Titre original :  Photograph James MacLaren, Montreal, QC, 1863 William Notman (1826-1891) 1863, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-8910.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

MACLAREN, JAMES, homme d’affaires, né le 19 mars 1818 à Glasgow, Écosse, fils de David Maclaren et d’Elizabeth Barnet ; le 13 janvier 1847, il épousa Ann Sully, et ils eurent 13 enfants ; décédé le 10 février 1892 à Buckingham, Québec.

James Maclaren arriva dans le Haut-Canada en 1822, au moment où son père se fixa à Richmond après avoir cessé de pratiquer le métier de quincaillier à Glasgow. La famille s’installa ensuite dans le canton de Torbolton, sur l’Outaouais, où David Maclaren défricha une petite terre et s’occupa des affaires cantonales. Dans les années 1840, les Maclaren s’établirent à Wakefield, au Bas-Canada, et à la fin de la décennie James s’associa à son frère David pour former la James Maclaren and Company. Avec de l’argent emprunté à son père, il mit sur pied une entreprise diversifiée – un magasin général, un moulin à farine, une fabrique de lainages et une briqueterie – qui prospéra suffisamment pour lui permettre de rembourser sa dette. De plus en plus, il acheta sur la Gatineau du pin blanc en rondins ou en grumes dont il revendait une partie aux scieries de New Edinburgh (Ottawa).

Sa participation au commerce du bois amena Maclaren à former en 1853 une autre société qui orienta ses activités futures. En compagnie de Joseph Merrill Currier*, Richard William Scott* et Moss Kent Dickinson, il loua, de Thomas McKay*, une grande scierie à New Edinburgh. En quelques années, avec l’aide de son frère John, qui remplaça David à la James Maclaren and Company vers 1861, il put racheter les parts de Dickinson, Scott et Currier. En 1866, la compagnie acheta la New Edinburgh Mills à la succession de McKay pour la somme de 82 000 $ ; elle se tira assez bien d’affaire pour rembourser son hypothèque de 61 500 $ en un peu plus de trois ans. En 1871, la scierie employait 53 ouvriers et produisait chaque année 150 000 $ de bois de charpente ; une fabrique de châssis, plus petite, comptait 20 employés et avait un chiffre d’affaires de 20 000 $. En 1894, soit deux ans après la mort de James Maclaren, la scierie et quelques lots situés à Ottawa, acquis grâce à l’aide de sir John Alexander Macdonald, seraient revendus 340 000 $.

En 1857, un représentant de la R. G. Dun and Company décrivit James Maclaren comme un homme d’affaires énergique et habile, doué d’un « excellent car[actère] », qui suivait de près toutes ses transactions et avait une « bonne réputation » à Wakefield. Grâce à ces qualités, non seulement ses exploitations de bois survécurent-elles à la chute des marchés du bois et des marchés financiers qui se produisit au début de la guerre de Sécession, mais elles prirent de l’expansion. En 1864, Maclaren forma une société dans le but d’acheter à la succession de Baxter Bowman les scieries et le complexe industriel de Buckingham, sur la rivière du Lièvre. Ses associés étaient son frère John, Joseph Merrill Currier, William McNaughton, transitaire et négociant montréalais, et Jacques-Félix Sincennes* de Sorel. En 1871, il fit entrer dans l’entreprise son fils aîné, David, et trois ans plus tard il lui confia la direction des exploitations de la Gatineau et de l’Outaouais. En 1872, il acheta les intérêts de tous ses associés des scieries de Buckingham, excepté ceux de John ; après la mort de celui-ci en 1875, il racheta aussi sa part. En outre, il se porta acquéreur des intérêts que son frère possédait, à Wakefield et à Ottawa, dans la James Maclaren and Company et, à New Edinburgh, dans la W. McClymont and Company, entreprise de vente de bois, ainsi que dans la Blackburn and Company, manufacture de lainages et de drap.

Malgré cette diversification croissante, Buckingham demeurait le foyer des activités de Maclaren. Tant parce qu’il était l’employeur d’une bonne partie de ses concitoyens que parce qu’il faisait œuvre de philanthrope, il joua un rôle majeur dans la mise en valeur de cette localité. Dans les années 1880, on exerça des pressions sur lui pour qu’il s’installe à Ottawa, mais il préféra demeurer dans la maison familiale, Pinehurst, qu’il avait fait construire au-dessus de la Lièvre, à la chute Dufferin. À sa mort, en 1892, environ 500 hommes de ce village de 3 500 habitants travaillaient dans le commerce du bois, et aucun conflit de travail n’avait encore surgi. Selon l’historien Arthur Reginald Marsden Lower*, la James Maclaren and Company et la J. R. Booth and Company furent les deux entreprises « qui survécurent le plus longtemps grâce à des contrats d’abattage pour le marché anglais » mais, à la fin des années 1870, la compagnie de Maclaren expédiait régulièrement, par barge, de grosses cargaisons de bois à Montréal et dans l’agglomération urbaine de New York.

Pour favoriser davantage le commerce, James Maclaren fut le principal promoteur, en 1874, de la Banque d’Ottawa, qui devait desservir surtout les entrepreneurs forestiers. Il souscrivit 100 000 $ d’actions, ce qui représentait à la fin de 1875 près du tiers du capital versé et permit à la banque de rassembler facilement le solde du capital-actions. Bien qu’il ait été président de la banque jusqu’à sa mort, il continua à investir ailleurs dans les années 1870 et 1880. Dans la province de Québec, en 1880, il participa à la fondation et au conseil d’administration de la Hull Iron Company Limited. Il acquit aussi des intérêts dans des mines de fer du comté de Hastings, en Ontario, ainsi que dans des mines de sel et d’argent du sud-ouest de cette province. De plus, vice-président et administrateur de l’Ontario Central Railway, qui devait construire une ligne de Whitby à Collingwood mais ne put réaliser son projet, il appartint à un groupe qui présenta sans succès, au début de 1881, une soumission pour construire une ligne transcontinentale. Il réussit mieux dans son propre secteur : après avoir investi dans des entreprises forestières du Vermont et du Massachusetts, il fut le vice-président fondateur de la Sheppard and Morse Lumber Company de Boston. Comme d’autres magnats du bois de l’Outaouais, il étendit son emprise jusque dans le Témiscamingue et la région de la baie Géorgienne. En effet, il devint président de deux sociétés de Saginaw, dans le Michigan : la Saginaw Lumber and Salt Company et l’Emery Lumber Company, qui exploitait une scierie à Midland, en Ontario. En 1885, il était membre de la Buckingham Pulp Company Limited, constituée juridiquement depuis peu.

À la fin des années 1880, Maclaren était l’un des hommes les plus riches du Canada et il s’apprêtait à donner à ses affaires une expansion vers l’Ouest, désormais accessible par chemin de fer. En 1887, avec un capitaliste de Québec, James Gibb Ross*, il visita la Colombie-Britannique pour y évaluer les possibilités d’investissement. Convaincu du potentiel de la côte ouest, il mit sur pied deux entreprises. À l’origine, la Ross-Maclaren Lumber Company devait détenir des permis sur des concessions forestières de la vallée du Fraser et de la rive est de l’île de Vancouver (ces concessions avaient une superficie totale d’environ 100 000 acres) et vendre ou fournir du bois à la seconde entreprise, la North Pacific Lumber Company, qui fut constituée juridiquement en 1889 et dotée d’un capital de 100 000 $. Le conseil d’administration de la North Pacific Lumber Company était formé de Maclaren, de John Theodore Ross* (neveu de James Gibb Ross, décédé en 1886), d’un dénommé Little (peut-être William Little, marchand de bois de Montréal) et de deux des fils de Maclaren, David et James Barnet. La compagnie bâtit ses installations à côté des rails du chemin de fer canadien du Pacifique à Barnet, à neuf milles à l’est de Vancouver. La Ross-Maclaren Lumber Company, pour satisfaire les exigences de la province, construisit une scierie à Millside, dans l’agglomération de Fraser Mills, à l’est de New Westminster. En exploitation dès 1891, elle produisait chaque jour 200 000 pieds de bois de charpente. On projetait d’approvisionner la scierie en reliant par chemin de fer le Fraser et les concessions de Maclaren au lac Cultus, et l’on avait même commencé à faire un levé à cette fin, lorsque Maclaren mourut en février 1892. Cet événement, auquel s’ajouta une récession du marché du bois, mit un terme au projet.

Selon une notice nécrologique, la succession de James Maclaren valait 5 millions de dollars. Fervent presbytérien, il léguait 20 000 $ au Manitoba College [V. John Mark King] et une somme semblable, destinée à l’achat de livres, au Knox College, où son frère William enseignait la théologie. Il laissait dans le deuil sa femme, deux filles et cinq fils, Albert, Alexander, David, John et James B., qui étaient tous dans le commerce du bois.

Richard M. Reid

AN, MG 24, D39 (photocopies) ; MG 26, A, Macdonald à Maclaren, 30 nov. 1888.— AO, RG 22, sér. 224, reg. G (1890–1892) : 395–406 ; sér. 354, probate 2087.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 3 : 106 ; 13 : 220.— Canada Lumberman (Toronto), 12 (1891), n° 11 (mfm aux AO).— Montreal Daily Star, 11 févr. 1892.— Ottawa Citizen, 11 oct. 1893.— Canada, an encyclopœdia (Hopkins), 1 : 445.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898) ; (Morgan ; 1912).— Cyclopœdia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— Dominion annual reg., 1880–1881 : 133, 169 ; 1885 : 305.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 1.— A. R. M. Lower, Great Britain’s woodyard : British America and the timber trade, 1763–1867 (Montréal et Londres, 1973).— Donald MacKay, Empire of wood : the MacMillan Bloedel story (Vancouver, 1982), 17.— G. W. Taylor, Timber : history of the forest industry in B. C. (Vancouver, 1975), 38.— J. W. Thomson, Lumbering on the Rivière du Lièvre (Ottawa, 1973), 38–41.

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Richard M. Reid, « MACLAREN, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/maclaren_james_12F.html.

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Auteur de l'article:    Richard M. Reid
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    11 déc. 2024