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PEDLEY, CHARLES, historien et pasteur congrégationaliste, né le 6 août 1820, à Hanley, dans le Staffordshire, en Angleterre, fils de James Pedley et d’Alice Curtain, décédé à Cold Springs, Ont., le 22 février 1872.
Charles Pedley, dont le père était graveur, entra au Rotherham College, dans le Yorkshire, en 1844. Au cours de ses études, il eut l’occasion de passer un été à Hambourg, en Allemagne, comme pasteur suppléant. En 1849, il épousa Sarah Stowell, la fille aînée de son directeur d’études au Rotherham College. La même année, on lui offrit le pastorat à l’église congrégationaliste de Chester-le-Street à Durham. Il y demeura neuf ans, puis la Colonial Missionary Society lui offrit un poste à St John’s, T.-N., et il s’y rendit avec sa famille en 1857.
Pendant les années qu’il passa à Terre-Neuve, il participa activement à la vie de la collectivité ; il donna une série de conférences sur les voyages de David Livingstone et versa à la Colonial Missionary Society l’argent recueilli à cette occasion. Charles Pedley possédait un caractère affable et semble avoir été bien vu des gens de toutes les croyances. Sa personnalité engageante et ses préoccupations intellectuelles évidentes furent cause probablement que le gouverneur de l’île, sir Alexander Bannerman*, lui prodigua ses encouragements, quand il. entreprit d’écrire l’histoire de Terre-Neuve. Pedley retourna en Angleterre en 1863, pour s’occuper de la publication de son ouvrage, qu’il dédia, avec sa permission, au duc de Newcastle [Clinton], principal secrétaire d’État aux Colonies.
Son History of Newfoundland [...] est écrite dans un style attrayant. Il s’applique à rendre hommage aux auteurs qui ont traité le sujet avant lui, et notamment à John Reeves* et à Lewis Amadeus Anspach*, mais il en critique un cependant, qu’il accuse de « crédulité excessive ». Dans son ouvrage, il fait preuve d’une très grande tolérance à l’égard de toutes les races et de toutes les religions. Bannerman avait mis à sa disposition « plusieurs milliers de pages » de documents et, malgré le peu de renseignements qu’on avait à cette époque sur les premiers explorateurs, Pedley parvint à écrire un livre dont l’utilité est généralement reconnue. Il ne s’en tient pas uniquement au déroulement chronologique des événements, ce qui donne un attrait de plus à la lecture de l’ouvrage, comme on peut s’en rendre compte par l’extrait suivant : « On ne trouve pas de toponymes français uniquement dans le sud de l’île ; il y en a également [...] quelques-uns de disséminés sur la côte nord-est, et on doit avouer que ces noms sont moins vulgaires et moins ordinaires que beaucoup d’autres, qui sont d’origine anglaise et parmi lesquels on rencontre « Old Harry », « Pipers-Hole », « Hell Hill », « Seldom-come-bye », « Come-by-chance » et d’autres encore, aussi imagés, mais sans aucune résonance poétique. »
Pedley, durant son séjour à Terre-Neuve, voyagea aux États-Unis et au Canada. Il assista à la neuvième assemblée annuelle de l’Union congrégationaliste du Canada, en 1862. Au cours de cette assemblée, il fut invité à assister à l’office. Par la suite, il semble qu’il décida finalement de s’établir au Canada.
Lorsque, en 1864, il vint y demeurer avec sa femme et ses sept fils, il n’était pourtant pas assuré d’obtenir un poste. Il fut cependant nommé pour remplacer le pasteur titulaire de Guelph, qui accomplissait un travail missionnaire en Colombie-Britannique. Lorsque ce dernier revint à Guelph, Pedley se trouva une fois de plus sans travail ; sa femme était malade, et toute la famille se voyait réduite à la portion congrue. Un de ses fils devait écrire plus tard : « Parfois nous n’avions pour ainsi dire que des navets à manger [...]. Nous autres, les garçons, nous avions du bon temps, mais mon père avait le cœur brisé. »
Finalement, en janvier 1866, on lui offrit un poste de pasteur à Cold Springs. C’est là que sa femme mourut, le laissant seul pour prendre soin de cette grande famille. Il se chargea de l’éducation de ses fils ; plusieurs devinrent pasteurs et missionnaires, un fut instituteur et un autre fonctionnaire. À Cold Springs, Pedley s’acquitta de sa tâche avec zèle et fut aimé de la population. En mai 1866, il prit également la charge de l’église de Cobourg. Pendant les années de son ministère, il parvint à rendre l’église financièrement indépendante.
Il semble que Pedley ait été un homme malheureux, à qui la chance ne souriait guère, ses fonctions aussi bien que son entourage ne faisant pas assez appel à ses ressources intellectuelles. Bien que l’Union congrégationaliste l’ait accueilli favorablement lorsqu’il visita le Canada et quand il s’installa en Ontario, on le fit attendre plusieurs années avant de l’accepter dans l’Union. On peut se demander si ce délai ne fut pas causé par le fait qu’il se montrait parfois impatient et arrogant. Il fut finalement accepté et sut se faire apprécier, semble-t-il ; il devait célébrer l’office d’ouverture de l’assemblée de l’Union congrégationaliste du Canada, losqu’il mourut soudainement, à l’âge de 51 ans.
Charles Pedley, The history of Newfoundland from the earliest times to the year 1860 (Londres, 1863).—. Congregational Church (St John’s), Register of baptisms.— UCA, Interview with the Reverend J. W. Pedley by C. E. Silcox, 16 déc. 1930 ; lettre de Miss Stowell, belle-sœur de Charles Pedley, au révérend A. M. Fenwick.— Annual reports of the Colonial Missionary Society (Londres), XXI (1857)–XXXVI (1872).— Edward Ebbs, Notes of missionary meetings, Western District, no 2, Canadian Independent (Toronto), XI (1865) : 286–289.— Morning Chronicle (St John’s), 4 avril 1872.— Public Ledger (St John’s), 5 avril 1872.
Minerva Tracy, « PEDLEY, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pedley_charles_10F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/pedley_charles_10F.html |
Auteur de l'article: | Minerva Tracy |
Titre de l'article: | PEDLEY, CHARLES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 5 déc. 2024 |