YOUNG, DAVID, marchand, promoteur de chemins de fer et fonctionnaire municipal, né le 14 janvier 1848 près de Glasgow, Écosse, fils de David Young ; le 31 juillet 1875, il épousa Lydia Marion Brown, et ils eurent deux enfants ; décédé le 5 août 1887 à Saratoga Springs, New York.

David Young était orphelin et âgé de dix ans lorsqu’il vint au Canada pour habiter chez son oncle, Robert Young, à Georgetown, Haut-Canada. Jeune adolescent, il s’enfuit de la maison et, au cours des six années qui suivirent, il fut successivement garçon de courses dans une épicerie à Toronto, marin ayant domicile à Oakville (Ontario) et soldat dans l’armée des États-Unis où il devint sergent-quartier-maître. Après trois ans de service, il obtint son licenciement et s’engagea à titre de commis dans un magasin de « marchandises sèches », d’abord à Georgetown, puis à St Louis, Missouri, à Natchez, Mississippi, à Mobile, Alabama, et à La Nouvelle-Orléans, Louisiane.

De retour au Canada en 1870, Young s’enrôla dans les Ontario Rifles et, à l’automne de 1870, il arriva à Winnipeg avec la 3e compagnie qui faisait partie de l’expédition envoyée à la Rivière-Rouge. Licencié en juin 1871, il devint commis dans le magasin de marchandises sèches de John Higgins à Winnipeg. Doué de « tact, [de] persévérance et [d’]énergie », Young aida à faire de cette maison de commerce l’une des plus importantes et des plus prospères de la ville. Le 1er février 1875, Higgins le prit comme associé ; lorsque les deux hommes se retirèrent des affaires en 1880, ils possédaient chacun près d’un quart de million de dollars.

Pendant les années 1870, Young joua un rôle de premier plan dans la vie sportive, culturelle et politique de Winnipeg. L’un des fondateurs de la Dufferin Park Association, formée par les principaux clubs sportifs de la ville dans le but d’aménager un terrain pour les sports de plein air, il en assuma la présidence durant de nombreuses années. Il fut aussi membre du Garry Lacrosse Club, du Manitoba Turf Club, de la Winnipeg Amateur Literary and Dramatic Association, de l’Ariel Club et de l’Assemblies Club.

Dès la création de la Chambre de commerce de Winnipeg, Young s’intéressa d’une manière active à cet organisme et il fut élu au conseil d’administration en février 1879. À la fin des années 1870, les habitants de Winnipeg se souciaient beaucoup de la route que le chemin de fer canadien du Pacifique allait emprunter. Selon le projet initial, le chemin de fer devait passer par Selkirk, au nord de Winnipeg. Young s’associa aux divers efforts déployés par les hommes d’affaires de Winnipeg en vue d’amener la ligne principale du chemin de fer canadien du Pacifique à Winnipeg et de construire un tronçon reliant cette ville au secteur sud-ouest de la province. Il compta parmi les premiers promoteurs de la Compagnie du chemin de fer de colonisation du sud-ouest du Manitoba, entreprise qui fut constituée en société au mois de mai 1879 et dont il devint par la suite secrétaire-trésorier. L’un des principaux sujets de controverse entre cette compagnie ferroviaire et la ville de Winnipeg fut la construction d’un pont sur la rivière Rouge, dans la région de Point Douglas (maintenant partie de Winnipeg). Élu au conseil municipal en janvier 1879, Young continua de siéger au conseil d’administration de la compagnie durant l’année où il remplit son mandat ; cet apparent conflit d’intérêts suscita la critique des autres échevins.

Young prit également une part active à la politique provinciale et fédérale. Fervent conservateur, il appuya Alexander Morris dans la lutte que celui-ci livra à Donald Alexander Smith* dans la circonscription de Selkirk aux élections fédérales de 1878. Quand Morris fut défait de justesse, Young et Archibald Wright engagèrent immédiatement des poursuites en vue de contester l’élection de Smith à qui ils reprochaient des tractations malhonnêtes. Les requérants échouèrent en premier lieu, mais la Cour suprême du Canada décida en leur faveur, et Smith perdit son siège. À ce moment, Young avait rompu toutes relations avec les conservateurs de la province et il n’accorda pas son aide à Thomas Scott quand ce dernier mena une campagne victorieuse contre Smith lors de l’élection partielle dans Selkirk en septembre 1880.

En 1881, en raison de sa mauvaise santé, David Young fit de longs séjours en Floride où il établit une pépinière et une orangeraie. Après le décès de sa femme en 1884, son état de santé empira. Malgré la considération dont il jouissait à Winnipeg, il quitta la ville définitivement en novembre 1885 et il mourut à Saratoga Springs, en 1887. Il fut inhumé à Winnipeg.

John E. Kendle

PAM, MG 7, B7, Marriages, n124 ; MG 12, A ; B2.— Alexander Begg et W. R. Nursey, Ten years in Winnipeg : a narration of the principal events in the history of the city of Winnipeg from the year A.D. 1870, to the year A.D. 1879, inclusive (Winnipeg, 1879).— Canada, chambre des Communes, Debates, 1880–1881 ; Journals, 1880–1881 ; Parl., Sessional papers, 1880–1881, IX, n46 ; Statutes, 1879, c.66.— Manitoba Daily Free Press, 1878–1880, 1887.— A. F. J. Artibise, Winnipeg : a social history of urban growth, 1874–1914 (Montréal et Londres, 1975).— W. T. R. Preston, The life and times of Lord Strathcona (Londres, 1914).— [H.] B. Willson, The life of Lord Strathcona & Mount Royal, G.C.M.G., G.C.V.O. (1820–1914) (Londres et Toronto, 1915).

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John E. Kendle, « YOUNG, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/young_david_11F.html.

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Auteur de l'article:    John E. Kendle
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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