg et conserva son emploi, qui nécessitait beaucoup de déplacements, jusqu’au 30 juin 1858, jour où il donna sa démission et où sa femme mourut. Le recteur de Cobourg, l’archidiacre Alexander Neil Bethune, fit l’oraison funèbre de Mme Anderson, le dimanche qui suivit ses obsèques, et le sermon connut, par la suite, une édition de caractère privé. T. G. Anderson passa les dernières années de sa vie principalement à Cobourg et à Port Hope ; il fit aussi de brefs séjours à Tyendinaga et à Toronto. Il mourut à Port Hope où son vieil ami, Frederick Augustus O’Meara*, qu’il avait connu à Manitoulin, était recteur de l’église St John.

Anderson, en sa qualité de traiteur et de fonctionnaire, fut en relations étroites avec les Indiens pendant 58 ans. Il sut juger leur caractère avec clairvoyance, tout en veillant sur leurs intérêts, aussi le tenaient-ils en grande estime. Son journal personnel et ses comptes rendus forment plusieurs volumes et quelques-uns furent publiés après sa mort.

T. R. Millman

On trouve à la MTCL une copie des papiers de famille de Thomas Gummersall Anderson. Certains de ces documents ont été publiés par Sophia Rowe, sous les titres de Anderson record, from 1699 to 1896, et de Reminiscences of Capt. Thomas Gummersall Anderson, dans l’Ont. Hist., VI (1905) : 109–135, de même que dans Loyalist narratives from Upper Canada (Talman) et dans le New Dominion Monthly (Montréal), novembre 1874. La State Historical Society of Wisconsin a reproduit dans ses Collections certains des documents qui composent sa collection des papiers T. G. Anderson (copie aux PAO) : Personal narrative of Capt. Thomas G. Anderson, early experiences in the North-West fur trade – British capture of Prairie du Chien, IX (1880–1882) : 137–206 ; Prairie du Chien documents, 1814-’15, IX (1880 1882) : 262–281 ; Papers of Capt. T. G. Anderson, British Indian agent, X (1883–1885) : 142–149. Cette société a en outre publié le journal d’Anderson, dont l’original se trouve aux APC, FM 24, F19 (Papiers Thomas Gummersall Anderson) : Capt. T. G. Anderson’s journal, 1814 ; journal of the proceedings at Fort McKay, from the departure of Lieut. Col. McKay, for Mackinaw, comprehending the particulars of every occurring circumstance in and out of the fort within the vicinity of Prairie du Chien, Wis. State Hist. Soc. Coll., IX (1880–1882) : 207–261. V. aussi : Fifth annual report of the Society, for Converting & Civilizing the Indians, and Propagating the Gospel, among Destitute Settlers in Upper Canada ; for the year ending October, 1835 (Toronto, s.d.).— The Stewart missions ; a series of letters and journals, calculated to exhibit to British Christians, the spiritual destitution of the emigrants settled in the remote parts of Upper Canada [...], W. J. D. Waddilove, édit. (Londres, 1838), 42, 43, 49, 53, 75ss.

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T. R. Millman, « ANDERSON, THOMAS GUMMERSALL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/anderson_thomas_gummersall_10F.html.

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Auteur de l'article:    T. R. Millman
Titre de l'article:    ANDERSON, THOMAS GUMMERSALL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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