GRIEVE, WALTER, marchand et fonctionnaire, né vers 1809, fils de Robert Grieve et de Margaret Johnston, de Killater (région de Strathclyde, Écosse) ; en avril 1846, il épousa Jane Richardson, et ils eurent deux fils ; décédé le 26 mars 1887 à Greenock, Écosse.

Walter Grieve serait arrivé à St John’s à la fin des années 1820 pour rejoindre son frère aîné, James Johnston Grieve. Ce dernier, venu à Terre-Neuve en 1828, travaillait pour la firme Baine, Johnston and Company, à laquelle était associé leur oncle maternel, William Johnston. Cette compagnie faisait le commerce traditionnel d’importation et d’exportation et avait des succursales à Greenock et à St John’s. Grieve entra dans la compagnie et, après la mort de Johnston en 1837, il prit en fait la direction de la succursale de St John’s, étant donné que James Johnston Grieve vivait surtout à Greenock. Les frères assumèrent l’entière direction de l’entreprise à la mort de Walter Baine en 1851. Quatre ans plus tard, Grieve cédait l’administration de la Baine, Johnston and Company à son neveu Robert Grieve et mettait sur pied à St John’s sa propre compagnie, la Walter Grieve and Company, et, à Trinity, une autre firme en association avec Alexander Bremner. Dans les années 1860, Grieve commença de passer la plus grande partie de l’année en Écosse et il transmit l’administration de la Walter Grieve and Company à un autre neveu, Robert Thorburn*, qui s’associa à la compagnie. En 1863, les deux compagnies, Baine, Johnston and Company et Walter Grieve and Company, envoyèrent conjointement les premiers bateaux à vapeur de St John’s à être utilisés pour les pêcheries de phoque. Bien qu’il ne s’occupât plus de leur administration, Grieve continua de s’intéresser activement aux deux firmes.

Grieve avait détenu différents postes de fonctionnaire local à St John’s : il fut commissaire à la voirie vers la fin des années 1830, juge de paix, président de la St John’s Chamber of Commerce pendant les années 1847–1848, 1855–1856 et 1857–1858, et président de la Scottish Society ; il fut aussi l’un des quatre membres du Board of Revenue en 1855 et administrateur des compagnies privées de gaz et d’eau. Il préféra ne pas jouer un rôle de premier plan en politique. Il avait refusé de se porter candidat lors des élections à l’Assemblée en 1842, malgré les exhortations d’un grand nombre de citoyens de St John’s. Le gouverneur sir John Harvey* le nomma au Conseil exécutif en tant qu’arpenteur général mais il n’y siégea que peu de temps entre 1845 et 1848. Son départ du conseil coïncida avec la restauration du bicaméralisme. Grieve semble s’être rangé du côté des libéraux dans ses prises de position politiques. Il avait appuyé la campagne pour l’obtention d’une constitution à la fin des années 1820, et son amitié avec Philip Francis Little*, chef du parti libéral dans les années 1850, laisse supposer que, contrairement à la plupart des marchands de St John’s, il préconisait l’octroi du gouvernement responsable. Sa seule action importante sur la scène politique terre-neuvienne fut de se joindre à Charles James Fox Bennett en 1869 dans sa campagne contre la Confédération. Sa fortune personnelle et l’influence qu’il exerçait auprès de la communauté des marchands, auprès des pêcheurs et des colons qui traitaient avec ses compagnies comptèrent pour beaucoup dans la victoire électorale de Bennett.

Quoique presbytérien, Grieve était favorable aux aspirations de l’Église catholique locale. Les protestants non anglicans et les catholiques de Terre-Neuve prenaient souvent position contre l’Église d’Angleterre. Ils s’appuyaient mutuellement à l’occasion de questions controversées telles que les subventions à l’instruction, le gouvernement responsable et le favoritisme. Grieve était un ami de l’évêque catholique Michael Anthony Fleming* et il contribua généreusement à la construction de la cathédrale St John the Baptist de St John’s, parachevée en 1855. Patrick Kevin Devine rapporte que Grieve fit don de toutes les cordes et de tous les échafaudages, et, en signe de gratitude, Fleming donna à Grieve sa ferme, Carpasia, située en dehors de St John’s.

Sa carrière à Terre-Neuve rendit Grieve riche et populaire. À cause de son sens civique, de sa générosité et de son refus de se laisser entraîner dans des querelles locales, la population eut moins de préventions contre lui qu’elle n’en avait habituellement contre les hommes d’affaires qui envisageaient leur séjour à Terre-Neuve comme transitoire. L’auteur anonyme d’un journal note en 1863 : « Comme marchand et comme homme, Walter Grieve, Esq., n’a, selon moi, pas de rival dans la communauté. C’est un gentleman-né. »

James K. Hiller

Maritime Hist. Group Arch., Baine, Johnston & Company papers ; Bremner papers ; Grieve name file.— T.-N., Blue book, 1840–1850.— Evening Telegram (St John’s), 15 juin 1883.— Newfoundlander, 22 sept. 1842, 12 janv., 30 avril 1846.— Royal Gazette (St John’s), 1838, août 1843, avril, août 1847, févr. 1851.— Chafe’s sealing book (1923).— Devine, Ye olde St. John’s.— Prowse, Hist. of Nfld. (1895).

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James K. Hiller, « GRIEVE, WALTER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/grieve_walter_11F.html.

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Auteur de l'article:    James K. Hiller
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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