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HERCHMER, WILLIAM MACAULEY (l’orthographe fréquente de ce nom est Macaulay, mais il signait Macauley), avocat, officier de milice et fonctionnaire, né le 13 décembre 1844 à Shipton-on-Cherwell, Angleterre, fils de William Macaulay Herchmer et de Frances Turner ; il épousa Eliza H. Rose et ils eurent deux filles ; décédé le 1er janvier 1892 à Calgary.
William Macauley Herchmer venait d’une famille loyaliste bien en vue ; son arrière-grand-père Johan Jost Herkimer avait servi dans les rangs des Butler’s Rangers et, en 1793, s’était installé à Cataraqui (Kingston, Ontario). Son père, ami et compagnon d’école de John Alexander Macdonald, fréquenta la University of Oxford et devint ministre de l’Église d’Angleterre. Même si sa famille vivait à Kingston, le révérend Herchmer tenait à ce que ses enfants naissent en Angleterre. Sa femme, d’une patience à toute épreuve, fit avec soumission la pénible traversée de l’Atlantique pour la naissance de chacun de ses neuf enfants.
On envoya William Macauley et ses frères à l’école à Henley-on-Thames, en Angleterre. À la mort de son père en 1862, William Macauley retourna dans le Haut-Canada et étudia le droit à Osgoode Hall, à Toronto ; il passa ses examens de premier niveau en 1863. Il revint ensuite à Kingston pour faire un stage et exercer le droit. Comme de nombreux autres jeunes membres des professions libérales et des hommes d’affaires, il chercha à alléger la monotonie du travail de bureau en s’engageant dans la milice locale. Parvenu au grade de major, du Princess of Wales’s Own Regiment en 1869, il se joignit l’année suivante au corps expéditionnaire commandé par le colonel Garnet Joseph Wolseley* et envoyé pour réprimer les troubles dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba) ; on lui donna le commandement d’une compagnie du lst (Ontario) Battalion of Rifles. Il reprit l’exercice du droit à Kingston, mais impressionné, semble-t-il, par les possibilités qu’offrait le Nord-Ouest, il retourna à Winnipeg où le barreau du Manitoba l’admit en octobre 1871.
En août 1876, Herchmer fut nommé surintendant de la Police à cheval du Nord-Ouest. Pendant les quatre premières années, il commanda l’unité affectée à Shoal Lake, poste tranquille situé près de la frontière actuelle du Manitoba et de la Saskatchewan, et qui avait pour principale tâche d’empêcher l’entrée d’alcool au pays par la Carlton Trail. En 1880, on le muta à Battleford (Saskatchewan), au milieu d’une vague de mécontentement qui sévissait parmi les Cris des Plaines. Herchmer n’était pas insensible à la pénible situation des Indiens, mais il avait des idées strictes sur l’application de la loi. Cette rigueur, associée à son audace, donna lieu à d’alarmantes confrontations. Lorsque le gouverneur général, le marquis de Lorne [Campbell*], en visite dans l’Ouest en 1881, s’arrêta à Battleford, le surintendant Lief Newry Fitzroy Crozier* et Herchmer dirigèrent son escorte.
Herchmer, muté au nouveau quartier général de la Police à cheval du Nord-Ouest à Regina en 1883, eut la charge des détachements affectés à la garde des biens de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique pendant une grève des mécaniciens et des chauffeurs. Au printemps de 1884, on l’envoya à Calgary pour prendre le commandement de la division E. Un an plus tard, quand la rébellion du Nord-Ouest éclata, il reçut l’ordre de se rendre, avec quelques-uns de ses hommes, à Swift Current (Saskatchewan), où ils rejoignirent la colonne du lieutenant-colonel William Dillon Otter* et se portèrent au secours de Battleford le 24 avril. Le 2 mai, à la bataille du mont Cut Knife, les 74 policiers de Herchmer formaient presque le quart de la troupe que dirigeait Otter. Même si leur offensive contre les Cris des Plaines [V. Pitikwahanapiwiyin*] échoua, Herchmer et la Police à cheval du Nord-Ouest eurent droit à de vibrants éloges d’Otter pour leur conduite au combat.
Le frère aîné de Herchmer, Lawrence William*, prit la relève le 1er avril 1886 à titre de commissaire de la Police à cheval du Nord-Ouest. Trois mois plus tard, il promut William Macauley au poste de commissaire adjoint. Même si ce dernier avait l’ancienneté et les compétences voulues, la promotion avait malheureusement un relent de népotisme. C’est sans doute pourquoi William Macauley passa la première année de ses nouvelles fonctions dans une ronde incessante d’activités. Cette année-là, il visita chaque poste du corps de police, parcourant plus de 15 000 milles par chemin de fer, par voie d’eau, à cheval et en raquettes. Cette façon énergique de mener ses activités caractérisa le reste de sa carrière. À la différence de son frère, de tempérament austère, il demeura populaire aussi bien à l’intérieur du corps policier qu’à l’extérieur.
Aux petites heures du jour de l’An 1892, William Macauley Herchmer fut terrassé par une crise cardiaque. On dit que ses obsèques furent les plus importantes jamais vues à Calgary. Son passage au sein de la Police à cheval du Nord-Ouest ne laissa pas de marque vraiment particulière, mais ses antécédents et son attitude en font un exemple typique des officiers qui guidèrent ce corps policier durant ses premières années.
AN, RG 18, 3436, no 37.— QUA, 2253.— Fort Macleod Gazette (Fort Macleod, Alberta), 7 janv. 1892.— Manitoba Daily Free Press, 4 janv. 1892.— A. M. Machar, The story of old Kingston (Toronto, 1908).— R. C. Macleod, The NWMP and law enfoncement, 1873–1905 (Toronto, 1976).— Turner, NWMP.— « Commissioner L. W. Herchmer, 1886–1900 », RCMP Quarterly ([Ottawa]), 2 (1935), no 4 : 4–8.— D. B. Smith, « The Herchmers’ secret », Beaver, outfit 310 (printemps 1980) : 52–58.
Roderick Charles Macleod, « HERCHMER, WILLIAM MACAULEY (Macaulay) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/herchmer_william_macauley_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/herchmer_william_macauley_12F.html |
Auteur de l'article: | Roderick Charles Macleod |
Titre de l'article: | HERCHMER, WILLIAM MACAULEY (Macaulay) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 10 déc. 2024 |