Titre original :  Photograph James Hodges, civil engineer, Montreal, QC, 1865 William Notman (1826-1891) 1865, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-18613.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

HODGES, JAMES, ingénieur, né le 6 avril 1814 à Queenborough dans le Kent, Angleterre, décédé dans son domaine de Penny-Hill, à Bagshot, dans le Surrey, le 28 mai 1879.

James Hodges ne fit que des études primaires, à Queenborough, et profita de la révolution industrielle pour se tailler une place au soleil. Apprenti chez un entrepreneur de Brompton dès l’âge de 17 ans, il s’orienta bientôt vers la construction ferroviaire, participa à une dizaine de projets importants et devint chef des travaux de la compagnie South-Eastern Railway. Ensuite, comme agent de sir Samuel Morton Peto, il travailla à l’érection des ponts suspendus de Norwich, de Needham et de Somerleyton, accepta un poste d’ingénieur, puis entreprit la construction de 50 milles de voie ferrée pour le Great Northern Railway.

Fort de cette précieuse expérience, Hodges arriva au Canada en 1853 pour y représenter la firme Peto, Brassey and Betts, qui venait de signer un contrat avec la Compagnie du Grand Tronc. Jusqu’en 1860, il dirigea les travaux gigantesques de la construction d’un pont sur le Saint-Laurent (le pont Victoria) près de Montréal.

      Hodges dut faire face à de nombreux problèmes techniques, causés par la rapidité et la force du courant, et par les grands froids de l’hiver. Par ailleurs, il ne put compter sur la stabilité des équipes de travailleurs. Les mécaniciens et les manœuvres, insatisfaits des offres salariales, se mirent périodiquement en grève ; plusieurs s’engagèrent chez d’autres entrepreneurs qui leur proposaient de meilleurs salaires. Il y eut des noyades ; le choléra et la cécité due à la réverbération du soleil sur les glaces affectèrent bon nombre d’ouvriers. L’assistance de cinq médecins limita toutefois à 26 le nombre des décès parmi les 3 040 travailleurs qui furent employés pendant ces six années. Ces derniers, logés sur les rives, bénéficiaient d’une chapelle, d’une école et d’une bibliothèque contenant quelque 1 000 volumes.

La Compagnie du Grand Tronc désirait éliminer le plus tôt possible le traversier reliant les deux rives du fleuve et alléger ainsi son budget annuel d’environ £2 500. En juin 1858, les entrepreneurs décidèrent donc d’ouvrir, dès l’année suivante si possible, le pont à la circulation. Pour atteindre cet objectif, Hodges, prenant appui sur la glace, mit en place, au cours de l’hiver de 1858–1859, le tablier central du pont et sa structure tubulaire, mesurant 330 pieds de longueur et pesant 771 tonnes. Par cette manœuvre audacieuse, il acheva son œuvre avant le temps prévu par le contrat. Cette réalisation lui valut l’honneur de recevoir, le 25 août 1860, le prince de Galles, le futur Édouard VII, venu spécialement pour inaugurer le pont, nommé Victoria en l’honneur de la souveraine régnante.

Son œuvre terminée, Hodges retourna en Angleterre. Mais il se retrouva bientôt seul par suite du décès de sa femme. Il revint à Montréal en 1863 comme agent du Grand Tronc, et tenta de procurer aux Canadiens dépourvus de charbon un combustible peu coûteux. Il exploita une tourbière, sur une terre de 25 000 acres, située près de la voie ferrée, dans le canton de Bulstrode (comté d’Arthabaska), qui lui avait été concédée en mai 1869. Obtenant peu de succès, Hodges, un peu avant 1871, rentra en Angleterre dans son domaine du Surrey, où il mourut en 1879.

Jacques Mathieu

James Hodges, Construction of the great Victoria Bridge in Canada (2 vol., Londres, 1860). Le Courrier du Canada (Québec), 31 août 1860.— Langelier, Lands granted in Quebec, 1763–1890, 65, 1 465.— Morning Chronicle (Québec), 27 août 1860.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians, 706–708.— Notman et Taylor, Portraits of British Americans (1865–1868), I : 267–292.— A. W. Currie, The Grand Trunk Railway of Canada (Toronto, 1957), 51.— Raphaël Bellemare, Inauguration du pont Victoria, BRH, V (1899) : 189s.

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Jacques Mathieu, « HODGES, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hodges_james_10F.html.

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Auteur de l'article:    Jacques Mathieu
Titre de l'article:    HODGES, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    1 nov. 2024