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ROEBUCK, JOHN ARTHUR, homme politique, né à Madras, aux Indes, le 28 décembre 1802, cinquième fils d’Ebenezer Roebuck, administrateur civil aux Indes, et de Zipporah Tickell, décédé à Londres, en Angleterre, le 30 novembre 1879. En 1834, il épousa Henrietta Falconer qui lui survécut ainsi qu’une fille.
Après la mort prématurée d’Ebenezer Roebuck, la mère de John Arthur Roebuck emmena son fils en Angleterre en 1807 ; elle s’y remaria à John Simpson, et, en 1815, des membres de la famille émigrèrent dans le Haut-Canada. Dans les débuts, ils étaient propriétaires d’un domaine sur les rives du Saint-Laurent, à Augusta, entre Prescott et Brockville. John Arthur retourna en Angleterre en 1824 et entra à Inner Temple. Il fut admis au barreau en 1831 et nommé conseiller de la reine en 1843. Élu député de Bath en 1832, il adopta des idées radicales car il était un disciple de Jeremy Bentham ; il préconisa le vote secret, une magistrature élective, un système national d’enseignement laïcisé, la séparation de l’Église d’Angleterre et de l’État, l’abolition de toutes les incapacités d’exercice pour raisons civiles ou religieuses et une diminution des pouvoirs de la chambre des Lords. Bien que son radicalisme s’adoucît avec les années, il n’en demeura pas moins un adversaire acharné des whigs, les accusant d’être un groupe aristocratique très fermé, qui employait, sans y croire, des slogans démocratiques pour servir les fins de leur parti.
En 1834, Roebuck proposa aux Communes une motion pour former la commission qui enquêta la même année sur les affaires du Canada. De 1832 à 1835, il ne fit aucun autre discours sur les questions canadiennes jusqu’au jour où, peut-être à cause des liens existant entre Louis-Joseph Papineau et le radical Joseph Hume, il fut nommé représentant en Angleterre des intérêts de l’Assemblée du Bas-Canada. Agissant en fait comme représentant personnel de Papineau, il présenta au parlement et à la presse les demandes des réformistes canadiens pour un Conseil législatif électif et un droit pour les Canadiens d’exercer un contrôle sur tous les revenus de la province et sur les terres de la couronne. Bien que Papineau appréciât ses services, l’Assemblée ne paya pas ses dépenses et il contracta une dette qu’il mit des années à régler. Roebuck, qui faisait partie d’un petit groupe de radicaux au franc-parler, condamna avec vigueur la politique du parti whig envers le Canada, politique incarnée en mars 1837 dans les résolutions de lord John Russell. Bien qu’il eût perdu son siège au parlement, lors d’une élection tenue plus tard dans l’année, et qu’il ne fût plus l’agent du Bas-Canada, on lui permit, en 1838, de prendre la parole devant les deux chambres contre un projet de loi pour suspendre la constitution canadienne. Roebuck n’a jamais mis en doute la richesse que représentaient les colonies pour la Grande-Bretagne, mais il exigeait la réforme de l’administration impériale à Londres et dans les colonies d’outre-mer. Craignant en outre l’annexion des provinces canadiennes par les États-Unis, il pria l’Angleterre d’accorder à leur gouvernement une plus grande autonomie et de former une fédération nord-américaine. Il exposa ses vues dans The colonies of England qu’il publia en 1849.
Roebuck fut réélu au parlement comme député de Bath, de 1841 à 1847, et de Sheffield, de 1849 à 1868, puis de 1874 à 1879. En 1855, on le nomma président d’une commission d’enquête parlementaire dont le rapport condamna l’incompétence des ministres dans la conduite de la guerre de Crimée. À la grande déception de ses amis et de ses partisans, il se fit le champion des états du Sud pendant la guerre civile américaine et défendit la domination autrichienne en Italie. En 1878, un gouvernement conservateur le nomma au Conseil privé.
Petit de taille, Roebuck était sûr de lui et exprimait ses opinions de façon impulsive. Les attaques destructives et les âpres invectives qu’il décochait dans ses discours étaient beaucoup plus appréciées des auditoires populaires que de la chambre des Communes où la violence de son langage nuisait aux causes qu’il défendait plutôt qu’elle ne les aidait. L’irritabilité de son caractère, disait-on, était plus évidente que ses capacités intellectuelles indiscutables. Son indépendance vis-à-vis les partis et son habitude de dévoiler l’imposture et les abus firent de lui un homme d’une grande intégrité aux yeux du public anglais. Il n’en demeura pas moins un des hommes politiques les plus versatiles de son époque.
J. A. Roebuck, The colonies of England : a plan for the government of some portion of our colonial possessions (Londres, 1849) ; History of the Whig ministry of 1830 to the passing of the Reform bill (2 vol., Londres, 1852) ; [——], Life and letters of John Arthur Roebuck [...], R. E. Leader, édit. (Londres et New York, 1897) ; Pamphlets for the people, J. A. Roebuck, édit. (2 vol., Londres, 1835) ; Radical support to a Whig ministry (s.l., 1836). APC, FM 24, A19 (Papiers Roebuck), I.— Times (Londres), 1er déc. 1879.— DNB.
Peter Burroughs, « ROEBUCK, JOHN ARTHUR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/roebuck_john_arthur_10F.html.
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Auteur de l'article: | Peter Burroughs |
Titre de l'article: | ROEBUCK, JOHN ARTHUR |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 5 déc. 2024 |