LUNN, WILLIAM, homme d’affaires, homme politique et éducateur, né le 18 juillet 1796 à Devonport, Angleterre, fils aîné de William Lunn et d’Elizabeth Heard ; le 1er février 1821, il épousa Margaret Fisher, fille de Duncan Fisher* (mort en 1820) et veuve de William Hutchison, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 19 juin 1886 à Montréal.
William Lunn fit des études à Devonport et commença de travailler à l’arsenal maritime de cette ville. En 1819, l’Amirauté l’envoya à Kingston, Haut-Canada, pour assumer la direction de magasins. L’année suivante, il s’établit à Montréal et, lorsque les effectifs de la marine britannique furent retirés en 1834, il décida d’y demeurer.
Homme plein d’énergie, Lunn avait des intérêts variés. L’un des premiers à souscrire une somme au fonds du Montreal General Hospital, il fit partie de son comité de direction par intermittence de 1824 à 1886. En 1872, le 50e rapport annuel de l’hôpital faisait l’éloge de six des fondateurs et premiers administrateurs de l’établissement, le révérend John Bethune*, doyen du diocèse anglican de Montréal, James Leslie*, William Molson*, Lunn, William Ferguson et John Mackenzie, les qualifiant d’hommes « dignes des félicitations et des remerciements de la société ». Lunn s’occupa aussi d’affaires municipales et de commerce. Il fut membre du conseil d’administration de la Banque de Montréal de 1829 à 1849, un des administrateurs du Montreal Committee of Trade et de la bibliothèque de Montréal en 1829, juge de paix à Montréal de 1826 à 1830, commissaire du havre de Montréal en 1839–1840, conseiller municipal de 1842 à 1845 et échevin en 1846.
C’est dans le domaine de l’éducation que Lunn contribua de la façon la plus durable à la vie de sa ville d’adoption. À une époque où l’instruction des enfants catholiques était assurée en grande partie par l’Église, celle des enfants protestants dépendait fortement des écoles privées dirigées par des professeurs travaillant à leur compte, des écoles soutenues par des groupes de missionnaires britanniques, comme la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, et de celles fondées grâce aux efforts conjugués des citoyens. Parmi ces dernières, l’une ouvrit ses portes en 1773 sous la direction de John Pullman ; Lunn en mit sur pied une deuxième en 1822, année où il aida à constituer la Société d’école anglaise et canadienne de Montréal, dont Horatio Gates* fut le président et Louis-Joseph Papineau* et Charles William Grant les vice-présidents. Entretenue grâce aux souscriptions de la population et à l’aide du gouvernement, l’école accueillait des garçons et des filles et appliquait le système lancastrien d’éducation où la discipline était en partie assurée par des moniteurs. On fit venir des professeurs d’Angleterre, et Joseph Lancaster lui-même fut invité à y enseigner en 1829. L’école de Lunn devint par la suite un centre de distribution de fournitures scolaires et de formation d’instituteurs. Plus de 500 d’entre eux s’inscrivirent à cette école en 1866, année où le Bureau des commissaires des écoles protestantes de la cité de Montréal en prit la direction. Lunn agit à titre de secrétaire-trésorier de la Société d’école anglaise et canadienne de Montréal durant les 44 ans d’existence de l’institution et son épouse occupa la présidence de la section des filles pendant un certain temps.
Lunn fit partie de plusieurs autres sociétés œuvrant dans le domaine de l’éducation. Secrétaire-trésorier de la Société pour l’avancement de l’éducation et de l’industrie, que John Molson* et lui-même avaient mise sur pied en 1826, secrétaire-trésorier du Bureau des commissaires des écoles protestantes de la cité de Montréal de 1846 à 1871 et membre de son conseil d’administration de 1871 à 1883, il siégea au premier conseil d’administration du lycée (High School) de Montréal, fondé en 1843, et présida la Protestant Educational Association (1864), groupe de citoyens formé en vue de « l’avancement et la protection des intérêts des Protestants en matière d’éducation dans le Bas-Canada ». En reconnaissance de son travail, le Bureau des commissaires des écoles protestantes de la cité de Montréal donna son nom à une école élémentaire qui fonctionna de 1908 à 1941.
Le fils de Lunn, Alexander Hutchison Lunn, préfet de discipline au lycée (High School) de Montréal en 1847 et 1848, devint avocat et associé de la firme Cramp and Lunn. Sa belle-fille, Margaret Hutchison, épousa le docteur George William Campbell. Lunn mourut en 1886, « chargé d’ans et de bonnes actions », comme le dit un de ses contemporains.
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Margaret Gillett, « LUNN, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/lunn_william_11F.html.
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Auteur de l'article: | Margaret Gillett |
Titre de l'article: | LUNN, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
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Date de consultation: | 7 déc. 2024 |