PATOULET, JEAN-BAPTISTE, secrétaire de Jean Talon, qui fut intendant de la Nouvelle-France de 1665 à 1672, mort à Dunkerque le 8 avril 1695.

Il vint dans la colonie avec Talon en 1665, moyennant un traitement de 1 200# par an, soit le dixième de ce que Talon touchait. En 1667, il fut renvoyé en France au service du roi. Il revint à Québec deux ans après, pendant l’intendance de Claude de Bouteroue. Celui-ci appréciait beaucoup ses talents. Il lui confia la tâche importante de rédiger les dépêches adressées au ministre de la Marine. En 1670, il se trouvait de nouveau en France, où il fut nommé commissaire de la Marine. L’année suivante, Colbert l’envoya préparer sur place un rapport sur l’état de l’Acadie. De là, il se rendit à Québec. En 1671, Talon, demandant au ministre l’autorisation de rentrer en France pour des raisons de santé, déclara que Patoulet était en mesure d’assumer les fonctions de l’intendant, « pourvu qu’il accepte et suive les avis que [Talon] lui donnerait ». Cette recommandation n’eut pas de suite, et Patoulet rentra en France avec Talon en 1672. Il fut alors nommé contrôleur de la Marine à la base navale de l’Atlantique, à Rochefort, où l’intendant de la base, Colbert de Terron, l’initia à tous les aspects de l’administration navale. Au cours de ces années, le ministre ne manquait pas, à l’occasion, de lui demander son avis sur les affaires du Canada. Il exposait toujours des vues judicieuses qui, parfois, allaient à l’encontre des préjugés du ministre, par exemple quand il prit la défense de Mgr de Laval* et des Jésuites contre l’accusation que portait contre eux le gouverneur de la colonie, Buade de Frontenac, et d’après laquelle ils empiétaient sur l’autorité civile. En 1679, il obtint le poste important d’intendant des Antilles françaises, où il s’efforça de stimuler le commerce entre les Îles et le Canada. En 1683, on le rappela en France pour lui confier l’intendance de Dunkerque. Phélypeaux de Pontchartrain, ministre de la Marine, écrivit à son sujet : « J’ai remarqué qu’il est un homme tout à fait honnête, de bonne humeur et agréable. Il comprend très bien la marine, remplit ses fonctions avec conscience, est respecté et aimé aussi bien des officiers que des matelots et, en général, de tous ceux qui servent sous ses ordres ». De fait, il offrait un exemple excellent du genre d’hommes qui entraient au service de l’État sous la direction de Colbert, leurs talents exceptionnels contribuant dans une large mesure à la renaissance de la France sous le règne de Louis XIV. Il mourut à Dunkerque le 8 avril 1695.

W. J. Eccles

BN, MSS, Clairambault, 868, f.385 ; Mélanges Colbert, 164, ff.72, 185 ; 165, f.188 ; 273, f.259 ; 287, f.179.— Correspondance de Talon, RAPQ, 1930–31 : 150, Talon au ministre, Québec, 31 octobre 1671.— Chapais, Talon.

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W. J. Eccles, « PATOULET, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/patoulet_jean_baptiste_1F.html.

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Auteur de l'article:    W. J. Eccles
Titre de l'article:    PATOULET, JEAN-BAPTISTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    7 déc. 2024